Je chante sans contrainte

Cliquez ici pour entendre le fichier midi, séquencé par Alain la Cagouille d'après la partition indiquée par Ligou

Cliquez ici pour entendre un extrait de l'enregistrement de Bernard Muracciole

 

Nous ne connaissons que deux éditions de cette chanson :

Elle a été enregistrée, en la limitant à quelques-uns de ses couplets, par Bernard Muracciole dans son CD 275 ans de Chants maçonniques.

Nous n'en reproduisons ici que le texte.

Dans Chansons maçonniques des 18e et 19e siècles (ABI éd.), Ligou donne également (p. 30) cette chanson, dans une version voisine de celle de Lausanne. Il la donne comme composée par le Frère H... P... d'Arles et en conclut qu'elle ne peut être antérieure à 1750, puisqu'il n'y avait pas de Loge à Arles avant cette date.

Version du Recueil de 1765

Je chante sans contrainte
Les vertus des Maçons 
Qui sont dans cette enceinte 
Pour tirer leurs canons.

Refrain
Hé mais ouida ! 
Comment peut-on trouver de mal à ça ? (bis) 

La vie la plus belle 
Est celle d'un Maçon 
Qui, tout rempli de zèle,
Tire bien son canon.

Jadis il fut un Temple 
Bâti par Salomon 
Nous suivons son exemple 
En tirant nos canons.

Le divin Vénérable, 
Sans avoir son cordon, 
Eclaire bien la table,
En tirant le canon.

Surveillants pleins de zèle 
Vous frappez du bon ton ; 
Vous êtes nos modèles 
Pour tirer le canon.

Orateur d'Hypocrène 
Assis sur l'Hélicon
Buvez à sa fontaine
 (1)
En tirant le canon.

C'est le Frère Terrible
Qui n'est jamais poltron ;
Sa bravoure est visible, 
En tirant le canon.

Officiers, Dignitaires, 
Maîtres & Compagnons, 
Fervents pour nos mystères 
En tirant le canon.

Aux Visiteurs, mes Frères,
S'ils venaient du Japon,
Pour leurs santés très chères
Tirons tous nos canons.

L'apprenti tout novice 
Etudie nos leçons :
En corrigeant ses vices 
Il tire le canon.

Le vulgaire stupide 
Médit de nous, dit-on ;
La sobriété nous guide 
En tirant le canon.

Frères votre indulgence 
M'accorde le pardon 
Mais si quelqu'un j'offense 
Qu'il tire son canon.

Version du recueil de Lausanne

Je chante sans contrainte
Les vertus des Maçons,
Qui sont dans cette enceinte,
Pour tirer leurs canons.

Refrain
Hé mais ouida 
Comment peut-on trouver de mal à ça. (bis) 

La vie la plus belle 
Est celle d'un Maçon,
Qui tient bien sa truelle ;
En tirant le canon.

Jadis il fut un Temple,
Bâti par Salomon ;
Nous suivons son exemple, 
En tirant nos canons.

Le divin vénérable, 
Sans avoir son cordon,
Eclaire bien la table,
En tirant son canon.

Surveillans pleins de zèle,
Vous frappez du bon ton ;
Vous êtes nos modèles 
Pour tirer le canon.

Orateur d'Hypocrene,
Assis sur l'hélicon,
Buvez à la fontaine,
 (1)
En tirant le canon.

C'est le frère terrible
Qui n'est jamais poltron ;
Sa bravoure est visible 
En tirant le canon.

Officiers dignitaires, 
Maîtres et compagnons, 
Fervens pour nos mystères 
En tirant le canon.

  
  
  
 

L'apprentif tout novice 
Etudie nos leçons,
En corrigeant ses vices,
Il tire le canon.

Le vulgaire stupide 
Médit de nous, dit-on ;
Mais la vertu nous guide, 
En tirant le canon.

Frères, votre indulgence 
M'accorde le pardon ;
Mais si quelqu'un j'offense, 
Qu'il tire son canon.

L'air est celui de Ah ! mais oui-dà et provient de la comédie musicale d'Annette et Lubin. Celle-ci datant de 1762, nous pouvons donc conclure que le texte de la présente chanson fut rédigé par le Frère H... P... d'Arles entre 1762, date de création de cet air donné comme référence, et 1765, date de parution du recueil.

(1) Hypocrène - ou plutôt Hippocrène (source du cheval) - est selon la mythologie une source qui jaillit lorsque le cheval ailé Pégase frappa un rocher du mont Hélicon, lieu de réunion des Muses. L'eau de cette source était censée favoriser l'inspiration poétique. Comme l'écrit joliment une page du site de la Cité scolaire Michelet : Enfourcher Pégase, c'est se lancer dans la poésie, faire des vers. C'est finalement se laisser porter sur les ailes de l'inspiration ; trouver une source d'inspiration (celle de l'Hippocrène) et être en compagnie des Muses, dans le cortège du dieu des arts.

L'allusion à Hipocrène et à Hélicon se retrouve dans une chanson du recueil de Grenier.

 

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