Mars et les Arts (Nantes)

 

Cette Loge nantaise, fondée en 1800 selon Bésuchet, fusionnera en 1899 avec Paix et Union (fondée en 1776) pour former Paix et Union Mars et les Arts réunis.

De nombreux marins - parmi lesquels d'ailleurs pas mal de négriers - y ont appartenu.

Georges Scheyermann et, très jeune encore, Emile Mellinet en furent également membres.

Un de ses membres, nommé Roche, lui dédia en 1863 un recueil de Chansons et pièces fugitives. Nous connaissons également, au XIXe, un cantique d'un membre de cette Loge nommé Salomon.

ci-contre : Ange Guépin (1805-1873), homme politique, médecin oculiste et philanthrope proche du saint-simonisme et du fouriérisme, auteur d'un Traité d'économie sociale (1833), du Socialisme expliqué aux enfants du peuple (1851) et d'une Esquisse d'une philosophie maçonnique (1868) ; il y fut initié en 1867 et en devint plus tard le Vénérable.

Quelques mois après le recueil de Roche, était éditée également à Nantes (mais chez un autre imprimeur, Victor de Courmaceul) une Ode composée par le Frère Puységur pour l'inauguration à cette Loge, en décembre 1863, d'un tableau représentant le sauvetage de l'AUSTRIA par le MAURICE, du port de Nantes, capitaine E. RENAUD.

Ce drame, survenu en 1858 et fortement médiatisé à l'époque, a fait l'objet d'une exposition à Nantes en 2012.

On peut voir ci-contre, empruntée à une page (aujourd'hui disparue) qui présentait cette exposition, une reproduction du tableau en question, qui est de Charles Leduc.

Dans un extrait de Corsaires et marins du Pays nantais publié en 1982 par les Annales de Nantes, Auguste Pageot rappelle cet événement et écrit notamment :

Ernest Renaud et son lieutenant Nivert appartenaient à un groupe philosophique qui se réunissait au n° 14 de la rue de Gigant, et c'est à cette adresse que se déroula le 24 décembre 1863 une cérémonie en l'honneur de ces deux officiers et de leurs compagnons.

L'auteur de l'Ode est P.-J.-Ed. Puységur, auteur d'autres textes du même genre, notamment :

La Religion maçonnique, chantée [en 1856] à la fête solsticiale de Saint-Jean d'été, dans les ateliers réunis de la Persévérance-couronnée et de la Vérité à l'Orient de Rouen.  (Nous sommes évidemment à la recherche de ce texte)

Il nous semble hautement vraisemblable que ce Puységur puisse être identifié au Frère Puysségur de la Loge nantaise Paix et Union, que Jacques Castagné, dans son ouvrage la Franc-maçonnerie d'Albi, mentionne (p. 284) comme l'auteur d'un Evangile maçonnique en 124 vers, dont une lithographie illustrée se trouve dans des archives albigeoises.

On voit (p. 25) au compte-rendu du Congrès maçonnique breton organisé en 1864 par Paix et Union que Puységur était à ce moment un des Orateurs adjoints de cette Loge, où il fit ce jour-là un vibrant éloge de la liberté. En 1866 il composera un cantique pour l'Inauguration du nouveau Temple de cette Loge.

Il y eut à Paris une Loge du même nom (fondée en 1806). Aucun spécialiste ne semble à même de dire laquelle de ces deux Loges a fait fabriquer le jeton représenté ci-contre.

On remarquera que le compas et l'équerre sont entrecroisés de la manière qui est d'usage au grade de Compagnon, mais que le compas est ouvert presque à 90 degrés, ce qui n'est habituel à aucun des 3 grades.

 

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