Origine de la Maçonnerie
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Rédigé par Étienne-François Bazot (ce qui nous donne une précieuse indication sur une des appartenances de celui-ci), l'Extrait des travaux de la Loge de Ste Thérèse des Amis de la Constance, à l'occasion de la Fête de l'Ordre de janvier 1809, figure, sous la cote Bibliothèque municipale de Lyon SJ R 335/31, dans les collections de cette Bibliothèque, laquelle nous a obligeamment autorisé à faire usage sur ce site des clichés (crédit photographique Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole) qu'elle nous en a fournis, et que nous avons adaptés pour les mettre aux normes du présent site. Il se termine (pp. 29-35) par 3 cantiques : |
Philibert Mouton (1777-1814) fut chirurgien-major de la garde impériale, secrétaire général de la Société Médicale d'Emulation et littérateur à ses heures. En 1802, il présente à l'École de médecine de Paris, et publie aussitôt chez Mequignon l'aîné libraire sa thèse Essai sur la hernie ombilicale ou exomphale. En 1804, il traduit de l'anglais un Traité pratique de la cure de la gonorrhée virulente dans l'homme. En 1811, il republie (nouvelle édition avec de nombreux changements) les Principes de chirurgie de George de La Faye, puis collabore activement au Dictionnaire des Sciences médicales en 60 volumes. Le Bulletin de la Société française d'histoire de la médecine a publié en 1925 (n° 19) un article du Dr Bergounioux qui lui est consacré, et qui est accessible via le catalogue des archives de cette publication. Il y narre une anecdote survenue en 1809 lors de son séjour à Vienne avec l'Empereur et sa Garde, et qu'on peut résumer ainsi : Dans un moment d'ivresse, il écrivit à son hôtesse, la vieille princesse de Lichtstenstein, une lettre de réclamations particulièrement ordurière, dont elle se plaignit à l'Empereur, lequel le dégrada de la Légion d'Honneur et voulut le faire passer en jugement dans les vingt-quatre heures. Il ne dût sa grâce - accompagnée quand même d'un mois d'arrêts - qu'à l'intercession de la princesse elle-même. Est-ce la disgrâce ainsi encourue qui l'amena en 1811, toujours avec les armées, à l'hôpital de Valladolid ? |
La chanson a été reprise en 1810 (sans les couplets 2 et 6) dans la Lyre maçonnique (pp. 196-8), qui mentionne l'auteur et sa Loge, et donne en sous-titre Cantique de Banquet. Ci-dessous, nous mettons en regard, à gauche, le texte du Tracé et à droite celui de la Lyre.
Elle figure également, avec les mêmes mentions (mais avec cette fois ses 7 couplets) aux pp. 34-6 du Tome VI des Annales maçonniques de Caillot (ce tome est accessible sur Google-Books, derrière le tome V).
On la trouve encore, mais sans l'avant-dernier couplet (concernant l'Espagne, qu'il valait peut-être mieux éviter d'évoquer après la déroute y connue par les troupes françaises ?), aux pp. 19-21 du Nouveau Code récréatif des Francs-Maçons.
On voit qu'on est bien loin ici des origines soi-disant bibliques ou chevaleresques de la maçonnerie, plus souvent évoquées au XVIIIe ! Ou même des origines égyptiennes (les trois premiers couplets font manifestement référence aux initiations légendaires telles que relatées par l'abbé Terrasson dans son Sethos) ou écossaises (dernier couplet), plus à la mode à cette époque, mais que l'auteur écarte résolument ... au profit d'une maçonnerie préférentiellement festive, comme c'était le cas sous l'Empire.
On peut supposer que le triste Suédois qui, dans son manoir gothique, du rite maçonnique n'a pu créer les lois est Swedenborg (qui effectivement n'a pas été maçon, même si ses idées eurent de l'influence sur des maçons).
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