Peinture d'une réception
Cette chanson datant de 1781 figure aux pages 153-6 du recueil édité en 1788 par le Frère de Saint-Aubin sous le titre les Oracles de la Vérité.
Son intérêt principal est de nous montrer comment était perçue à l'époque la cérémonie de réception - puisque c'est ainsi qu'alors on désignait ce qu'on appelle maintenant plus souvent l'initiation.
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La loge mentionnée est la Loge parisienne des Coeurs Simples de l'Etoile Polaire, et l'auteur est le Frère Jean-Nicolas Chuppin de Germigny.
Voir ici sur l'air des Bergères du Hameau.
CANTIQUE
Présenté à la Respectable Loge des Cœurs, S. de L* P., par le Frère Ch***, Vice-Orateur, 1781. Air : Des Bergères du Hameau
Faisons
des efforts nouveaux,
De notre entrée en ces lieux, |
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S'il n'est ni
nud, ni vêtu, Quand le Prophane entre en Loge, C'est, je crois, faire l'éloge Des mœurs & de la vertu ; Tout nous dit que la Nature D'un art trompeur fait peu de cas ; Et la Vertu n'exige pas Dans son Temple la parure. bis.
Le bandeau
tombe ; à l'instant
Dépouillé de tous métaux, |
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S'il
faut marcher à grands pas , C'est pour trouver la Sagesse, Eviter la folle ivresse Qui nous endort dans ses bras ; Un point qui nous intéresse, Par un équerre est désigné ; Au seul Maçon il est donné D'en connaître la justesse. bis.
Ce point, c'est
l'égalité
Un sincère attouchement, |
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De
ce serment solemnel Reconnaissons l'avantage ; La vertu qui nous engage Le reçoit sur son autel : Nous jurons à la Patrie D'aimer nos devoirs & nos Rois ; Amis des moeurs, amis des lois, Voilà la Maçonnerie. bis. |
Le 4e couplet se réfère aux Trois Grandes Lumières de la Loge, au sens d'origine (le Soleil, la Lune et le Maître de la Loge).
L'anté-pénultième nous rappelle l'importance primordiale de la notion d'Egalité dans la maçonnerie du XVIIIe.