Cantique 

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Cette chanson figure aux pages 164-7 du recueil édité en 1788 par le Frère de Saint-Aubin sous le titre les Oracles de la Vérité.

CANTIQUE

 

Offert à la Respectable Loge des Coeurs Simples de l'Etoile Polaire, par le Frère Ch[uppin], Vice-Orateur, en 1779.

 

Air : Lison dormait dans un bocage.

 

L'ambitieux vole à la gloire
 Sans délicatesse & sans choix ;
Pour s'assurer de la victoire,
Il foule aux pieds l'honneur, les loix.
Le vrai Maçon voit sans ivresse
Et la fortune & la grandeur ;
Toujours l'honneur....               bis
Est pour lui plus que la richesse ;
Toujours l'honneur              bis
Est la base de son bonheur.

 

 

 

 

 

Par l'intrigue & par l'artifice
On voit s'élever le Flatteur ;
Bientôt le sort lui rend justice :
II tombe ; on rit de sa douleur.
Sans art, sans détour, sans bassesse,
Le vrai Maçon est en faveur

Dans le malheur,              bis
On le plaint, son sort intéresse, 
Et de bon cœur,
              bis
On fait des vœux pour son bonheur.

 

 

 

 

 

 Un Avare avec soin enterre
Dans sa cave un coffre plein d'or ;
La faim, la soif & la misere
L'assiègent malgré son trésor.
Le vrai Maçon, en homme sage,
De la fortune sait jouir,
Et son plaisir,              bis
Est d'en faire un utile usage,
Et son plaisir              bis
Est d'en user sans repentir.

 

 

 

 

 

Un Grand prodigue ses richesses,
Inspiré par la vanité ;
Souvent en faisant des largesses,
II cède à l'importunité.
Le vrai Maçon, avec tendresse,
Vole au secours des malheureux,
Veille sur eux,
Pleure avec eux,
Partage, adoucit leur tristesse ;
Veille sur eux,

Pleure avec eux :
C'est ainsi qu'on fait des heureux.

 

 

 

 

 Le vrai Maçon sans opulence
Est toujours content de son sort ;
En faveur d'une molle aisance,
Il ne fait point un vil effort.
Le plaisir qu'offre la richesse
Est souvent fatal & trompeur ;
Le vrai bonheur              bis
C'est la vertu, c'est la sagesse.
Le vrai bonheur              bis
Est la paix, le calme du cœur.

 

 

 

  

 Le hasard donne l'opulence,
Et la bonté dépend de nous.
Le vrai Maçon dans l'abondance
N'en est pas moins affable & doux :
Aimer, accueillir l'infortune,
Etre du pauvre le soutien,
Compter pour rien              bis
Le rang, la grandeur importune ;
Offrir le sien              bis
Est pour lui le souverain bien.

 

 

 

 

 

 

La paix, l'aimable bienfaisance,
Nous rendent ici tous égaux ;
Les vertus sont la récompense,
L'unique but de nos travaux.
Puissent, sur les deux hémisphères,
Nos douces Loix charmer les coeurs ;
Que les Censeurs              bis
Cessent d'attaquer nos mystères ;
Que les Censeurs             bis
Y voient l'Ecole des moeurs.

Voir l'air mentionné, Lison dormait dans un bocage.

On trouvait déjà la même chanson :

On la retrouvera plus tard, avec une partition plus évoluée (version et harmonisation de Francis Casadesus), aux pages 18 et 19 du Recueil de chansons maçonniques publié en 1918 par la Loge Ernest Renan du Grand Orient de France, qui la donne  sous le titre Le bonheur maçonnique.

Curieusement, la base de son bonheur est devenu ici le soutien de son bonheur :

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