Couplets aux détracteurs de l'Ordre
En cliquant ici (midi) ou ici (MP3), vous entendrez l'air 745 donné par la Clé du Caveau pour le curé de Pomponne
Ces couplets, qui figurent aux pages 46 à 49 du chansonnier de la Paix Immortelle, peuvent être attribués à Delorme, qui, dans la présentation de ses Bluettes maçonniques, précise qu'il en est l'auteur, qu'il les a chantés très souvent dans sa Loge et qu'on les lui a demandés dans toutes celles qu'il a visitées ; il les fait figurer en tête de son Recueil (pp. 5-8). Il y a quelques minimes différences de forme entre les deux versions, notamment :
Texte original de Delorme | Texte ci-dessous |
Maint
profane parle ici-bas
Juger ce qu'on ne connaît pas Je chante l'homme vertueux |
Le
profane rit ici bas
Rire de ce qu'on ne sait pas Mes vers ne sont faits que pour ceux |
Cette version figure également à la Lyre maçonnique de 1809 et, sous le titre Aux détracteurs de la maçonnerie, à la Lyre des Francs-maçons de 1830 (pp. 64-6), mais sans le couplet 2.
Nous détenons, du même texte, sous le même titre et avec la même référence d'air, une édition séparée, sur un feuillet de 4 pages, et portant la mention De l'Imprimerie du Frère DEVILLENEUVE, rue S. Jacques, n. 279 (la ville n'est pas précisée, non plus que la date).
Mais c'est la version originale de Delorme qu'on trouve aux pp. 73-6 du Nouveau Code récréatif des Francs-Maçons.
A propos de l'air indiqué : le curé de Pomponne.
De quelques personnages et événements mentionnés
- Le Maçon Frédéric le Grand dont la chanson invite à honorer la mémoire est bien entendu Frédéric II de Prusse.
- L'allusion aux autodafés sur les rives du Tage vise les persécutions de l'Inquisition portugaise contre la Franc-maçonnerie (et notamment Coustos).
- L'abbé Barruel mentionné dans le texte est Augustin de Barruel (1741-1820), qui fit paraître de 1797 à 1799 ses Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, où il développait, de manière polémique et partisane, la thèse selon laquelle la Révolution avait été le résultat d'un complot ourdi par les philosophes, les francs-maçons et les jacobins. Cette thèse, sans fondement historique, a été ensuite reprise tant par la littérature anti-maçonnique que par des maçons républicains qui y voyaient un titre de gloire. Mais à l'époque beaucoup y ont cru.
|