Apollon et Bacchus

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Cette pièce, écrite par le Frère François, Orateur, et chantée par le Frère Doutremer, est la dernière des nombreuses qui ont été présentées lors du Banquet qui a suivi la Tenue extraordinaire de la Loge montoise La Concorde du 27 juin 1821.

Au 4e couplet, Jamais apprenti ne procède ainsi (i. e. comme Bacchus, en marchant à droite, à gauche) sans une longue étude est évidemment une astucieuse allusion au fait que seul le pas de l'apprenti est en ligne droite ...

         


 

     

Air : Mon père était pot.

Puisque le plaisir en ces lieux
Préside à notre fête,
Mon Apollon vif et joyeux
Veut s’y mettre en goguette :
Bacchus avec lui
S’accorde aujourd’hui :
Ce sont de bons apôtres  . . . . . .
Si l’un est rimeur,
L’autre est bon buveur ; . . . . . .
Nous n’en voulons point d’autres.

Ça, n’allez pas vous effrayer
De voir à votre table.
Deux profanes se présenter
Sans preuve respectable.
L’un, c’est Apollon
Qui d’un pur rayon
Tout l’univers éclaire ;
Il est notre Dieu
Puisqu’en chaque lieu
Il répand la lumière.

Pour Bacchus, c’est peu différent
Et son titre est valide,
Car pendant nos repas souvent
Au plaisir il préside ;
D’ailleurs on le sait
Tout maître parfait
Jamais ne marche en ligne,
Et Bacchus bien plein,
D’un excellent vin,
Est un Maçon insigne.

Sans compter justement les pas
Il marche à droite, à gauche,
Mais comme un novice il n’a pas
Cet air niais et gauche ;
Tout en trébuchant
On voit aisément
Qu’il en a l’habitude ;
Jamais apprenti
Ne procède ainsi
Sans une longue étude.

Puisqu’enfin il est démontré
Que ce couple est bien frère,
Prouvons-lui de notre côté
Combien on le révère ;
Des couplets joyeux
Honorent le mieux
Le Dieu de la lumière ;
Pour fêter Bacchus ,
De ce divin jus,
Buvons tous à plein verre.

aux députés

Boire et chanter ne suffit point
En bonne compagnie,
Il est encore un autre point
Que jamais on n'oublie.
Portons les santés
De ces Députés
Resplendissans de gloire ;
Pour rendre parfaits
De si beaux souhaits,
On ne saurait trop boire.

aux deux jubilaires

Et vous, couple cher à nos coeurs,
Recevez notre hommage ;
Que l’Éternel de ses faveurs
Comble votre vieil âge.
Pendant cinquante ans
Vous fûtes constans,
Aimables et bons Frères;
Par de triples feux
Signalons nos voeux,
Pour ces deux Jubilaires.

au vénérable

Pourrais-je bien vous oublier,
O vous notre bon père,
Vous, de ce brillant atelier,
Le flambeau tutélaire ?
En ce jour je dois
Acquitter les droits
De la reconnaissance ;
Et boire pour vous ,
D’un jour aussi doux,
Accroît la jouissance.

aux officiers

Aux deux astres de l’Occident
Buvons un coup, mes Frères,
A leur sagesse, à leur talent
Nous devons des lumières.
A ces santés-ci
Ajoutons aussi
Celles des dignitaires ;
Allons vite en train,
Le canon en main,
Ces santés nous sont chères.

à tous les maçons de l'univers

Eh ! mes Frères, puisque je suis
A faire ainsi ma ronde,
Buvons aux Maçons réunis
Sous la calotte ronde ;
La fraternité
Et la charité
Étant nos caractères,
Dignes Francs-Maçons
Jamais n’oublions
Le moindre de nos Frères.

Ma foi, dussiez-vous m’obliger
A la fin à me taire,
Je voudrais de moi vous parler,
Au risque de déplaire ;
Moi, pauvre chanteur,
J’ai vraiment à coeur,
D’obtenir vos suffrages :
J'en serais certain,
Si des coups de main
M’en présentaient les gages.

L'air Mon père était pot est celui du célèbre Cantique des Santés, dont la présente chanson constitue une variation ... plus joviale.

source : pp. 179 à 182 du Tome V (années 1821-24) des Annales chronologiques, littéraires et historiques de la maçonnerie des Pays-Bas à dater du 1er janvier 1814 par Auguste de WARGNY (accessible via la digithèque des bibliothèques de l’Université Libre de Bruxelles) 

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