La Parfaite Union / La Concorde (Mons)

 

Peu de titres distinctifs de Loge sont aussi répandus que La Parfaite Union. On trouve, ou a trouvé, des Loges de ce nom par exemple à Mâcon, Besançon, Namur, Lagny-sur-Marne, Saint Pierre de la Martinique, Stettin, Epinal, New York, Cahors, Le Puy, Cayenne, Luxembourg, Quimper, Saint-Flour, Philadelphie, Marseille, Angoulême, Bastia, San Francisco, Rodez, Montauban, Grenoble, Draguignan, Eu, Rennes, Tournus, Rouen, ainsi que, dans une même zone géographique, Douai, Valenciennes, Calais et Mons.

Les origines (très probablement légendaires, et en tout cas jamais prouvées - on lira avec intérêt à ce sujet l'article THE ENGLISH PROVINCIAL GRAND LODGE OF AUSTRIAN NETHERLANDS AND ITS GRAND MASTER,THE MARQUIS DE GAGES publié en 1912 par Goblet d'Alviella dans le vol. 25 de la revue Ars Quatuor Coronatorum) de celle de Mons remonteraient à 1721, ce qui lui a permis de prendre le n° 1 au Tableau du Grand Orient de Belgique. Au XVIIIe, elle coexiste à Mons avec La Vraie et Parfaite Harmonie (la Loge du Marquis de Gages, Grand Maître de la Grande Loge Provinciale des Pays-Bas autrichiens, laquelle reconnaîtra La Parfaite Union en 1776) pour disparaître avec elle en 1786 suite aux mesures de Joseph II et en 1800 renaître ensemble sous le nom de la Concorde.

Déjà à cette époque, elle manifeste son intérêt pour la création musicale, comme en témoignent les nombreux cantiques chantés en 1819 lors de la visite du Prince d'Orange et en 1821 lors d'une Fête de famille.

En 1838, elle reprendra son nom d'origine et deviendra un des moteurs de la politisation du Grand Orient de Belgique.

En 1839, elle cherche à sensibiliser les maçons français sur les persécutions dont la maçonnerie belge est l'objet de la part du clergé, ce qui donne lieu à son affiliation à la Loge parisienne Henri IV, événement narré (pp. 304-9) dans la revue Le Globe.

Ci-dessous : d'après un article de De Witte en 1907 dans la  Revue belge de Numismatique, à gauche 2 versions (avec quelques minimes différences ; pourquoi 9 étoiles d'un côté et 8 de l'autre ?) du sceau de la Loge au XVIIIe et à droite un sceau du XIXe.

Elle a compté parmi ses membres :

La Loge est propriétaire d'un riche patrimoine, dont quelques pièces particulièrement remarquables ont été mises en dépôt au Musée belge de la franc-maçonnerie, notamment une série remarquable de tableaux de Loge sur toile.

Dans les années 1850, elle fut dédicataire de deux hymnes composés par certains de ses membres, dont un de Clesse et Héro, l'autre de Cordier et Laigle.

Plaque du 175e anniversaire :

Les 29 février & 1er mars 1896, en son local rue Chisaire à Mons, la Loge la Parfaite Union a célébré solennellement les fêtes du 175e anniversaire de sa fondation, honorées de la présence des Grands Maîtres & des Députés du Grand Orient de Belgique de France des Pays Bas du Suprême Conseil de Belgique de la Grande Loge de Luxembourg et des Vénérables Députés & Visiteurs de toutes les Loges belges et de plusieurs Loges françaises.

(plaquette signée Joseph Fisch & Co)

Aux deux faces de la médaille ci-dessous, frappée en 1971 pour le (supposé) 250e anniversaire (et qui renouvelle avec bonheur le thème des mains unies qui est une constante de l'iconographie de cette Loge), on peut lire :

a LatoMIs tUnC InItIatIs aC CoLLeCtIs LUCIs InItIatIo (Initiation à la lumière par les Maçons alors initiés et réunis)

LatoMIs LIberIs nUnC sUperstItIbUs InItIaLIs LUX eXaCte InItIanDIs IUnIorIbUs serVata (Lumière initiale conservée avec soin par les Francs Maçons maintenant survivants pour initier les plus jeunes)

perfecte unum sub oriente montium (parfaitement un [unis] à l’Orient de Mons)

Dans ces phrases, les lettres en capitales forment des chronogrammes qui reconstituent respectivement les dates de 1721 (1 M, 5 C, 4 L, 2 V, 11 I) et de 1971 (1 M, 1 D, 2 c, 4 L, 2 X, 7 V, 16 I).

 

Le Temple de la Parfaite Union, œuvre de l’architecte Hector Puchot datant de 1890, est sis à la rue Chisaire, adresse bien connue des Montois même profanes puisqu'elle est mentionnée dans les inventaires du Patrimoine.

ci-contre une médaille (1891) commémorative de son inauguration, qui réutilise la gravure effectuée par A. Fisch pour Les Vrais Amis de l'Union et du Progrès Réunis.

Nous n'avons pu vérifier l'information selon laquelle Gustave Huberti aurait composé pour cette consécration une cantate, exécutée le 9 novembre 1890.

En 1839, la Loge avait installé, en présence de Stassart, son précédent local à la Cour du Dromadaire, rue des Fripiers. La médaille ci-dessous commémore cet événement.

(NB : on remarquera la parenté iconographique avec le bijou des Frères Réunis de Strasbourg).

à gauche : détail d'une pièce d'un service de table au nom de la Loge

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