Gustave Huberti
Gustave Huberti (1843-1910) obtient à quinze ans des premiers prix d’harmonie, de piano, d’orgue et de musique de chambre au Conservatoire Royal de Bruxelles et, un an plus tard, dans la classe de Fétis, de composition.
En 1865 (ou 1867 ?), il obtient un Prix de Rome avec sa cantate La fille de Jephté et voyage ensuite en Italie et en Allemagne, où il donne libre cours à son enthousiasme pour la musique de Wagner. Ce qui lui vaudra l'animosité de Fétis, dont les suppléments de la Biographie universelle des musiciens contiennent le féroce (et très partial) avis suivant : M. Huberti est, assure-t-on, l'un des champions les plus décidés de l'art flamand, c'est-à-dire de la fraction de l'école belge qui, en opposition avec celle qui suit les traces et les traditions des Grétry, des Gossec et des Grisar, tourne ses vues du côté de la nouvelle Allemagne musicale et se range sous les drapeaux de M. Richard Wagner. Le chef déclaré de ce groupe artistique est M. Pierre Benoît, directeur du Conservatoire d'Anvers.
De 1874 à 1877, il est directeur de l’Académie de musique de Mons.
De 1880 à 1889, il est professeur de chant et inspecteur de musique dans les écoles municipales d’Anvers.
En 1889, il est nommé professeur d’harmonie au Conservatoire de Bruxelles, où il eut comme élève un compositeur plus connu, Adolphe Biarent (1871-1916), et en 1893 directeur de l’école de musique de Saint-Josse-Ten-Noode, qu'il élève à un haut niveau, y créant notamment un chœur mixte.
On lui doit des oratorios profanes (dont Een laatste zonnestraal, 1874), des œuvres vocales (la Chanson de Mignon), une symphonie, un concerto pour piano et des œuvres orchestrales, dont le poème symphonique Hymne à la science (écrit à l’occasion du 25e anniversaire de l’Université Libre de Bruxelles, créée par des maçons) et une Symphonie funèbre (créée en 1883) en mémoire de son père.
Il a publié une Histoire de la musique religieuse des Italiens et des Néerlandais et divers articles.
Il était membre de la Loge bruxelloise des Amis Philanthropes et a composé des musiques maçonniques, notamment la cantate la Consécration du Temple, interprétée en 1879 dans le nouveau Temple de cette Loge ; cela lui valut une médaille.
Des chants de sa composition furent interprétés en 1864 à la Loge bruxelloise des Vrais Amis de l'Union et du Progrès Réunis. On lui doit également une cantate à l’occasion d’une célébration maçonnique, Van Maerlantszang (Le chant de Van Maerlant). Il fit également la musique d'une cantate (paroles de V. Walter) pour la cérémonie funèbre tenue par la Loge gantoise Le Septentrion le 17 décembre 1881 en mémoire du Prince Frédéric et de son Vénérable Hippolyte Metdepenningen, ainsi que celle de l'hommage funèbre maçonnique à Ernest Allard.
Fesch le mentionne également (col. 271) comme compositeur d'une cantate (paroles du Frère Riel) pour la consécration à Mons du Temple de la Parfaite Union le 9 novembre 1890.
Le dimanche 7 mai 1882, Victor Lynen (1834-1894), riche commerçant anversois et maçon très actif (membre de la Loge Les Amis du Commerce et la Persévérance Réunis, chef de file des maçons anversois les plus progressistes, il sera de 1887 à 1889 Grand Maître du Grand Orient de Belgique), donne dans ses salons un concert privé en l'honneur de Liszt, de passage à Anvers. Le Guide musical précise qu'en conclusion E. Blauwaert a chanté trois cantiques maçonniques de Gustave Huberti (source : l'article de Erik Baeck & Hedwige Baeck-Schilders, Liszt et Anvers, paru dans la Revue de musicologie, 80/2, 1994, pp. 306-322). Les relations entre Liszt et la famille Lynen semblent avoir été suivies : ci-contre, extrait d'une lettre envoyée de Weimar par Liszt trois ans plus tard (le 27 mai 1885) à Mme Lynen et où il parle de son prochain retour à Anvers. |
Lucien Solvay et Paul Tinel ont publié des monographies sur Huberti.
Merci d'avance à qui pourrait nous mettre sur la trace des diverses partitions mentionnées plus haut.