Antoine CLESSE
En cliquant ici (midi) ou ici (mp3), vous entendrez la célèbre (elle s'entend encore fréquemment dans les sociétés estudiantines et folkloriques) chanson La Bière, dont Clesse est l'auteur des paroles et de la musique, dans un fichier midi emprunté à une page du site de la chorale de l'ULB. La partition est visible ici.
Antoine CLESSE (1816-1889) est un chansonnier qui mérita le surnom de Béranger montois.
Dans son petit dictionnaire, le site de la ville de Mons (Hainaut, Belgique) le présente ainsi :
Poète, chansonnier, compositeur, armurier, il se servit de son art pour développer les idées à connotation sociale, la défense de l’ouvrier, de l’artisan, du paysan. Il égratigne l'égoïsme bourgeois, chante l'instruction obligatoire et le droit de vote pour "l'honnête homme qui sait lire et écrire".
Le 24 juin 1854, le Grand Orient de Belgique célébra une grande fête solsticiale nationale pour saluer le retour sous les drapeaux de l'Art royal belge des Loges de la Parfaite Intelligence et l'Etoile Réunies et des Philadelphes. A la p. 23 du Tracé de cette fête, on peut lire que, pendant l'intervalle des services du Banquet, le Frère Antoine Clesse gratifia l'Assemblée d'une de ses belles compositions lyriques. Celle-ci, qui est intitulée Les petits airs et les petites chansons, y est même reproduite, et cela permet de voir qu'il s'agit d'une chanson qui ne présente aucun caractère maçonnique. Ce Tracé se trouve cité (voir p. 295) dans l'ouvrage antimaçonnique d'Amand Neut, La franc-maçonnerie soumise au grand jour de la publicité, à l'aide de documents authentiques. En septembre 1869, Clesse composa une intéressante chanson dans le cadre de la fête des tireurs étrangers organisée à Liège. |
Clesse a publié :
une plaquette de Poésies en 1841
Chansons, édition complète avec les airs notés et le portrait de l'auteur (1866 - Bruxelles-Paris-Tournai, A. Lebègue Editeur)
Nouvelles chansons et poésies (1888 - Maison Hector Manceaux ; c'est de ce recueil qu'est extrait le portrait ci-dessus)
Il a décrit lui-même ses chansons populaires comme contribuant à une oeuvre moralisatrice et démocratique. Dans sa chanson (1848) Ce que veut l'ouvrier, il réclamait l'instruction obligatoire et le droit de vote pour l'honnête homme qui sait lire et écrire.
Il compta Henri Conscience parmi ses amis.
En 1873, il fut nommé président d'honneur du Caveau liégeois.
On trouve quelques-unes de ses chansons dans Le chansonnier belge, choix de chansons des poëtes belges, suivi d'un choix de chansons françaises, édité à Bruxelles en 1850.
A la p. 27 de son ouvrage La musique à Mons, notice historique, Léopold Devillers écrit en 1879 :
Mons compte aujourd'hui plusieurs compositeurs dont les productions ont été favorablement appréciées ... Je dois une mention spéciale à notre illustre chansonnier M. Antoine Clesse ...
On peut lire, même si elles manifestent un peu d'une condescendance bien parisienne, les pages (298-305) consacrées à Clesse par Henri Avenel dans son ouvrage Chansons et chansonniers.
Lachambeaudie Pierre Lachambeaudie (1806–1872) a dédié à Clesse - qu'il a sans doute rencontré au cours de son exil à Bruxelles après la révolution de 1848 - une chanson, intitulée LES CHANSONS ET LES FUSILS D'ANTOINE CLESSE, qui figure aux pp. 516-8 de ses Fables et poésies, et dont voici quelques extraits (il est vraisemblable que l'air soit celui de la faridondaine) : A Mons il est un armurier Loin de ne suivre sans retour Du progrès fixant le flambeau |
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Monument Un buste d'Antoine Clesse se trouve sur la Place du Parc à Mons. Il surplombe une statue (signée Paul Dubois), et on peut lire sur le socle :
(ces informations, ainsi que les photos ci-contre et ci-dessous, ont été empruntées à une page wikimedia, dont l'auteur est Renardeau).
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Citations On ne dira
pas en parcourant ce livre : ce sont les chansons d'un grand poète ; Antoine Clesse, 1866 Le fanatisme et l'ignorance folle Antoine Clesse, La Sainte Cécile, in Nouvelles chansons et poésies (p. 70) |