Carl Friedrich Ebers
Il n'existe à notre connaissance pas d'enregistrement d'Ebers. Mais en cliquant ici, vous entendrez l'air, séquencé par David C., de sa chanson à boire Wir sind die Könige der Welt, wir sind's durch unsre Freude
Une profonde instabilité, génératrice d'alternances de hauts et de bas, semble être la caractéristique principale de la carrière de Carl Friedrich EBERS (1770-1836). Envoyé par son père dans l'artillerie, il préfère la musique et s'engage dans une troupe de comédiens ambulants. Il semble se ranger quand en 1797 il devient compositeur de la chambre du prince de Mecklembourg-Schwerin et se marie. Nous supposons que c'est pour l'avènement en 1797 de Frédéric-Guillaume III de Prusse qu'il compose alors la partition ci-contre. Mais il divorce et perd bientôt son emploi. On le retrouve dans les théâtres à Budapest, mais il se brouille avec leurs directeurs. Il vivote ensuite à Magdebourg, Leipzig et, à partir de 1822, Berlin. On lui doit notamment 4 opéras, dont Pächter Steffens Abenteuer (1798). |
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La même instabilité caractérielle semble marquer son cursus maçonnique. Il fut initié le 3.8.1806 (selon la p. 403 du Tome zwischen mittlerer Oder und Niederrhein de l'ouvrage de Karlheinz Gerlach, Die Freimaurer im Alten Preußen 1738–1806) à la Loge berlinoise Zum flammenden Stern, Loge assez prestigieuse, fondée en 1770 dans la mouvance rosicrucienne, et dont le Tableau comportera les noms du maréchal von Moltke (1800 - 1891), du lieutenant-général et ministre de la Guerre Job Wilhelm von Witzleben (1783 - 1837) et du Ministre comte von Arnim-Boitzenburg (1739-1801). Il est l'auteur de XV Freimaurer-Lieder für alle vorkommenden Fälle bei den Tafellogen, édité à Berlin par Fröhlich, et que Nettl considère comme ineptes tant par la musique que par le texte. On lui doit aussi une célèbre chanson à boire, Wir sind die Könige der Welt, wir sind's durch unsre Freude, composée vers 1820 sur un texte (datant de 1794) de Gotthelf Wilhelm Christian Starke. Certains, comme Nettl (voir ci-dessous), la considèrent comme profane, mais on la trouve (voir ci-dessous) dans des chansonniers maçonniques qui la destinent à la salle humide. La Loge Minerva de Leipzig a édité son Lied zur Weihe des Johannisfestes. Mais il a aussi été identifié ultérieurement comme étant le rédacteur anonyme d'un pamphlet anti-maçonnique publié à Bamberg en 1817 par l'éditeur Kunz (initialement considéré comme son auteur), Sarsena oder der vollkommene Baumeister, enthaltend die Geschichte und Entstehung des Freimaurerordens und die verschiedenen Meinungen darüber, wie er in unsern Zeiten seyn könnte; was eine Loge ist, die Art der Aufnahme, Oeffnung und Schließung derselben.... (Sarsena, ou le constructeur parfait, contenant l'histoire et le développement de l'Ordre maçonnique et les diverses opinions quant à ce qu'il pourrait être à notre époque ...). Sa parution provoqua très rapidement celle d'un Anti-Sarsena. Ce crime de lèse-maçonnerie, une fois la chose connue, lui valut évidemment d'être honni par tous les maçons, sinon de l'univers, du moins d'Allemagne. |
Malgré cette infamie, on retrouve certains de ses lieder maçonniques dans des chansonniers allemands, même après qu'elle ait été révélée ; nous en avons trouvé 2 dans le recueil Liederbuch für Freimaurer-Logen édité à Leipzig en 1888 :
Le deuxième est le célèbre Wir sind die Könige der Welt, wir sind's durch unsre Freude mentionné plus haut.
Dans le chansonnier (1851) de la Loge Amalia, on trouve avec sa partition (n° 12, p. 16) son lied (sur un texte de Gerhard) Der Freie Mann (d'incipit Wer vor dem Laster bebet).
Voici ce qu'en dit Fétis dans son Tome 3 :
Dans Mozart and Masonry, Nettl écrit (pp. 39-40) :
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On trouve ici une de ses partitions.