Couplets sur Adam et Eve

par Rizaucourt

La seule édition que nous connaissions de ces Couplets en pot-pourri de Rizaucourt est en 1800 dans le volume 1 du Miroir de la Vérité d'Abraham (pp. 62-4, reproduites ci-dessous).

Ces couplets développent, sur le ton du badinage, un thème qui, quelques décennies plus tôt, était déjà celui de cette chanson - constituant une véritable publicité pour la maçonnerie mixte ! - du Recueil de Cantiques du Manuel des franches-maçonnes, chanson où est comme ici évoqué ce moment où :

Quand notre premier frère,
Le père des humains,
Eut reçu la lumière,
Aussitôt les destins
Lui ménagent près d'ève
Un bonheur sans pareil :
Adam faisoit un rêve....
Dieu, quel fut son réveil !

On remarque, au texte introductif, l'usage - tout-à-fait indu - d'une abréviation (triponctuation) maçonnique pour un mot (faveur ? fierté ?) qui ne fait pourtant aucunement partie du vocabulaire maçonnique.

Il est fait allusion au nom de la Loge à chaque fin de couplet, particulièrement aux deux premiers. 

On remarque aussi que, comme chez beaucoup d'auteurs (à la suite d'Anderson déjà !) Adam est ici considéré comme le premier maçon.

Comme on peut le voir ci-dessous, nous connaissons bien 4 des 5 airs utilisés ; de l'air manquant (qui est aussi utilisé par d'autres chansons sur ce site), nous connaissons de nombreuses utilisations, sous le titre Du pas de charge ou Du pas de charge de l'infanterie, mais aucune qui contienne une partition.


                       

               

Couplets.

 

Un Frère de la Respectable Loge des Elèves de la Nature, dont nous avons la F (faveur ?) d'être Membres, ayant, à notre derniére (sic) Loge d'Adoption, improvisé les couplets suivans, nous les avons jugés dignes d'occuper une place ici, étant analogues au sujet que nous avons traité ci-devant.

 

 

 

Air : On compterait les diamans.

 Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre le fichier de cet air, séquencé par B. A.

Que je plains notre Père Adam,
Quand il était sans sa chère Eve !
Il devait vivre tristement,
Tout son bonheur n'était qu'un rêve.
Il ne connaissait point l'Amour,
Son coeur était sans doux murmure ;
Il se trouvait, dans son séjour,
Seul Élève de la Nature. (bis).

 

 

 

Air : Jeunes amans.

  Cliquez ici pour entendre un MP3 de cet air

Vers le ciel il poussa des cris ;
Il dit : Dieu, dans cette campagne,
Pour embellir ton Paradis,
Donne-moi donc une compagne.
Ton jardin est sans ornement,
Il est, quoique beau, sans parure ;
Il faut, pour rendre un lieu charmant
Deux Élèves de la Nature. (bis).

 

 

 

Air : Du pas de charge.

 Sitôt, Dieu, d'un sommeil profond,
Endormit notre Père :
Il voulut qu'en bon Franc-Maçon,
Adam vit la lumière.
Et d'une côte qu'il lui prit,
D'une adresse bien sure,
Il en forma le plus beau fruit
De toute la Nature.

 

 

 

Air : Mon Père était pot.

   Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre cet air

Vous jugez bien d'après vos coeurs
De sa douce surprise :
Combien, mes chers frères et soeurs,
Son ame fut éprise,
Lorsqu'à son réveil,
Il vit, tout vermeil,
Sans voile ni ceinture,
Ce charmant objet,
Le plus beau secret
De la simple Nature.

 

 

 

Air : Femmes voulez-vous éprouver, etc.

 Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre le fichier de cet air, séquencé par David C.

Tel qu'un proſane ouvre les yeux,
Quand on lui fait voir la lumière,
Frappé de l'éclat radieux,
Qui dès ce seul moment l'éclaire :
De même Adam fut éblouï
D'une clarté brillante et pure,
Dès qu'il vit luire devant lui
Le vrai flambeau de la Nature.

 

                  Par le Frère Rizaucourt,

          Sercétaire (sic) de la Loge des Élèves de la Nature.

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