l'Océan français
La première édition que nous ayons identifiée de ce cantique dédié à la loge de l'Océan français et créé en 1798/9 (an 7) date de 1801/2, dans le volume 2 du Miroir de la Vérité d'Abraham (pp. 154-7, reproduites ci-dessous).
Avec le même nom d'auteur, il sera repris aux pp. 97-9 du recueil édité par Desveux en 1804 ainsi que dans le Code Récréatif des Francs-Maçons (pp. 279-82).
Fondée en 1798 et active, selon Labouret dans son ouvrage Les Métaux et la Mémoire, jusqu'en 1818, la Loge de l'Océan français (qui avait un Chapitre) recrutait préférentiellement dans le milieu maririme, notamment celui des fonctionnaires du ministère de la Marine. Ci-dessus, sa médaille heptagonale, représentant un aigle illuminé par un triangle rayonnant et qui en rediffuse les rayons sur plusieurs cubes liés à son coeur par autant de fils (Labouret l'interprète comme l'aigle napoléonienne prenant le rôle d'intercesseur entre la Lumière sainte et les loges ou les maçons, représentés par les pierres cubiques), avec la devise Ardens Quaerit, sola conspicit, benigna refert (elle cherche avec ardeur, examine dans la solitude et juge avec bienveillance). Elle a édité à Paris en 5799 un Réglement général pour la R. L. S. Jean, sous le titre distinctif de l’Océan-Français, à l’O. de Paris ; rédigé par les FF. Sureau, premier surveillant ; Blad, orateur, et Abraham, secrétaire etc. Les deux derniers sont élogieusement mentionnés dans le cantique. |
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Un troisième nom est cité dans le cantique, celui du Vénérable : Trouille. Il s'agit de Jean-Nicolas Trouille (1752-1825), élu en 1795 député du Finistère au conseil des Cinq Cents auquel il communiqua des avis comme celui-ci, architecte et ingénieur de la marine, ingénieur en chef des ponts et chaussées, chevalier de la légion d'honneur. C'est à lui qu'on doit la survie du château de Versailles (sa ville natale), menacé en 1798 d'une démolition qui l'aurait transformé en carrière de pierres de construction (comme cela a été le cas de tant de monuments à cette époque). Il travailla en tant qu'ingénieur aux Travaux maritimes de Brest, qu'il dirigea à plusieurs reprises. Il fait l'objet de multiples fiches du fichier Bossu, confirmant qu'il fut fondateur et Vénérable de l'Océan français et mentionnant également :
Selon ce document (cfr sa biographie à la p. 831), Trouille aurait été initié en 1773 à Vendôme et serait entré en 1785 aux Elus de Sully. |
Le texte du cantique est riche en références maritimes, dans un style qui n'est pas sans rappeler l'Ordre de la Félicité.
Voir ici sur l'auteur, Desaudray.
Nous n'avons trouvé aucun air dont l'incipit se rapproche de celui indiqué dans les deux éditions, En hiver, quoiqu'on voye Eole. Merci à qui nous communiquerait une suggestion à ce sujet.
C A N T I Q U E M A Ç... Chanté en l'an 7 au Banquet de la
Respectable Loge Air : En hiver, quoiqu'on voye Eole.
LE nautonnier, loin du rivage,
Toujours en paix, jamais en guerre,
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Pour commandant de l'équipage,
Pour nous aider dans le voyage,
Sous pavillon de contrebande, -
(1) Le Respectable Frère Trouille, Vénérable, député au conseil des Cinq-Cents. |
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Aux neutres, nous donnons la chasse,
Une grande étoile nous guide,
Par un coup de vent renversé,
(1) Le Frère Blad, orateur. (2) Le Frère Abraham, premier fondateur et correspondant général.
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Il n'est au reste aucune terre
Refrain
Que le cri de cette journée
Par le Très dévoué
Frère Charles Desaudray, |