Saint-Jean d'Hiver 1809 au Centre des Amis : 

Cantique 

 Cliquez ici pour entendre un fichier mp3 de l'air

Ce cantique est un des trois qui ont été chantés lors de la Saint-Jean d'hiver 5809 de la Loge parisienne du Centre des Amis.

Le Tracé nous apprend qu'après la 4e Santé, le Frère de Beaumont a chanté le cantique suivant de sa composition. Comme pour les discours de la même Tenue, il s'agit d'un parfait exemple de l'usage intensif de la brosse à reluire.

Voir l'air Pégase est un cheval qui porte.

 

Le chevalier de Beaumont

Mais qui est ce Frère de Beaumont ? A la liste des participants à la p. 2 du Tracé, il est désigné comme De Beaumont né Bouillon.

Comme en témoigne le Tableau de la Loge pour 1809 (qui le qualifie de membre de la Régence Ecossaise), il s'agit de Charles Godefroy Marie de Beaumont-Bouillon, dit le chevalier de Beaumont, abbé et avocat au Parlement (1750-1823), fils naturel du duc de Bouillon, qui, selon Gustave Bord dans La Franc-Maçonnerie en France des origines à 1815, fut, de 1780 jusqu'à sa mort, un des membres influents de la maçonnerie et auquel George Sand consacre, dans ses Dernières pages, tout un chapitre où elle fait sa biographie, et qui est aussi romanesque qu'une oeuvre de Dumas.

Nous pouvons lire dans les Acta Latomorum de Thory, rendant compte (p. 259) de la Saint-Jean d'hiver au Grand Orient, le 28 décembre 1814, que, lors du concert suivant la cérémonie, M. Bertin fait entendre une cantate dont il avait composé la musique sur des paroles de M. de Beaumont-Bouillon. Le chevalier Godefroy de Beaumont-Bouillon est d'ailleurs mentionné dans le même ouvrage (p. 267) comme membre de la Grande Loge d'Administration.

Kloss mentionne (n° 4217, p. 316) un feuillet de 4 pages portant les mentions Saint-Jean d'Hiver 5814 - Fête de l'Ordre - Vive le Roi, paroles de Mr. de Beaumont-Bouillon, musique de Mr. Berton.

C'est lui aussi qui est mentionné comme ayant au cours de la Fête du Réveil de la Nature de 1807 présenté plusieurs couplets chantés par le Frère Bertin. Ceux-ci portent sa signature.

 


                              

Au Sérénissime GRAND-MAÎTRE de la Maçonnerie rectifiée, le jour de sa première entrée dans le Temple du CENTRE DES AMIS.

 

 AIR : Pégase est un cheval qui porte, etc.

 

IL est venu ce jour prospère, 
Désiré depuis si long-tems,
Nous possédons (*) notre bon père, 
Le voilà parmi ses enfans. 
Comment peindrai-je la tendresse 
Que nous inspire son aspect ?
L'amour n'est point une faiblesse, 
S'il est basé sur le respect.

Sous les auspices du génie 
Nous ennoblissons nos travaux ; 
Notre art, en dépit de l'envie, 
Partout rallume ses flambeaux. 
Nous le verrons peupler la·terre 
Des vertus chères aux Maçons ; 
Il prend un nouveau caractère
Lorsqu'il joint l'exemple aux leçons.

Qu'à jamais ce jour mémorable
Soit célébré par nos neveux ; 
Qu'ils sachent rendre profitable 
Le serment qui nous rend heureux :
Ils connaîtront la bienfaisance 
De notre Maître révéré ; 
L’amour et la reconnaissance 
Sont l'aliment du feu sacré.

(*) à l'époque (autres exemples ici ou ici), nous possédons peut signifier nous avons parmi nous.

Retour au sommaire des chansons diverses du XIXe :

Retour à la Saint-Jean d'hiver du Centre des Amis :