Saint-Jean d'Hiver 1809 au Centre des Amis : 

Cantique de Bacon de la Chevalerie

Ce cantique est un des trois qui ont été chantés lors de la Saint-Jean d'hiver 5809 de la Loge parisienne du Centre des Amis.

Le Tracé nous apprend qu'avant la 5e et dernière Santé, le Frère Bertin a chanté un cantique de la composition du Respectable Frère Bacon de la Chevalerie.

Il n'y a pas de mention d'air : peut-être Bertin l'avait-il composé lui-même pour la circonstance, comme cela lui arrivait régulièrement ?
 

                  

Cantique présenté à la Respectable Loge du Centre des Amis par le Respectable Frère Bacon de la Chevalerie, le Très Illustre et Sérénissime Frère Cambacérès, Grand Maître, présidant la Respectable Loge

 

Frères qui voulez mériter 
De Maçon le titre honorable, 
Aux règles que je vais citer 
Faites un accueil favorable. 
Le vrai mérite des Maçons, 
Le seul qui soit digne d'envie, 
Est de propager les leçons 
Qu'inspire la douce harmonie.

Paraître discret en tous lieux, 
Garder à propos le silence, 
Et de nos Frères malheureux 
Soulager l'honnête indigence, 
Sont des vertus qu'un vrai Maçon 
Doit pratiquer toute sa vie. 
Ces fruits sont de toute saison 
S'ils sont produits par l'harmonie.

Etre fidèle à son pays, 
Suivre les lois de sa patrie, 
Au chef suprême être soumis, 
De notre art voilà la magie. 
Si, dans la chaleur d'un discours, 
Parmi nous un Frère s'oublie, 
Nous avons aussitôt recours 
Aux sons flatteurs de l'harmonie.

Aux lumières de l'Occident 
Rendons un hommage sincère ; 
C'est par leurs soins, par leur talent 
Que la Loge aujourd'hui prospère. 
De leurs vertus imitateurs, 
Suivons l'élan de leur génie ; 
Qu'un même esprit règle nos mœurs, 
Car c'est l'esprit de l’harmonie.

 De nos chers frères Visiteurs 
Célébrons ici la présence, 
Puisqu'ils redoublent dans nos cœurs 
Des vrais plaisirs la jouissance. 
Avec nous souvent réunis, 
Puissent-ils dire sans envie, 
C'est bien au Centre des Amis 
Que règne la douce harmonie !

 

Bacon de la Chevalerie

Bacon de la Chevalerie apparaît au Tableau 1809 du Centre des Amis et au Tracé de cette Tenue en tant que membre honoraire de la Loge et Président Provisoire de la Régence Ecossaise du Département de Paris.

A la p. 19 de son Précis, Bésuchet le décrit comme suit :

BACON DE LA CHEVALERIE (N.), colonel d'infanterie, puis officier général, s'est distingué dans l'ordre maçonnique par son mérite et son zèle pour cette illustre association. Plusieurs de ses Discours et Allocutions ont été imprimés dans les recueils des loges et dans l'état du Grand Orient. L'un des fondateurs de la célèbre loge de la Candeur, et successivement son aumônier et son maître des cérémonies, il fit, dans l'assemblée du 13 mai 1777, le récit des persécutions exercées à Naples contre les francs-maçons, et des succès obtenus par la reine Caroline et le prince Albert de Saxe, à qui l'on doit la fin de si cruelles proscriptions. Dans le banquet qui suivit la tenue d'adoption de cette loge, il composa les couplets que chantèrent le comte et la comtesse de Béthizy, analogues à la réception de la comtesse de Rochechouart, et qui ont pour titre : Dialogue entre un maçon et un prosélyte. Il eut l'honneur, à la séance du 15 mai 1779, de conduire, avec la comtesse de Polignac, la sérénissime grande maîtresse madame la duchesse de Bourbon dans la salle de préparation, et ensuite de l'introduire lorsqu'elle se présenta pour être reçue maçonne parfaite. Le frère Bacon de la Chevalerie a été grand orateur du Grand Orient de France.
 

Une partie de sa carrière profane se déroula à Saint-Domingue, et on lira avec intérêt un discours qu'il prononça à ce titre.

On trouve ici une chanson dont il est l'auteur.

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