Au beau sexe Alleluya

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Cette chanson, due au Frère Parmentier, figure aux pp. 37-39 du recueil publié à La Haye en 1751, Chansons de l'ordre de l'Adoption ou la Maçonnerie des femmes. Nous n'en connaissons pas d'autre édition.

Il est manifeste, vu sa partition et sa structure, qu'elle doit se chanter sur l'air O filii et filiae, qui a été réutilisé par plus d'une chanson maçonnique, et particulièrement par celle-ci qui contient (Nous chasserons de ce séjour le turbulent dieu de l'amour) une justification (classique) du refus de toute présence féminine en Loge. Mais nous en connaissons une autre qui en réponse en prend le contrepied (Nous allons tous dans ce séjour élever un temple à l'Amour). 

Celle-ci, tirée également d'un recueil affichant sa sympathie pour une maçonnerie mixte, est du même tonneau, avec un enthousiasme encore plus expansif, exprimé d'une manière qui peut même laisser peser quelques soupçons - dont les contemporains ne se sont d'ailleurs pas privés - sur les éventuelles turpitudes protégées par le secret.

   

 

 

chanson

 

 

par Frère Parmentier :

 

 

Quoi dans nos loges de Maçons 
Sans dames toujours nous serons [?]
Mettons les de cet ordre-là 
                                                           Alleluya.

 

Au Beau Sexe donnons nos voix,
Et suivons tous ces douces loix,
La gaieté chez nous renaitra,
                                                           Alleluya.

 

Est il amusement sans lui,
Qui ne dégénère en ennui ?
Sa présence y Remédiera,
                                                           Alleluya.

 

Il a de l’émut[l]ation ;
Des travaux de l’ADOPTION,
Mieux que nous il se tirera,
                                                           Alleluya.

 

A tort on le dit indiscret ;
Il sçait garder certain secret ;
Sur ses plaisirs, il se taira,
                                                           Alleluya.

 

Mes sœurs quand nous vous Adoptons,
A nos plaisirs nous travaillons ;
Sans vous nul maçon ne dira,
                                                           Alleluya.

 

Vous av[és]ez les vœux des mortels ;
Que leurs cœurs vous servent d'autels ;
Un pur encens y brûlera,
                                                           Alleluya.

 

Au sein de la fraternité,
Il est un cap de volupté ;
Trop heureux qui le doublera,
                                                           Alleluya.

 

Faites nous goûter ces douceurs,
Prix charmant de telles ardeurs ;
Le cœur vous les répet[t]era,
                                                           Alleluya.

 

Céd[és]ez à nos tendres désirs,
Partagés nos secrets plaisirs;
Le mystère les voilera,
                                                           Alleluya.

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