Masons fools ?
En cliquant ici, vous pourrez entendre le premier couplet de l'air de Carey mentionné ci-dessous, interprété par la contralto Emma Curtis accompagnée par le Frolick Ensemble (CD AVIE Records AV2102 intitulé Calliope: Beautiful Voice)
Initié dès février 1731 à la Loge Saint-John de Philadelphie, Benjamin Franklin, dont le premier métier était imprimeur, a, en 1734 (année où, pas encore trentenaire, il devint le Grand Maître de la Grande Loge de Pennsylvanie), produit (voir ci-contre à droite) une édition américaine des Constitutions d'Anderson de 1723. Une différence importante réside dans l'ajout, aux 4 chansons originales d'Anderson (qui sont ici reproduites sans partitions), d'une cinquième (p. 91), intitulée A new song, et qui selon certains pourrait être de la plume de Franklin lui-même. Il s'agit donc très probablement de la première chanson maçonnique américaine. Franklin ne mentionne pas d'air.
ci-contre à gauche : la France a gardé le souvenir du séjour de Franklin à Paris, au cours duquel il devint le Vénérable des Neuf Soeurs. |
Ahiman Rezon a reproduit (avec quelques petits changements) cette chanson sous le n° XXII, en spécifiant comme air (dont l'incipit présente des similitudes) What tho' they call my country lass (Bien qu'on m'appelle fille de la campagne).
On trouve l'air What Tho' They Call Me Country Lass dans la dernière scène de la comédie (dont nous connaissons une édition de 1753, mais qui date en fait de 1727/8 comme l'indique la préface reproduite dans une édition de 1780) de John Vanbrugh et C. Cibber, The provok'd husband or a journey to London, dont la musique est de Henry Carey. On trouve aussi le texte de la chanson isolément dans un recueil portant la date de 1738.
Voici le premier couplet (que vous pouvez entendre) de cet air :
What though they call me country lass,
I read it plainly in my glass,
That fur a dutchess I might pass ;
Oh, could I see the day !
Would fortune but attend my call,
At park, at play, at ring and ball,
I'd brave the proudest of them all,
With a stand by — clear the way.
A New SONG. I. WHAT though they call us Masons
Fools, II. ’Tis true we once have charged been III. What noble Structures do we see IV. View but those Savage Nations, where |
Une nouvelle chanson. I. Bien qu'on nous
traite de fous, nous les maçons II. Il est vrai qu'une fois
on nous accusa III. Quels nobles édifices nous voyons IV. Mais voyez ces nations sauvages, où |
Dans certaines éditions, Ahiman Rezon donne une explication - qu'on pourra trouver pour le moins fantaisiste, mais qui fait partie des mythes maçonniques entretenus à l'époque - du vers (couplet 2) With Disobedience to our Queen : il s'agirait de la reine Elizabeth, à qui selon la légende, on avait dénoncé les maçons comme séditieux.
Queen Elizabeth hearing the Masons had certain secrets that could not be revealed to her (for that she could not be grand master,) and being jealous of all secret assemblies, &c. she sent an armed force to break up their annual grand lodge at York, on St. John's day, the 27th of December, 1561. Sir Thomas Sackville (then grand master) instead of being dismayed at such an unexpected visit, gallantly told the officers, that nothing could give him greater pleasure than seeing them in the grand lodge, as it would give him an opportunity of convincing them, that Free masonry was the most useful system that ever was founded on divine and moral laws, &c. The consequence of his arguments was, that he made the chief men Free masons, who (on their return) made an honourable report to the queen, so that she never more attempted to dislodge or disturb them, but esteemed them as a peculiar sort of men, that cultivated peace and friendship, arts and sciences, without meddling in the affairs of church or state. |
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