Cantique

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Ce cantique provient des pages 40 à 43 du recueil édité par Desveux en 1804.

L'auteur s'y livre à un jeu fort à la mode à l'époque : attribuer rétrospectivement - que ce soit sur le mode sérieux ou, comme ici, sur le mode badin - la qualité maçonnique à certaines grandes figures de l'Histoire ou de la Légende. A l'époque, n'importe quel  Ancien célèbre passait facilement pour maçon, en commençant par Adam (selon Anderson) et en passant par Platon, Socrate, Pythagore, Epicure, Homère ou Anacréon.

La chanson est dès lors un étalage d'érudition historique qui mérite, couplet par couplet, quelques commentaires.

Voir l'air Vive Henri, Vive Henri.

Commentaires

Les sept sages de la Grèce

Le premier couplet évoque les sept sages de la Grèce et leur célèbre Banquet. Mais l'auteur interprète cette référence assez librement : d'une part, nous n'avons trouvé aucune référence à l'ornementation de ce banquet par des chansons ; d'autre part, la liste classique des sept sages ne comprend ni Platon ni Socrate.

Cette transformation en maçons de personnages célèbres (autres que bibliques) de l'Antiquité n'est pas rare à l'époque dans le chansonnier ; on en trouve des exemples ici, ici ou ici.

 Oreste et Pylade

Oreste et Pylade : l'amitié qui unit les deux héros est si fidèle qu'elle deviendra proverbiale (Wikipedia)

Une loi barbare, édictée par le roi Thoas, prescrivait d'immoler à Diane tous les étrangers qui aborderaient sur ces côtes. La prêtresse offrit de renvoyer sain et sauf l'un des deux compagnons, un seul suffisant pour satisfaire à la loi : Pylade fut celui qu'elle voulut retenir. Ce fut alors qu'on vit ce généreux combat d'amitié qui a été si célébré par les anciens, et dans lequel Oreste et Pylade offraient leur vie l'un pour l'autre. (Mythologie)

Mais, son mari et moi, c'est Oreste et Pylade 
(Brassens, à l'ombre des maris)

Guatimozim 

Guatimozim est le nom sous lequel se fit initier Don Pedro I du Brésil.

 Eudamidas

Eudamidas de Corinthe est le héros grec d'un acte de générosité rapporté par Lucien de Samosate (IIe s.). Il est surtout connu par le célèbre tableau (qui a fait l'objet de commentaires flatteurs de Diderot) de Poussin, le Testament d'Eudamidas (1653), qu'une page du site idixa commente ainsi :

Eudamides, pauvre citoyen de Corinthe, est épuisé par la maladie. Il désire que ses amis prennent soin de sa femme et de sa fille, effondrées au pied du lit. L'un de ses amis écrit ses dernières volontés, tandis que l'autre prend son pouls. Tout en étant absorbés dans leur tâche, ils font - silencieusement - le serment d'exécuter ces volontés

Henri IV

La satisfaction qu'on tire de la vengeance ne dure qu'un moment : celle que nous donne la clémence est éternelle. (phrase attribuée à Henri IV).

Colbert

... peu de ministres ont été aussi impopulaires que Colbert, et cette impopularité fut telle, qu'un de ses successeurs, M. de Maurepas, a dit de lui, « que le peuple de Paris l'aurait déchiré en pièces, si l'on n'eût eu la précaution d'assembler tous les archers de la ville pour garder son corps. » 

Pierre Clément, Histoire de la vie et de l'administration de Colbert

 

 

 

 

 

 

Locman 

Et comment es-tu si promptement parvenu à un si grand degré de sagesse et de vertu ? C'est, dit Locman, en accomplissant trois choses : disant toujours la vérité, gardant inviolablement ma parole, et ne me mêlant jamais de ce qui ne me regarde point.

 

 

 

François Ier 

François Ier a gardé la réputation d'un bon vivant, amateur et protecteur des bons vins ... mais, comme pour les chansons évoquées au premier couplet, peu importe après tout que ce soit bien le cas, l'essentiel est de se placer sous d'heureux auspices pour inviter à la gaieté.

Trois choses valent mieux ici que dans tout le royaume : les hommes, les chiens, les vins (citation attribuée à François Ier ; mais qui pourra préciser quelle région il désignait par ici ?)

On retrouve ce cantique (avec 6 couplets seulement), sous le titre Les illustres francs-maçons, et avec la mention d'air (qui est équivalente) Un soldat par un coup funeste, aux pp. 6-8 de l'édition 1810 de la Lyre maçonnique.

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