Fête d'installation à Huy

 Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre un fichier (celui de Béranger) pour l'air J'ai vu partout dans mes voyages, séquencé par Christophe D.

 Cliquez ici (midi) ou ici (MP3)  pour entendre l'air de Aussitôt que la lumière

Après avoir traversé Namur, la Meuse passe à Huy avant de confluer à Liège avec l'Ourthe ; pendant la période de domination française, au temps de la Révolution et de l'Empire (dans les années 1795-1814), le département dont Liège était le chef-lieu s'appelait le Département de l'Ourthe (numéroté 96), cependant que Namur était le chef-lieu de celui de Sambre-et-Meuse (97).

C'est le 20 août 1809 que fut installée à Huy, par la Loge Liégeoise de La Parfaite Intelligence, mandatée à cette fin par le Grand Orient de France, et en présence d'une délégation de la Loge, également liégeoise, de la Parfaite Egalité (cette Loge avait été fondée en 1775 par des membres de La Parfaite Intelligence), la nouvelle Loge des Amis de la Parfaite Intelligence. La cérémonie fut comme de bien entendu suivie d'un banquet (avec 9 santés d'obligation), au cours duquel furent chantés les Couplets ci-dessous. Les deux Loges liégeoises précitées sont, sauf erreur, les deux seules en activité jusqu'à cette date dans ce département (où d'autres allaient bientôt s'ouvrir à Chaudfontaine et Verviers).

Ces couplets sont au nombre de 13, dont les 8 premiers sur l'air J'ai vu partout dans mes voyages et les 5 autres sur l'air Aussitôt que la lumière.

La Loge la Constance, citée au couplet 7 avec les deux Loges liégeoises (celle de la Parfaite Egalité l'est à nouveau au couplet 10), pourrait être la Loge de ce nom active à ce moment à Maastricht (alors chef-lieu du département de la Meuse inférieure), située sur la Meuse à quelques kilomètres en aval de Liège.

Le couplet 11 utilise le thème, fréquent à l'époque, de la loge des Sages de la Grèce, et il semble très directement inspiré du couplet 3 du cantique La Loge des Champs Elisées, paru à Paris en 1807.

Le Falerne (couplet 13) est un vin de Campanie, renommé depuis l'Antiquité et célébré par Horace ; le lac Averne est un lac voisin de Naples, près duquel Virgile place l'embouchure de l'enfer et situé également dans une région vinicole. Les 4 premiers vers de ce couplet 13 semblent très directement inspirés de ceux du couplet 11 du même cantique.

Le texte sera réutilisé en 1912 avec une autre musique.

Notre source pour la présente page est l'ouvrage d'Adrien Lhomme Si ma Loge m'était contée publié en 2009 par le Cercle d'études Joseph Lebeau et narrant (à l'occasion de son bicentenaire) l'histoire de la Loge Les Amis de la Parfaite Intelligence à l'Orient de Huy. Merci à cet auteur, à ce Cercle et à cette Loge, qui nous ont aimablement autorisés à en reproduire les extraits figurant à cette page.

COUPLETS

maçoniques

dédiés aux Orients de la Meuse,

Et particulièrement tracés pour la Fête de l'Inauguration du Temple, de la Respectable Loge des Amis de la Parfaite Intelligence, nouvellement constituée à l'Orient de Huy, le 20e jour du 6e mois, l'an de la Vraie Lumière 5809.

 

 

Air : J'ai vu par-tout dans mes voyages.

 

 

1

Amis, qu'un si beau jour engage
Au temple de
l'égalité :
Pour faire briller d'âge en âge
Le flambeau de la vérité ;
Au sein d'une famille heureuse,
Chantez, répétez ces accents :
Sur les bords fleuris de la Meuse,
On trouve des amis constants.

     2

Dans nos loges, jamais l'absence
N'altère le coeur du Maçon :
De son frère il prend la défense,
Des vertus, telle est l'union.
Au sein d'une famille heureuse,
Chantons, répétons ces accents :
Sur les bords fleuris de la Meuse,
On trouve des amis constants.

 

 

 

 

Au nom des Frères Députés et Visiteurs

3

Nos mains viennent se joindre aux vôtres,
Par les liens de l'amitié :
Vos âmes s'uniront aux nôtres,
Ainsi qu'une tendre moitié ;
Au sein d'une famille heureuse
Nous redirons à nos enfants :
Sur les bords chéris de la Meuse,
Nous avons des amis constants.

 

 

Aux Frères des Loges affiliées

4

Pour orner, partager la fête
Nos coeurs vous désireraient tous :
Ce banquet qui par nous s'apprête
N'est-il pas consacré pour vous ?
Au sein d'une famille heureuse
Venez entendre nos accents : 
Sur les bords chéris de la Meuse,
Nous vous serons toujours constants.

A tous les Maçons

5

Goûtons, enfants de la sagesse,
Goûtons le plaisir d'être unis :
Tirons trois fois, tirons sans cesse
A la santé des vrais amis ;
Que sur les rochers de la Meuse
Echos répètent ces accents :
 Des maçons, cette rive heureuse,
Rassemble les amis constants.

        

Aux amis de la Parfaite Intelligence à l'Orient de Huy

6

Les voeux d'une loge nouvelle,
O
rient, par toi sont comblés;
Pour une concorde éternelle,
Par toi, ses autels sont dressés ;
Tel on voit, sur l'Ourt[h]e et la Meuse,
Voguer des navires unis :
Donnons, à cette rive heureuse,
Le doux nom d'île des Amis.

 

 

 

 7

Parfaite-Egalité, Constance,
Posez ici vos étendards :
Arborés par l'Intelligence,
De la veuve, ils sont les remparts ;
Tel on voit, sur l'Ourt[h]e et la Meuse,
Flotter des pavillons unis :
Que toujours, dans cette île heureuse,
Aborde les Parfaits Amis.

          8

Sur leurs travaux, Grand Architecte,
Lance des rayons bienfaisants ;
Le maçon partout te respecte,
Partout protège tes enfants.
Tel on voit et l'Ourt[h]e et la Meuse
Offrir leurs tributs réunis :
Reçois, sur cette rive heureuse,
Les coeurs de nos parfaits amis.

 

 

Air : Aussitôt que la lumière

 

9

Sur les rives de la Meuse,
En un lieu sombre et discret,
Est une famille heureuse,
Fidèle au Dieu du secret.
Là, se tient loge parfaite,
Digne école des vertus :
Maçons se font une fête
D'être à leurs lois assidus.

 

                    10

Cherche ton amitié tendre
Et
Parfaite Egalité ?
Sur ces bords, il faut se rendre,
Pour voir la réalité.

Loin de ces hôtes fidèles,
Loin de leurs parfaits élus,
Les hommes, indignes d'elles,
Ne font que des pas perdus.

 

 

 

11

Dans un repas délectable,
Qui, pour ce temple, est tenu,
Les coeurs entourent la table,
Et l'amour est confondu.
S
ocrate est le Vénérable,
P
laton suspend le maillet ;
L'auteur joyeux de la fable
Est le Maître du banquet.

 

 

 

             12

Pour donner à leurs mystères
Un attrait plus séduisant,
Les maçons, au bruit des verres,
S'instruisent en s'amusant.
Amis, suivons cet usage,
Et cherchons notre Leçon.
Sur les traces du très Sage,
Vrai modèle du maçon.

 

 

 

 

13

Chantre divin du falerne,
Viens m'en verser à grands flots :
Que mon canon, de l'averne,
Eveille tous les échos ! 
A toi, C
aron, je veux boire,
Puisses tu, quand, sur ton bord,
Je verrai la rive noire,
Adoucir mon triste sort !

 

Par le Frère  J. B. R.

 

 

A Liège, chez J. Léonard, rue du Pont-d'Isle N° 34

Jos.-Denis Léonard, négociant, rue du Pont-d'Isle N° 34, figure à la liste générale des électeurs de Liège en 1821.

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