réunion de deux Suprêmes Conseils
Dans le Tome V (années 1821-24) des Annales chronologiques, littéraires et historiques de la maçonnerie des Pays-Bas à dater du 1er janvier 1814 (accessible via la digithèque des bibliothèques de l’Université Libre de Bruxelles), Auguste de WARGNY signale (p. 34) que la date du 7 mai 1821 est mémorable en tant que date de la réunion de tous les Maçons francais du rite Ecossais Ancien et Accepté, puisqu'elle a vu la réunion entre les Suprêmes Conseils de France et d’Amérique.
Il considère cet événement comme tellement important qu'il consacre ses pages 36 à 118 à la publication de 6 documents y relatifs, dont :
Sous la devise Ordo ab Caho (sic), le n° 5 (pp. 44-71) est un Extrait du Livre d'Or du Suprême Conseil pour la France, des Puissants et Souverains Grands Inspecteurs Généraux, du 33e et dernier degré du rite Ecossais Ancien et Accepté. Du 24 juin 1821, portant particulièrement (pp. 55-71) sur l'Installation de la loge de la Grande Commanderie.
n° 6 : Fête Funèbre célébrée le 29e jour du 4e mois 5821, en honneur et commémoration des Très Illustres Frères membres du Suprême Conseil pour la France, 33e et dernier degré du rite Ecossais Ancien et Accepté (pp. 71-118)
Ces documents contiennent trois parties chantées, à savoir :
sous le n° 5 :
sous le n° 6, p. 109 : Cantate pour les Frères Kellerman et Lefebvre
Selon Plutarque, Jules César, passant dans un village, aurait dit : J'aimerais mieux être le premier ici que le second à Rome. Ceux qui cultivent pour eux-mêmes des ambitions de pouvoirs maçonniques - il y en a, et d'autant plus acharnés que peuvent être ronflants (Grand Hiérophante, Tout Puissant Souverain Grand Commandeur) les titres dont ils aimeraient se parer - se montrent parfois adeptes de cet adage, comme en témoigne par exemple l'extraordinaire efflorescence actuelle, dans la maçonnerie d'inspiration égyptienne, de multiples Ordres (aux effectifs parfois squelettiques) dont beaucoup se considèrent comme le seul orthodoxe. Dès son origine, le Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA) n'a pas échappé à de telles dérives, puisque Ragon (évidemment très partial en l'occurrence) signale, dans son Orthodoxie maçonnique, qu'il y eut pour ce Rite, pendant ses premières années, jusqu'à trois Suprêmes Conseils à Paris (NB : après leur réunification, la situation ne s'améliora guère, puisqu'il y eut notamment vers 1830 un Suprême Conseil des Trinosophes ; actuellement, il y a en général dans chaque pays au moins autant de Suprêmes Conseils que d'Obédiences bleues disant pratiquer le REAA). Sur le Suprême Conseil d'Amérique en particulier, et sa réunion mentionnée ci-dessus, on lira avec intérêt l'avis de Ragon dans l'ouvrage précité. On y voit que cette réunion consistait en fait à placer, après de nombreux anathèmes et disputes (que Ragon qualifie de spectacle honteux qu'a produit trop souvent la pratique des hauts grades), le Suprême Conseil d'Amérique - établi à Paris malgré son nom - sous l'obédience du Suprême Conseil de France. |