Au Prince Frédéric

Cet air, chanté par Chollet, est le premier des quatre qui ont été exécutés comme chants de récréation après les diverses santés, en conclusion de la Fête maçonnique solennelle offerte à Bruxelles au Grand Maître le Prince Frédéric à l'occasion de son mariage.

      
 
 
PREMIER CHANT DE RÉCRÉATION.

Au PRINCE FRÉDÉRIC.

Couplets parodiés sur la ronde Du Maçon, opéra nouveau.

Paroles du Frère E. Desessarts, musique d’Auber,
chanté par le Frère
Chollet.

1.

Joyeux Maçons, dans cette fête,
Ou règnent la paix, le bonheur,
Que ma bouche soit l’interprète
Des plus doux sentimens du coeur !
Prenons aujourd’hui pour adage
Un vieux refrain que d’âge en âge,
Chez les Maçons on chantera ;
Du courage ! du courage !
Les amis sont toujours là.

2.

Que le plaisir soit notre guide !
Bannissons tristesse, soucis !
Quand Frédéric nous préside
Nous devons chasser les ennuis !
Allons, Maçons, ferme à l’ouvrage !
Pour célébrer notre très-sage,
Chacun de zèle doublera.
Du courage ! du courage !
Ses amis sont toujours là.

3.

Lorsque d’un brillant hyménée,
Tu viens de contracter les noeuds ;
Quand pour une épouse adorée,
Chacun de nous forme des voeux ;
Accepte, Prince, notre hommage,
De l'amité c’est le langage,
C’est le coeur seul qui le dicta.
Du courage ! du courage !
Tes frères sont toujours là !

4.

Bientôt de ta vive tendresse
Va naître un jeune successeur ;
Bientôt une aimable caresse
Viendra redoubler ton bonheur !
Que de son père il soit l’image !
Que ses vertus soient son partage !
Partout en Belgique on dira :
Du courage ! du courage !
Les Belges sont toujours là !

Il est assez cocasse - est-ce perfidie ou naïveté ? - de voir le Grand Maître qualifié (au couplet 2) de très-sage (ce qui est la désignation du président d'un chapitre), alors même que Frédéric, pourtant placé à la tête des Hauts Grades dans les Provinces Septentrionales, avait dit (en 1819) n'éprouver aucune estime pour ceux-ci et avait conséquemment démissionné de cette fonction pour ne plus travailler dorénavant qu'aux Grades d'Apprenti, Compagnon et Maître.

Les paroles sont du Frère Desessarts

Voir ici sur l'air, tiré de l'opéra-comique d'Auber et Scribe, Le Maçon, qui venait d'être créé avec succès à Paris (le 3 mai 1825, alors que ce chant-ci fut exécuté le 30 juillet, soit moins de trois mois plus tard : cela justifie la mention opéra nouveau) ; la métrique correspond absolument, et on remarquera d'ailleurs la symétrie - particulièrement des deux derniers vers des couplets - entre l'original et la parodie.

Le premier couplet sera réutilisé par Ruysch.

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