L'orateur franc-maçon

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L'orateur franc-maçon est un ouvrage consultable à la Bibliothèque municipale de Lyon. Il est maintenant également disponible sur Google.

Il est mentionné que l'auteur est le Frère Jarrhetti et que l'ouvrage est imprimé à Berlin (mais on sait que de telles indications sont souvent fantaisistes ; le catalogue de Lyon estime que ce pourrait être en fait Paris) cette année (d'après le catalogue de Lyon, ce pourrait être aux environs de 1766).

La gravure est de Pierre-Philippe Choffard.

D'après Thory, cet ouvrage parut au commencement de 1766, sous le nom emprunté de P. Jarrhetti.

S'agit-il effectivement d'un pseudonyme ? D'après la France littéraire de Quérard (p. 208), Jarrhetti aurait été un membre de l'Académie de Prusse. On trouve aussi des Logogryphes signés de J. G. Jarrhetti dans le Mercure de France en mars 1767.

L'ouvrage, de 93 pages, comprend :

Les cinq premières se trouvent également dans d'autres chansonniers (certains plus tardifs, ce qui pourrait authentifier la prétention de Jarrhetti à en être l'auteur) ; elles ont comme incipit :

Mais la 6e, qui constitue l'ultime page (93) de l'ouvrage, est un Impromptu dont nous ne connaissons pas d'autre édition

Il constitue une manifestation supplémentaire - mise ici particulièrement en évidence par cette position finale dans l'ouvrage - d'un thème constant dans le chansonnier maçonnique du XVIIIe : la modération dans les plaisirs.

 

Impromptu

 

Air : Du haut-en-bas

 

Dans un repas,
Pour saisir tout, Maître Gregoire,
Dans un repas,
N'a jamais trop de ses deux bras ;
Mais pour Beugler, manger, & boire
Il lui faudrait triple mâchoire
Dans un repas.

 

A nos plaisirs
La modération est jointe
A nos plaisirs,
Nous donnons le sel des désirs,
Nous n'en émoussons pas la pointe,
La modération est jointe
A nos plaisirs.

 

FIN.

Le premier couplet fait allusion à un Maître Gregoire considéré comme un paradigme de gloutonnerie. Peut-être s'agit-il d'un personnage de conte ou de comédie populaire à ce moment ? Nous n'en avons cependant pas trouvé de référence, mais il faut noter que, quelques années plus tard, Grégoire est, dans l'esquisse d'opéra-comique de Voltaire (1773), les deux Tonneaux, un cabaretier-cuisinier, prêtre du temple de Bacchus 

Voir l'air.

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