Chant d'amour et d'espérance

 En cliquant ici (midi) ou ici (MP3), vous entendrez l'air 716 de la Clé du Caveau

 

Cette cantate est l'une des quatre dont le texte est donné par Auguste de WARGNY dans son compte-rendu de la Fête solennelle donnée au Sérénissime Grand Maître National le Prince Frédéric, le 14 décembre 1818, en l'hôtel de ville, par quatre Loges gantoises.

Nous retrouvons ici le Frère L. J. DEBEAUNE (et non De Beaume comme erronément indiqué par Wargny), Orateur de la Loge brugeoise La Réunion des Amis du Nord, dont d'autres compositions figurent à ce site.

C'est le Frère Kreps, Orateur des Vrais Amis (une des quatre Loges organisatrices), qui a chanté cette composition.

Pour que nul n'en ignore, le sens de chacun des couplets est explicité en note sous le texte.

L'assimilation, aux couplets 4 et 5, du Grand Maître et de son frère le Prince héritier respectivement, à cet idéal de la fratrie que constituent Castor et Pollux, trouve sa correspondance dans la décoration de la salle. Mais cette figure de style est tombée quelque peu à plat, vu l'absence du deuxième ...

Voir au sujet de l'air.





 

CHANT D’AMOUR ET D’ESPÉRANCE.

Paroles du Frère L. J. De Beaume, Maître, Orateur de la Respectable Loge Les Amis du Nord, Orient de Bruges.

Air : de la Sentinelle

1.

Un sage a dit, dans une noble ardeur,
« A vos Travaux, Maçons, je m’intéresse. »
Ils ont soudain repris force et vigueur
Sous un maillet guidé par la sagesse.
L’Acacia mieux cultivé
Donna des fruits en abondance ;
Le feu divin s’est ravivé
Sur les autels de l’Espérance.

2.

Par l'amitié des ordres sont donnés
Pour célébrer une époque aussi belle ;
De fruits, de fleurs nos autels sont ornés,
Tout nous annonce une fête nouvelle.
Je vois déjà l'arc lumineux
Nous rassurer par sa présence ;
L’aimable Iris brille à nos yeux
Sous les couleurs de l’Espérance.

3.

Phébus, brillant de ses feux les plus doux,
Est au milieu de la voûte azurée ;
Le Temple s’ouvre : elle sonne pour nous
De Midi-plein l'heure tant désirée !
Offrez, Maçons, au Dieu puissant
Respect, amour, reconnaissance ;
Honorez le Dieu bienfaisant,
Ouvrez vos coeurs à l'Espérance.

4.

De nos Travaux Illustre Protecteur
Castor paraît : bientôt la gaîté brille ;
On reconnaît, à sa divine ardeur,
Qu’il est heureux au sein de sa famille ;
Il nous apporte le bonheur ;
Livrons-nous à la confiance,
Commençons en son honneur
Nos chants d'amour et d’Espérance.

5.

Pollux aussi, comme un divin fanal,
Vient nous montrer l’union Fraternelle ;
Un myrte frais orne son front royal
Où le laurier s’unit à l’immortelle.
Rendons, en ce jour de bonheur,
Un triple hommage à sa vaillance
Et répétons en son honneur
Nos chants d’amour et d’Espérance.

6.

Pour les vertus en paix brûle l'encens,
L’âme s’élève enivrée, agrandie ;
La bienfaisance inspire nos accens
Et l’amitié nous verse l’ambroisie.
En ces momens délicieux
Avec transport, avec décence,
Frères, portons jusques aux deux
Nos chants d’amour et d'Espérance.

7.

Les fils des Dieux, décorés du niveau,
Dans l’art d’aimer nous offrent des modèles.
Vous, qui parez cet olympe nouveau,
À ces leçons jurez d’être fidèles ;
Et de l’Escaut à la Neva,
De la Tamise à la Durance,
Avec plaisir on redira
Nos chants d’amour et d’Espérance.

8.

Aux saintes lois nous resterons soumis
Tant qu'à nos yeux brillera la Lumière ;
Tant que du mal nous serons ennemis ;
Tant qu'à nos coeurs l’amitié sera chère :
Même en allant au sombre bord,
Avec courage, avec constance,
En choeur nous redirons encor
Nos chants d’amour et d’Espérance.

9.

(En montrant le buste de Sa Majesté).
A son aspect, voyez l'hilarité
De ses Amis, de ceux de la Patrie ;
C’est dans ton sein, douce Félicité,
Qu’on aime à voir son image chérie.
Quand ses vertus, quand ses bontés
Nous rappellent sa bienfaisance,
Par ses sujets sont répétés
Nos chants d’amour et d’Espérance.

NOTES SUR LES STANCES QUI PRECEDENT.

1 Protection spéciale accordée à la Maçonnerie par le Souverain Grand Maître le Prince FRÉDÉRIC, ce qui rappele la Fête de l’installation de la Grande Loge d'Administration dans la Loge l'Espérance Orient de Bruxelles.
2 Fête ordonnée à Gand, pour en consacrer le souvenir.
3 Ouverture des Travaux, suivie d’un hommage au Dieu du jour.
4 Arrivée de Castor (le Souverain Grand Maître).
5 Entrée de Pollux (Son Altesse Royale le prince Héréditaire) que l'on espérait voir aux Travaux.
6 L'instant des sacrifices.
7 Appel aux Maçons présens.
8 Leur promesse ou serment de fidélité.
9 Hommage à S. M. par allusion aux nom des Loges qui donnent la fête (ndlr : la recherche d'une rime à Félicité n'a inspiré à l'auteur que hilarité, ce qui n'est guère heureux).

Chose curieuse, les notes ci-dessus reproduites par Wargny différent quelque peu de celles qui figurent au Tracé officiel de la Fête :

A ce Tracé officiel, il est d'ailleurs mentionné en note, à propos du couplet 5, que cette stance a été supprimée, attendu que S. A. R. le Prince d'Orange n'a pas honoré la fête de sa présence, ainsi qu'on l'avait espéré.

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