Cab Calloway

En cliquant ici, vous entendrez un extrait du CD Cab Calloway 1949-1955 (Chronological Jazz Classics 1287)

 

Cab (Cabell) Calloway (1907-1994) est un chanteur de jazz, danseur, chef d'orchestre et compositeur américain.

Il fait ses débuts à Harlem à 22 ans et en 1933 il se produit au Cotton Club de New York.

En 1934, il voyage pour la première fois en Europe, où son passage déclenche la mode zazou.

Il a engagé dans son orchestre de nombreux musiciens qui allaient devenir célèbres, notamment Dizzy Gillespie en 1939.

On l'a vu au cinéma (The Singing Kid, 1936 ; Le Kid de Cincinnati, 1965 ; The Blues Brothers, 1980) et à la scène (Hello, Dolly ! ; Porgy and Bess). 

C'est sans doute en 1937 que la Pionneer Lodge n°1 de Prince Hall à Saint Paul (Minneapolis, Minnesota) a procédé à la réception, non seulement de Cab Calloway, mais aussi de Ben Webster, Milt Hinton, Chu Berry et Garvin Bushell. 

à droite : Cab Calloway à Minneapolis lors d'une réunion maçonnique (d'après une photo figurant au site ci-dessous et tirée du livre de Milt Hinton, Playing the Changes, 2008)

Notre source pour cette page est une page du site The Hi De Ho Blog, découverte grâce au blog maçonnique.

Dans son article Jazz en vies - de l’exemplarité du fait spirituel et maçonnique chez les musiciens de jazz, Raphaël Imbert cite cet extrait du livre Playing the Changes du contrebassiste Milt Hinton, qui évoque l'époque où il faisait partie de l’orchestre de Cab Calloway :

Beaucoup de musiciens établis de l’orchestre, à commencer par moi, étaient francs-maçons. Cab l’était aussi. La plupart d’entre nous ont été initiés à la Pionner Lodge n°1, Prince Hall, à St Paul, et à chaque fois que nous jouions dans cette ville, nous essayions de passer du temps dans la loge. Si quelqu’un dans l’orchestre se montrait digne et exprimait le désir de nous rejoindre, l’un d’entre nous le recommandait et essayait d’organiser l’initiation. Mais nous étions assez nombreux dans l’orchestre pour organiser, en tournée, nos propres tenues. Parfois, entre les sets, back-stage, nous avions de courtes réunions et des lectures dirigées. Nous passions toujours du temps avec les gars qui étaient nouvellement initiés, essayant de leur enseigner le réel sens de la maçonnerie, et comment cela pouvait les aider dans leur vie de tous les jours.

Être Maçon est une chose sacrée. Il y a beaucoup de secrets à ce propos, de sorte que les gens ne parlent pas de ce qu’il s’y passe. C’est vraiment un système moral basé sur la Bible. Il y a beaucoup de signes et de symboles que seuls les maçons connaissent, et si tu n’y appartiens pas, c’est difficile à comprendre.

J’ai toujours pensé que le problème majeur avec la maçonnerie c’est son rapport à la race. Il ne devrait pas y avoir de systèmes noir et blanc séparés, pourtant c’est le cas. Cela semble contredire complètement la philosophie de l’organisation. Mais, depuis que je suis maçon, j’ai été capable de me faire mon opinion sur le problème racial grâce à ce cadre. Ça n’a jamais été un problème pour moi, j’ai essayé de garder cela à un niveau normal. Et je n’ai jamais senti que j’avais à accepter quelqu’un juste parce qu’il est maçon. Si une personne ne se conduit pas de manière adéquate – s’il ne vit pas selon les règles auxquelles il a juré d’obéir –, j’estime que je n’ai juste rien à faire avec lui.
 

Les valeurs du jazz, valeurs maçonniques ?

En novembre 2011, l'UNESCO a décidé que le 30 Avril serait dorénavant la Journée Internationale du Jazz. 

Dans ses commentaires, l'UNESCO souligne que :

  • Le jazz brise les barrières et crée des opportunités pour la compréhension mutuelle et la tolérance ;

  • Le jazz est un vecteur de liberté d'expression ;

  • Le jazz est un symbole d'unité et de paix ; 

  • Le jazz réduit les tensions entre les individus, groupes et communautés ;

  • Le jazz favorise l'égalité des sexes ; 

  • Le jazz renforce le rôle des jeunes pour le changement social ;

  • Le jazz encourage l'innovation artistique, l'improvisation, de nouvelles formes d'expression, et l'intégration de formes musicales traditionnelles dans de nouvelles ; 

  • Le jazz stimule le dialogue interculturel et valorise les jeunes issus de milieux marginaux.

Beaucoup de maçons se retrouveront sans doute dans certaines de ces valeurs ...

à lire à ce sujet : la Planche de Michel Lemistre

le Jazz ne se nourrit-il pas d’une démarche initiatique ? Le Jazz demande un déclic, une transmission, une recherche, un échange, un « culte » du travail pour vivre et se partager. Ni musique de simple divertissement, pas plus que musique d’élite sociale, le jazz est une musique d’« initiés ».

(Raphaël Imbert, dans son article Jazz, une affaire d'initiés ? paru en février 2008 dans le n° 589 de Jazzmagazine). 

Un certain nombre de jazzmen sont également souvent cités comme francs-maçons ; ces informations ne sont pas toujours fiables, par exemple quand elles concernent Louis Armstrong.

Sont également souvent cités :

Voir aussi, sur ce site, Duke Ellington, Lionel Hampton, Earl Hines, Eubie Blake, W. C. Handy

Mais il n'y a pas que des afro-américains parmi les jazzmen maçons ; voir aussi, parmi les américains, Russ Morgan et, parmi les européens, Thomas Bierling, José Bedeur, Willy Albimoor, Michel Mainil, Raphaël Imbert et Elias Gistelinck.

A lire absolument par les amateurs de jazz et/ou de musique maçonnique : l'ouvrage (2014) de Raphael Imbert, Jazz Supreme.

 

 

Le jazz ... est selon moi une expression des idéaux les plus élevés. Par conséquent, il contient de la fraternité. Et je crois qu'avec de la fraternité il n'y aurait pas de pauvreté, il n'y aurait pas de guerre.

John Coltrane (cité par Imbert, p. 183)

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