La Maçonnerie
Cliquez ici pour entendre l'air de la colonne, dans une version empruntée à une page du site du Collège Henri Dunant à Rueil-Malmaison
Nous avons trouvé cette chanson aux pp. 18-19 (reproduites ci-dessous) du recueil du Tome 2 (1840) du périodique maçonnique Le Globe.
Elle sera reproduite à l'identique :
au n° de février 1855 (pp. 21-23) des Esquisses de la vie maçonnique suisse (sans les notes de bas de page)
suivi de commentaires (plus qu'élogieux !) sur Montémont, aux pp. 169-71 du Précis sur la Franc-Maçonnerie de César MOREAU.
Elle figurait déjà (pp. 9-11) dans La Lyre des Francs-maçons de 1830, mais avec deux couplets de moins et avec de sérieuses différences dans les autres : la deuxième colonne ci-dessous correspond au texte de la première colonne, tandis que la 3e donne le texte de 1830 (les différences sont en mauve).
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Comme il est fréquent à l'époque, Montémont tombe à pieds joints dans le piège des origines mythiques de la maçonnerie et de l'appartenance maçonnique de tous les personnages les plus remarquables de l'antiquité.
L'air de la Colonne (que nous n'avons pas trouvé) a été aussi utilisé pour une autre chanson l'enfant de la veuve.
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LA MAÇONNERIE. Air de la Colonne.
Maçonnerie, ô reine de la terre,
A l'Orient nous devons ta naissance,
Que le Romain, dominateur du monde,
De ta lumière a brillé Pythagore:
Dans les déserts où sommeille Palmyre,
Mais pourquoi donc de ces âges antiques
Rappelons-nous ce barde octogénaire (1)
Voyez Howard, du pôle à la Torride (3),
Maçonnerie, aimable souveraine, Albert Montémont, 30° degré.
(1) Voltaire, à 84 ans, reçut l'initiation maçonnique dans la loge des Neufs-Sœurs, à l'Orient de Paris. |
LA MAÇONNERIE. Air : De la Colonne. MAÇONNERIE ! ô reine de la
terre ! A l'Orient nous devons ta naissance, Quand le Romain,
ce fier vainqueur du monde, De ta lumière
éclatait Pythagore, Dans les déserts où sommeille Palmyre, Mais pourquoi donc de ces âges antiques
Maçonnerie, aimable souveraine, Albert-Montémont.
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Parmi les 4 personnages historiques spécifiés par Montémont en note de bas de page, les deux premiers, Voltaire et Franklin, sont suffisamment connus pour qu'il ne soit pas nécessaire de les commenter ici.
John Howard (1726-1790) est effectivement un philanthrope, mais il n'était pas médecin. Son oeuvre de dénonciation des conditions carcérales est encore étudiée aujourd'hui. Il est mort du typhus en Ukraine (la Tauride est le nom ancien de la Crimée, qui est une partie de l'Ukraine), où il s'était rendu pour se rendre compte sur place de la condition des détenus dans l'Europe orientale.
Quant au général Marceau (1769-1796), Montémont fait sans aucun doute allusion au fait qu'en 1793, après avoir gagné la bataille du Mans, il fut accusé d'avoir sauvé une jeune royaliste, Angélique des Mesliers, ce qui lui valut de sérieux ennuis.
On retrouve la même chanson dans le n° 2 (février 1855) des Esquisses de la vie maçonnique suisse (pp. 21-3), mais amputée de ses couplets 4 et 6 et de ses notes, et avec quelques corrections de forme (par exemple Mais pourquoi donc de ces âges antiques devient Mais pourquoi jusqu'à ces âges antiques).
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