LA MAçONNERIE DE CYTHERE

 Cliquez ici pour entendre l'air

Ce cantique figure aux pages 37 à 39 de la Lyre maçonnique pour 1809

Il constitue un des multiples badinages de l'époque sur le thème de l'Amour maçon.

Cypris, qui préside cette loge à Cythère, est (par allusion à sa naissance cypriote) un des noms d'Aphrodite (Vénus). Dans la chanson (quasi contemporaine) de Boubée, la loge de Cythère, c'est elle aussi qui préside, mais avec d'autres officiers, tandis que par exemple ici, c'est Cupidon.

LA MAçONNERIE DE CYTHERE.

AIR : Il faut quitter ce que j'adore.

AINSI que chez nous à Cythère, 
L'art Maçonnique est en vigueur, 
On l'y pratique, on l'y révère, 
Et tout Maçon s'en fait honneur ; 
Mais on y suit un autre usage, 
Notre rit s'y trouve oublié ; 
Car on n'obtient pas à tout âge 
La faveur d'être initié.

Les pas perdus sont d'ordinaire, 
Le nec plus ultra des barbons, 
Peu gagnent, quoiqu'ils puissent faire, 
La chambre des réflexions ; 
Pour arriver au sanctuaire, 
II faut être jeune et dispos, 
Et le courage est nécessaire 
À qui veut suivre les travaux.

De fleurs un heureux alliage, 
Et d'arbre cher aux amants 
Le tendre et gracieux feuillage, 
Du temple sont les ornements ; 
D'un simple tapis de verdure 
L'autel est couvert bien souvent ; 
Mais sa plus aimable parure 
Est un beau tapis de lin blanc.

Les honneurs de la présidence 
Restent dévolus à Cypris ; 
Les Grâces ont la surveillance, 
Les frères servants sont les Ris, 
L'orateur est la Jouissance, 
Le Désir le préparateur, 
La sœur experte l'Espérance, 
L'Amour le frère introducteur.

Le nombre trois est à Cythère, 
Un nombre heureux et toujours puissant : 
Trois voyages du sanctuaire 
Donnent l'entrée à l'aspirant 
Double-t-il ce triple voyage ? 
Soudain il est fait compagnon, 
Qui sait le tripler est un sage, 
Qu'on proclame parfait Maçon.

Comme aux statuts nul ne déroge, 
Et qu'ils ordonnent le secret, 
Sur les travaux de cette loge, 
Je me tairai, quoiqu'à regret ; 
Mais pour apprendre le mystère, 
Courez vous y faire agréger : 
Jamais aux travaux de Cythère 
Un bon Maçon n'est étranger.

P. J. HEU.

Voir l'air.

Nous n'avons pu identifier l'auteur mentionné.

Il existe sous le même titre une chanson différente dans le Vocabulaire des francs-maçons et sur le même sujet une chanson dans la Lyre maçonnique de 1810.

Retour à la Lyre maçonnique 1809 :

Retour au sommaire du Chansonnier :