Mercadier
L'auteur mentionné, le Frère Mercadier,
peut aisément être identifié au Docteur
Mercadier, qui, selon l'article Amis de la Liberté de Marie-Thérèse
Gravier dans l'Encyclopédie
de la Franc-maçonnerie par divers auteurs sous la direction d'Eric Saunier
(Pochothèque, 2000), fut
de 1790 à 1793 un des animateurs de la Loge parisienne des Amis de la
Liberté et qui en 1813, à plus de 80 ans, était encore très actif dans
celle du Point Parfait.
Il s'agit du Michel Mercadier, Maître en
chirurgie accoucheur, né en 1733, qui, selon Le Bihan (dans son
ouvrage
Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France),
a été membre de Saint-Jean de Palestine en 1786-7, de l'Age d'Or en
1787-90, des Amis de la Liberté en 1790-3, du Centre des Amis en
1793-6, tandis que son fils (v. 1767-1793), sous-lieutenant volontaire,
l'était des Amis de la Liberté en 1793.
Le Dictionnaire des médecins, chirurgiens et pharmaciens français
de 1802 le donne
comme exerçant depuis 23 ans à Paris et comme reçu chirurgien en
1779 à Montauban. C'est sans doute lui qui figure (p. 219) à la liste des médecins, chirurgiens et apothicaires de la Maison du duc d'Angoulême et du duc de Berry, qu'on trouve à
l'Almanach de Versailles pour 1784.
En 1804, selon
Pierre Chevallier dans le Tome
2 de son Histoire
de la Franc-maçonnerie française (Fayard, 1974, p. 43), Michel
Mercadier était Grand Hospitalier du Grand Orient et il fut l'initiateur de la fête
annuelle du Réveil de la Nature.
Voici ce qu'en dit Findel dans
le T.
2 de son Histroire de la Franc-maçonnerie (p. 63)
:
Un autre coopérateur à l'édifice du Grand-Orient, fut
Mercadier, médecin accoucheur, né à Montauban, en 1735, et fondateur d'un grand nombre de loges et de chapitres. Il
mérita bien de l'histoire de ce temps-là, en ce sens qu'il mit par écrit tout ce qui signala sa vie de franc-maçon,
tous les faits dont il avait été témoin actif, de l'année 1806 à 1814. Ce fut lui aussi qui, pendant l'époque de la terreur, prit des renseignements sur l'existence toujours menacée
des autorités supérieures, et noua des relations avec le Fr. Roëttiers.
Un
modèle de longévité maçonnique
En relatant ce
qui précède quant à l'activité maçonnique de Mercadier à
plus de 80 ans, nous pensions avoir relevé un cas assez
exceptionnel.
Mais nous ne nous
doutions pas à ce moment qu'il l'était encore bien plus : nous
avons en effet découvert depuis lors des preuves que
12 ans plus tard, en 1825, il intervint encore à la Saint-Jean d'été
du Grand Orient. En effet, ce jour-là :
- d'une part,
Chevallier donne un couplet qu'il chanta
à la gloire de Charles X
- d'autre
part, on trouve ceci à la p. 233 de l'ouvrage
de Bazot, Morale de la Franche-maçonnerie :
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Vous qui comptez sur mon visage
Près de quatre-vingt-douze hivers,
Daignez agréer mon hommage,
Ma reconnaissance et mes vers.
Enfans de la grande famille,
Combien de fois j'ai répété :
La maçonnerie est la fille,
La mère de l'humanité !
MERCADIER.
(Grand Orient de France, Saint-Jean d'été 5825, in-4, pag. 30.) |