Un mouvement de curiosité
En cliquant ici (midi) ou ici (MP3), vous entendrez l'air donné par la Clé du Caveau
L'air Et l'on peut bien pardonner dans la vie est donné (avec le titre alternatif De vous sauver j'aurois beaucoup d'envie) par la Clé du Caveau sous le n° 184. Mais à un autre endroit la Clé du Caveau mentionne (cfr 3e colonne, ligne 3) que son n° 184 correspond au titre Un mouvement de curiosité.
Il s'agit d'une chanson ancienne (qui, comme on le voit plus bas, a été enregistrée par Yvette Guilbert en 1918) dont nous avons trouvé (dans un autre ton) une plus ancienne partition à la p. 73 d'un Recueil d'airs choisis de Laborde, avec le texte suivant :
Hélas ! Maman, pardonnez je vous prie,
Un mouvement de curiosité.
Je me croyais seulette dans la prairie,
Quand Colinet à mes yeux s'est présenté.
Hélas ! Maman, pardonnez je vous prie,
Un mouvement de curiosité.
Une partition voisine pour le même texte se trouve ici (n° 12).
On remarque que, alors que les autres sont en 10 pieds, les vers 3 et 4 sont en 11 pieds. ll en va de même dans cette réutilisation chez Quinault en 1762 :
Queuqu’chos' pourtant m'engage à satisfaire
Un mouvement de curiosité ;
Allons un peu, plus près de ce téméraire,
Voir, quand il dort, s'il conserve sa fierté !
On se permet, quand on n'a point d'cher'mère,
Un mouvement de curiosité.
Mais d'autres utilisations adoptent une mesure plus classique en 6 vers de 10 pieds, comme ici (chez Voisenon) :
De vous sauver j'aurais beaucoup d'envie,
Si ce bienfait pouvait se pardonner :
Tuer un homme, ah ! quelle barbarie !
A cet emploi pourquoi me destiner ?
C'est mon devoir d'ôter ici la vie ;
Il me serait plus doux de la donner.
L'air connaît de nombreuses utilisations au XVIIIe, et également au XIXe, comme ici par Désaugiers.
chanson(s) de ce site utilisant cet air : 1, 2, 3