l'Amour Vénérable
C'est dans le n° 2 de L'Univers maçonnique (colonnes 320-4) que nous avons trouvé ce long pot-pourri intitulé l'Amour Vénérable, ou l'innocence reçue maçonne dans le temple de Cythère, dont nous ne connaissons aucune autre publication.
Cette édition ne donne aucune information, ni sur l'auteur, ni sur la date (L'Univers maçonnique publie aussi bien des airs récents que des airs repris de publications plus anciennes).
La saynète est dans le droit fil de badinages que nous connaissons déjà (exemples : 1, 2, 3, 4, 5 ; et dans celui-ci, Cupidon est d'ailleurs déjà Vénérable), où des personnages mythologiques tels que Vénus ou Cupidon se trouvent affublés de la qualité maçonnique. Mais elle pousse plus loin le caractère libertin de ce thème.
Les bosquets de Gnide cités au couplet 15 évoquent la ville de Gnide, qui était dédiée au culte de Vénus. Un roman (consultable sur Google-livres), publié anonymement en 1725 par Montesquieu et dont le côté quelque peu libertin fit scandale, s'intitule le Temple de Gnide (ce lieu est également mentionné dans un cantique d'adoption publié en 1809).
Les airs du pot-pourri.
(1) Voir ici sur l'air Ton amour est, Catherine (2) Mon colonel, soyez assez aimable est un vers d'un air de la comédie (1813) de Brazier et Merle Les petites pensionnaires, air qui doit se chanter sur Il me faudra quitter l'empire (qui est le n° 1464 de la Clé du Caveau). (3) Air du séjour de la Vérité. Du séjour de la Vérité est l'incipit d'un air (dont la métrique correspond exactement) de la comédie (1805) de Francis et Moreau, Les chevilles de maître Adam, menuisier de Nevers, lequel air doit chanter sur l'air de la nature. L'air de la nature est sans doute celui (avec toujours la même métrique) figurant à cette page de la comédie Les Deux Hermites (1793) de Planterre et Gaveaux, et que la Clé du Caveau donne sous le n° 289 avec le titre alternatif jeune fille et jeune garçon. (4) Air Du major Palmer : Le major Palmer est un drame (1797) de Pigault-Lebrun avec musique de Bruni. Il est possible, d'après la métrique, que l'air utilisé soit celui-ci. (5) Nous n'avons rien trouvé sur un air dit L'élixir de la Volupté (6) Il existe de nombreux airs pouvant être dits de Contredanse. (7) L'air On y va est donné sous le n° 1529 par la Clé du Caveau. On y va est aussi une chansonnette (dont la métrique semble correspondre) de Charles Malo (parue dans le Mercure de France en 1811), mais qui se chante sur l'air (dont il est dit ici qu'il est de Campra sur des paroles de Dufresny) Dans la vigne à Claudine qui est le n° 116 de la Clé du Caveau. (8) Voir ici sur l'air Corneille nous fait ses adieux. (9) Voir ici sur l'air Mon père était pot (10) Voir ici sur l'air (dont la métrique correspond) Au boulevard du Temple (11) Nous n'avons rien trouvé sur un air Au bord d'un limpide ruisseau, ni dans Fanchon, ni ailleurs. Il existe par contre un air (mais les vers sont de 6 pieds et non de 8) Au bord d'un clair ruisseau, que la Clé du Caveau donne sous le n° 44 avec les titres alternatifs Julie est sans désir et J'ai bientôt quatorze ans. (12) Voir ici sur l'air Des fraises (13, 14) J'ai mes quinze ans est l'incipit d'un couplet du vaudeville final (qui se chante sur le Vaudeville de M. Cagnard) de Les actualités (1833) de Dumersan et Brazier, mais la métrique ne correspond pas. (15) Voir ici sur l'air Une fille est un oiseau (16, 18) Voir ici sur l'air N'en demandez pas davantage (17) Nous n'avons rien trouvé sur un air Le Grand Sorcier. Mais nous connaissons l'air C'est un sorcier, tiré d'une comédie intitulée Le Sorcier et dont la métrique est assez voisine. (19, 20) L'air dit de Renaud d'Ast peut être celui-ci, mais aussi celui-ci ou encore celui-là. |
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l'Amour Vénérable, ou l'innocence reçue maçonne Dans le temple de Cythère.
Pot-Pourri.
Air : Ton amour est, Catherine. Dans les cieux et sur la terre,
Air : Mon colonel, soyez assez aimable. Près de lui,
gaiment il appelle
Air : Du séjour de la Vérité. Les emplois se trouvant vacans,
Air : Du major Palmer. Chef de cette troupe aimable,
Air : L'élixir de la Volupté. Lorsqu'on eut avec harmonie
Air : De Contredanse. Pour qu'à jamais
Air : On y va. Les travaux en silence
Air : Corneille nous fait ses adieux. L'amour avec grand apparat
Air : Mon père était pot. Bientôt Mercure au haut des Cieux
Air: Au boulevart du Temple. Lors, à cette nouvelle,
Air : Au bord d'un limpide ruisseau. (De Fanchon.) L'Expert alors guida ses pas
Air: Des Fraises. «
Tout doit nous être
connu :
Air : J'ai mes quinze ans, etc. « Mon cœur jouit encore en paix
Même air. Je veux m'instruire, je le dois,
Air : Une Fille est un oiseau. Voyant cet air résolu,
Air : N'en demandez pas davantage. « Qu'avez-vous appris, lui dit-on,
Air: Le Grand Sorcier. Vers un berceau, modeste asile
Air : N'en demandez pas davantage. Ce cri plaintif, tendre et touchant
Air : De Renaud d'Aste. Un chemin parsemé de fleurs
Même air. Il plaça la main sur son cœur,
Air : Des Trembleurs. Dieux ! quels
feux ! Dieux ! quel délire !
Air: Avec les jeux dans le village. Cette union fut dans ce temple |