Ludwig van Beethoven
En cliquant ici, vous entendrez un extrait (30") d'une Marche de Beethoven, considérée par Roger Cotte comme ayant un caractère maçonnique (fichier wav de 131 Ko - interprétation par le Groupement rituel d'instruments à vent dirigé par Roger Cotte sur le disque qu'il a réalisé
Rien ne prouve formellement que Beethoven (1770-1827) ait été Franc-Maçon, malgré certains indices - à vrai dire fragiles.
Parmi ces indices, relevés par Roger Cotte, on notera par exemple le suivant : Sur une des feuilles d'esquisse de l'adagio de son quatuor n° 7, on relève une inscription manuscrite de la main de Beethoven : Un saule pleureur ou un acacia sur la tombe de mon frère. |
Il est cependant le compositeur d'oeuvres considérées comme ayant un caractère maçonnique : une MARCHE et un OPFERLIED (certaines de ses partitions ont aussi été réutilisées par Wegeler pour des chants maçonniques).
Roger Cotte justifie cette opinion dans le commentaire qu'il donne de ces deux oeuvres, figurant sur le disque qu'il a réalisé : La Marche en si bémol est indiscutablement une oeuvre à destination maçonnique. Elle présente les caractères habituels des marches accompagnant les entrées et sorties de dignitaires au cours des tenues solennelles non funèbres … Il faut bien dire … que l'existence de cette marche, beaucoup trop modeste pour avoir eu une destination militaire, sans lien avec une autre oeuvre pour formation similaire, demeure autrement absolument inexpliquée. L'Opferlied (1795 ?), « Chant de sacrifice » pour voix solo et piano-forte, rejoint la maçonnerie d'inspiration antique mise à l'honneur à Vienne dans l'entourage de Mozart (cf. la cantate « Dir Seele des Weltalls »). Le texte du poète Matthison évoque les sacrifices des anciennes religions, mais également le symbolisme des quatre éléments (si importants dès le premier grade) et le combat pour la liberté. Le musicographe H. de Curzon le qualifie de « ... large et belle page un peu dans le style des chœurs des prêtres d'Isis de La Flûte enchantée ». |
Dans son ouvrage Musique et symbolisme, Roger Cotte défend la thèse de l'inspiration maçonnique d'une autre oeuvre de Beethoven : la Fantaisie pour piano, orchestre, solistes et choeur op. 80. Son analyse est reproduite dans la page que Philippe Lemoine consacre à cette oeuvre sur le site des Amis de Beethoven et dans une autre sur celui d'Education musicale en Aquitaine.
Gérard Gefen par contre considère l'interprétation de ces indices, dans le sens indiqué par Roger Cotte, comme abusive et donne d'autres indices - qui semblent convaincants - en sens inverse. Philippe Autexier, lui aussi, rejette la thèse de l'appartenance maçonnique de Beethoven. Il nous faut nous méfier de ce qu'il nous ferait plaisir de croire.
Sans prendre parti dans cette querelle de spécialistes, une chose semble évidente : que Beethoven ait ou non été maçon, il partageait largement les idéaux humanistes de fraternité universelle, de liberté et de justice à l'honneur à l'époque dans l'intelligentsia allemande éclairée et dont la Franc-Maçonnerie était un porte-drapeau. Deux de ses oeuvres en particulier, auxquelles il est fait référence ci-dessous, en apportent le témoignage : la IXe Symphonie et l'opéra Fidelio. Point n'est besoin d'y rechercher des références maçonniques plus ou moins occultes pour admirer la générosité des textes et le souffle puissant de l'inspiration musicale ...
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