Naumann 

En cliquant ici, vous entendrez le début de l'Andantino amoroso de sa Sonata III pour harmonica de verre, interprétée par Thomas Bloch (CD Naxos 8.555295)

 

Johann Gottlieb Naumann (1741-1801) a partagé sa carrière entre l'Italie, Dresde, Stockholm, Copenhague et Berlin.

On le trouve dès 1774 (1772 d'après certaines sources) sur les registres de la Loge de Dresde Aux vrais amis (Zu den wahren Freunden). Cette Loge francophone, relevant de Zu den drei Schwertern und Asträa zur grünenden Raute, avait été fondée en 1766 sous le titre distinctif de St. Jean des Voyageurs ; Naumann y était Maître des Cérémonies en 1782 lors de la réception de Campagnoli ; en 1783, elle édita un recueil de chants en français.

On a aussi des traces (notamment cette chanson) de sa participation aux travaux de l'Union à Stockholm.

Ses compositions maçonniques sont si nombreuses que nous leur avons consacré une page particulière.

Un ouvrage de référence sur Naumann et particulièrement sur ses musiques maçonniques est celui de Kornél Magvas, Für Freimaurerloge und häuslichen Kreis - Johann Gottlieb Naumann und das Dresdner Liedschaffen im 18. Jahrhundert (2 volumes, respectivement 558 et 250 pp., Ortus Musikverlag 2008).

Il faut aussi signaler l'ouvrage Johann Gottlieb Naumann und die europäische Musikkultur des ausgehenden 18. Jahrhunderts: Bericht über das internationale Symposium vom 8. bis 10. Juni 2001 im Rahmen der Dresdner Musikfestspiele 2001 (Georg Olms Verlag, 2006).

Selon l'article d'Andrea Hartmann (p. 205) dans ce dernier ouvrage, Naumann était membre depuis 1772 de la Loge de Dresde Zu den drei Schwertern und Asträa zur grünenden Raute. Nous n'avons pas trouvé confirmation de cette information. Basso pour sa part (voir ci-dessous) le donne comme membre de Zum goldnen Apfel depuis 1770, mais nous n'en avons pas non plus trouvé confirmation.

Le site de la Deutsche Photothek de Dresde comprend aussi, dans sa section Expositions, une série de 16 pages particulièrement intéressantes constituant un riche dossier sur l'histoire de la maçonnerie dans cette ville, qui constituent le Catalogue Online de l'exposition  Brüder reicht die Hand zum Bunde - Die Dresdner Freimaurerlogen und ihre Wohltätigkeitseinrichtungen im 18. und 19. Jahrhundert, exposition qui s'y est tenue en 2005. Une page de ce dossier est particulièrement riche concernant Naumann.

Signalons aussi que son Frère de Loge, August Gottlieb Meißner (1753-1807), écrivit en 1804 une biographie de Naumann.

On notera que le livret de son opéra Cora och Alonso (dont il dirigea lui-même la création en 1782 pour l'inauguration du nouvel Opéra de Stockholm) est inspiré des Incas de Marmontel, ouvrage bien représentatif de l'idéologie des Lumières et plaidant notamment pour la tolérance religieuse (en 1781, le roi Gustav III avait édicté une loi améliorant la liberté de religion).

Ils en ont dit ...

1. Fétis

Fétis consacre dans son tome 6 une notice fort détaillée à Naumann :

NAUMANN (Jean-Amédée), compositeur célèbre, naquit à Blasewitz, près de Dresde, le 17 avril 1741. Frappé de ses rares dispositions pour la musique, son père le retira de l'école de village où il l'avait placé d'abord, et le mit dans une autre, à Dresde, où le jeune Naumann eut un maître de clavecin. Tous les matins il se rendait de Blasewitz à Dresde, qui en est éloigné d'une lieue, et le soir il s'en retournait après avoir reçu ses leçons et entendu les organistes des principales églises de la ville. Ses études se continuèrent de la même manière jusqu'à l'âge de treize ans ; dans cet intervalle, il avait fait de grands progrès dans les sciences et surtout dans la musique. C'est alors qu'il se livra à l'étude de cet art avec ardeur. Il avait atteint sa seizième année lorsque Weestrœm, musicien suédois attaché à la chapelle royale de Stockholm, fut conduit par hasard dans la maison du père de Naumann. Étonné de trouver un bon clavecin dans la maison d'un paysan, et plus encore d'y voir les compositions les plus difficiles pour cet instrument, il questionna ses hôtes sur cette singularité, et son étonnement redoubla lorsqu'il apprit que le fils de la maison était assez habile pour jouer cette musique. Il voulut le voir et l'entendre ; charmé de son talent, il lui proposa de devenir son compagnon de voyage. Rien ne pouvait plaire davantage à Naumann qu'une semblable proposition ; mais son père fut moins prompt à se décider. Il finit pourtant par céder aux sollicitations de son fils et aux promesses de l'artiste étranger. Tous deux se mirent en route, et le 4 juin 1757 ils arrivèrent à Hambourg. Naumann ne tarda pas à se repentir d'avoir confié son existence à un maître avare et brutal, car Weestrœm le traitait plutôt comme son valet que comme son élève. Toutefois l'espoir de voir l'Italie, où ils devaient se rendre, et d'y acquérir les connaissances qui lui manquaient, le soutenait dans ces rudes épreuves. Une longue maladie de Weestrœm les retint à Hambourg pendant dix mois, qui furent à peu près perdus pour l'instruction de Naumann. Enfin ils s'acheminèrent vers l'Italie par le Tyrol, au printemps de 1758 ; mais le pauvre Naumann dut faire à pied une grande partie de cette route, mal vêtu et plus mal nourri. A Venise, et plus tard à Padoue, où Weestrœm alla prendre des leçons de Tartini, son élève fut même obligé de pourvoir non seulement à sa subsistance, mais à celle du maître, en copiant de la musique. Telle était son activité dans ce travail, que dans l'espace de six à sept mois il copia soixante-dix concertos avec toutes les parties, et beaucoup de morceaux de moindre importance. Il était d'ailleurs devenu le cuisinier de son maître. Tant de soins indignes d'un homme né pour être artiste, et des travaux si multipliés, ne lui laissaient point de temps pour continuer ses études ; d'ailleurs il ne connaissait personne qui pût lui donner les leçons dont il sentait le besoin. Un jour pourtant il surmonta sa timidité, et profitant de ce qu'il était chargé de porter chez Tartini les instruments de Weestrœm et de deux de ses amis, il se hasarda à demander à ce grand musicien qu'il lui permît d'écouter les leçons qu'il donnait à son maître. Touché par ce vif désir de s'instruire, et plein de bonté, Tartini ne se borna pas à donner à Naumann la permission qu'il demandait, car il l'admit au nombre de ses élèves, et bientôt il eut à se féliciter de l'intérêt qu'il avait pris à ce jeune homme, dont les progrès effacèrent ceux de tous les jeunes artistes que Tartini admettait dans son école. Vers le même temps Naumann se sépara de Weestrœm et s'attacha à un jeune musicien anglais nommé Hunt, qui se montra pour lui aussi bienveillant que Weestrœm avait été dur.

Après trois années et quelques mois passés à Padoue à s'instruire dans l'art de jouer du violon, du clavecin et dans l'harmonie pratique, Naumann accepta comme élève Pitscher, violoniste allemand, qui voyageait en Italie aux frais du prince Henri de Prusse. Bien que Tartini éprouvât quelque peine à se séparer de lui, il approuva le parti qu'il prenait de visiter avec Pitscher l'Italie méridionale, persuadé qu'il en tirerait avantage pour son instruction. Naumann quitta Padoue, avec son élève, le 31 août 1761. Ils se rendirent d'abord à Rome, puis à Naples, où ils firent un séjour de six mois. Naumann mit ce temps à profit pour étudier le style dramatique, et écrivit ses premières compositions en ce genre. De retour à Rome, les voyageurs y passèrent la quinzaine de Pâques, pour entendre la musique de la chapelle Sixtine, qui était alors dans tout son éclat ; puis ils allèrent à Bologne, où Naumann remit une lettre de Tartini au P. Martini, qui l'accueillit avec bonté et voulut bien le diriger dans ses études de contrepoint.

Le temps accordé à Pitscher pour son voyage arrivait à son terme ; il dut retourner en Allemagne et laissa à Venise Naumann, qui avait peu d'espoir de trouver une situation convenable pendant la guerre qui désolait la Saxe. Il vécut de quelques leçons, jusqu'à ce qu'on lui eût confié la composition d'un opéra bouffe pour le théâtre de Saint-Samuel. Quoiqu'on ne lui eût accordé qu'un peu moins d'un mois pour l'écrire, cet ouvrage, dont le titre n'est pas connu, eut vingt représentations consécutives, et fut bien accueilli par le public. Au carnaval suivant, on le chargea d'une partie de la composition d'un opéra qui fut fait par trois musiciens réunis.

Il y avait près de sept ans qu'il était en Italie, et il avait passé les dix-huit derniers mois à Venise, lorsque la paix vint mettre un terme à la longue lutte de l'Autriche et de la Prusse. Alors Naumann, plein du désir de revoir sa patrie et d'y trouver une position convenable, envoya à sa famille la partition d'une composition pour l'église, avec la mission de la faire connaître à la cour de Saxe. Pour satisfaire à sa demande, sa mère se rendit à Dresde, et quoique simple paysanne, elle fut admise à présenter l'ouvrage de Naumann à l'électrice douairière Marie-Antoinette. Cette princesse, dont les connaissances en musique étaient étendues, examina la partition et congédia la mère du compositeur, disant qu'elle doutait que ce qu'elle venait de voir fût l'ouvrage d'un jeune homme, mais qu'elle prendrait des informations. Le témoignage de quelques-uns des plus habiles maîtres de l'Italie, consultés par l'électrice, ayant été favorable à Naumann, celui-ci reçut la somme nécessaire pour se rendre à Dresde. Il y écrivit, pour le service de la cour, une messe qui fut exécutée en présence de l'électrice, et dont le mérite lui fit obtenir le titre de compositeur de la chapelle, avec un traitement de deux cent vingt écus (un peu plus de huit cents francs) ; faible ressource, moins proportionnée au mérite de Naumann qu'à la situation d'un pays pauvre, ravagé naguère par une guerre désastreuse. Après avoir fait quelque séjour à Dresde, il réunit le titre de compositeur de la chambre à celui de maître de chapelle, et fut chargé de la direction des études des jeunes artistes Schuster et Seydelmann, avec qui il fit, en 1765, un second voyage en Italie, aux frais de la cour électorale. Sa position en ce pays, bien différente de ce qu'elle avait été précédemment, lui permit de visiter les principales villes et d'y séjourner. Naples l'arrêta longtemps. Il y reçut la demande de l'opéra Achille in Sciro pour le théâtre de Palerme, et cette circonstance lui procura le plaisir de voir la Sicile. A son retour, il revit Naples, Rome, Venise, et obtint dans cette dernière viile un engagement pour écrire l'Alessandro nelle Indie. Pendant qu'il y travaillait, il fut inopinément rappelé par la cour de Dresde, pour composer la musique de la Clemenza di Tito, à l'occasion du mariage de l'électeur.

En 1772, Naumann entreprit un troisième voyage en Italie ; dans l'espace de dix-huit mois il y composa Solimano, Le Nozze disturbate et l'Isola disabitata, pour Venise, et l'Armida, pour Padoue. Le brillant succès de ces productions lui fit faire des propositions pour tous les grands théâtres ; mais les devoirs de sa place le rappelaient en Saxe, et l'obligèrent à refuser les offres qui lui étaient faites. Peu de temps après son arrivée à Dresde, il reçut de Frédéric II, roi de Prusse, des propositions plus brillantes pour la place de maître de chapelle de ce prince, avec un traitement considérable ; mais Naumann, dévoué au pays qui l'avait vu naître, et fidèle au prince qui l'avait tiré de la misère pour lui donner une position honorable, n'accepta pas les offres du roi, malgré la disproportion des avantages attachés aux deux places. Ce sacrifice fut récompensé par sa nomination de maître de chapelle en titre, avec des appointements de douze cents écus ; plus tard son traitement fut porté à 2,000 thalers (7,250 francs). Appelé à Stockhoim en 1776, à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du roi de Suède, il y composa son premier opéra suédois, dont le sujet était Amphion, et qui eut un brillant succès. Le roi le chargea de l'organisation de l'orchestre du nouveau théâtre de Stockholm, qui fut ouvert en 1780, et lui demanda, pour l'inauguration de ce théâtre, un nouvel opéra suédois, intitulé Cora, qui ne réussit pas moins que le premier, et qui valut à son auteur des témoignages de satisfaction du prince et de magnifiques récompenses. Le chef-d'œuvre de Naumann, parmi ses compositions en langue suédoise, est son Gustave Wasa. Cet ouvrage, Amphion, et Cora, ont été gravés en partition aux frais du roi de Suède. Les succès que Naumann avait obtenus à Stockholm le firent appeler à Copenhague en 1785, pour écrire Orphée, opéra danois dont la musique fit une vive impression par la douceur de ses mélodies. A la suite de ce nouveau triomphe, des offres avantageuses furent faites au compositeur pour le fixer à la cour du roi de Danemark ; mais les motifs qui iui avaient fait refuser autrefois les propositions de Frédéric II, l'empêchèrent d'accepter celles-ci.

Appelé à Berlin en 1788, par le roi Frédéric-Guillaume, dont le goût passionné pour la musique est connu, il composa par ordre de ce prince la Medea, pour le carnaval ; mais n'ayant pu achever cet ouvrage pour le temps indiqué, il ne put le voir représenter qu'en 1789. Il écrivit aussi par l'ordre du roi le deuxième acte de Protesilao, dont le premier était échu en partage à Reichardt par la voie du sort. On lui demanda ensuite une musique nouvelle pour le même opéra ; il l'écrivit en 1793, et en porta lui-même la partition au roi, lorsqu'il ramena à Berlin le pianiste et compositeur Himmel et la cantatrice Mlle Schmalz, dont l'éducation musicale lui avait été confiée par Frédéric-Guillaume. Dans ce voyage, Naumann fit exécuter à Potsdam son oratorio Davidde in Terebinto ; le roi, en témoignage du plaisir que lui avait fait cette composition, iui fit cadeau d'une tabatière d'or enrichie de brillants et ornée de son chiffre, avec une somme de quatre cents frédérics d'or (environ neuf mille francs). Au printemps de 1797, une nouvelle invitation du roi de Prusse parvint à Dresde pour que Naumann se rendît à Berlin. Mille thalers (3,750 francs) pour les frais du voyage, et une tabatière qui avait appartenu à Frédéric II, étaient joints à l'invitation qui fut acceptée avec reconnaissance. Cette époque fut celle du brillant début de Himmel comme compositeur. L'école de chant dirigée par Fasch exécuta dans cette occasion le psaume 111 à 4 voix, de Naumann, qu'il avait envoyé à Berlin l'année précédente. Tandis que Naumann était ainsi recherché par plusieurs rois, et brillait dans les cours étrangères, il était oublié à Dresde, sa patrie. Ses travaux y étaient en quelque sorte ignorés, et l'électeur de Saxe ne lui demandait presque jamais de nouvelles compositions pour sa chapelle. Les habitants de Dresde parurent enfin sortir de leur indifférence et vouloir honorer l'artiste distingué qui avait mieux aimé servir sa patrie que d'accepter les avantages offerts par l'étranger. La paraphrase poétique du Pater noster par Klopstock, mise en musique par Naumann, en 1799, leur fournit l'occasion de réparer leurs torts envers cet artiste. Un article de la Gazette musicale de Leipsick (année 1re, page 833) nous apprend qu'une heure avait suffi à Naumann pour tracer le plan de son ouvrage, mais qu'il avait employé quinze mois à l'écrire ou à le corriger, ayant fait jusqu'à trois copies différentes de sa partition. Le baron de Rachnitz fit construire dans l'église de la nouvelle ville un orchestre capable de contenir deux cents exécutants, et ce grand ouvrage, considéré comme le chef-d'œuvre de Naumann, fut exécuté deux fois avec une pompe inaccoutumée ; la première, le 21 juin 1799, dans l'après-midi ; la seconde, le 21 octobre de la même année, dans la soirée et aux flambeaux. Il parut à cette occasion un poème de 12 pages in-8°, intitulé : Auf Naumann's Oratorium, am 21 Juni 1799 in der Kirche zu Neustadt zur Understützung der durch Ueberschwemmung verungsluchten aufgeführt, und am 21 Okt. zum Besten des hiesigen Stadtkrankenhauses wiederholt (Sur l'oratorio de Naumann exécuté le 21 juin 1799, dans l'église de la ville nouvelle, au bénéfice des victimes de l'inondation, et répété le 21 octobre au profit de l'hôpital), Dresde, 1799. Le poète exprime dans ce morceau l'admiration dont il a été saisi à l'audition de la musique de Naumann. Aci e Galatea, dernier opéra de ce compositeur, fut représenté à Dresde le 25 avril 1801, et de nouveau, les tardifs témoignages de l'admiration publique accueillirent cette pièce. Pendant qu'il y travaillait, le bruit s'était répanda qu'elle serait sa dernière production dramatique, et qu'il y dirait adieu à la scène ; l'événement vérifia cette prédiction, car Naumann fut frappé d'apoplexie le 21 octobre 1801, dans une promenade qu'il faisait le soir, non loin de la maison de campagne qu'il avait fait construire à Blasewitz, lieu de sa naissance. Il ne fut retrouvé dans les champs que le lendemain matin. Le froid de la nuit l'avait saisi. Rapporté chez lui, il ne reprit pas connaissance, et dix jours après il expira, à l'âge de soixante ans et quelques mois. Il s'était marié, à Copenhague, en 1792, avec la fille de Grodtschilling, amiral danois. Sa jeunesse avait été en proie au besoin et à l'humiliation ; mais plus tard, la fortune sembla le conduire par la main, et les trente dernières années de sa vie s'écoulèrent dans l'aisance, et environnées d'estime pour son talent et pour sa personne.

Contemporain de Mozart, Naumann sut se faire, à côté de ce grand homme, une réputation honorable ; cependant, il ne faut pas s'y tromper, il y avait entre eux l'immense différence du génie au talent. Si l'on cherche de la création dans les œuvres du maître de chapelle de Dresde, on ne trouve rien, à proprement parler, qui mérite ce nom. J'ai sous les yeux les partitions d'Amphion, de Cora , et d'une partie du Protesilao , ainsi que celle du Pater noster ; j'y remarque beaucoup de mélodies gracieuses, un système de modulation qui n'est pas commun, un bon sentiment dramatique et un style pur ; mais rien n'y porte le cachet de l'invention ; on n'y remarque point de traits inattendus. De toutes ses productions, le Pater est incontestablement la meilleure. Le plan en est heureusement conçu, sous certains rapports, malgré les défauts qui appartiennent à l'époque de Naumann. Le compositeur y a mêlé l'oraison dominicale, traduite en allemand, avec le poème de Klopstock sur le sujet de cette prière. Les strophes du poème sont entendues alternativement avec les paroles de l'oraison. Naumann traite celle-ci en deux chœurs alternatifs , dans l'ancien style concerté, avec accompagnement de deux clarinettes, de trois trombones, bassons et orgue ; les strophes de Klopstock sont écrites dans le style moderne, et dans le système d'airs accompagnés par des chœurs, dont les musiciens de l'école allemande ont fait trop souvent usage dans leur musique d'église, au dix-huitième siècle, et avec des traits de bravoure peu convenables pour le sujet. Le trio (n° 7) pour deux voix de soprano et ténor, avec chœur, est d'un effet très heureux, et le morceau final est d'une large conception, quoique Naumann ait manqué la réponse tonale du sujet de sa fugue. Naumann est, à l'égard des musiciens de son temps, ce que Graun fut dans l'époque précédente : tous deux furent artistes de mérite, mais ils ont été trop vantés par leurs contemporains, car leurs travaux n'ont pas exercé d'influence sur la situation générale de l'art. 

Fétis donne ensuite une liste des productions de Naumann, dont 26 musiques d'église, 25 opéras, 17 oeuvres de musique instrumentale et de chambre dont un recueil de Chansons de francs-maçons (Leipsick, 1778).

2. Nettl

Dans Mozart and Masonry, Nettl écrit (pp. 38-9) :

We have already mentioned Joh. G. Naumann (1741-1801), conductor at the court chapel in Dresden, as one of the most remarkable Mason musicians of his time. He seems to have been very highly esteemed in Masonic circles, for he was granted admission into a very exclusive lodge in Dresden whose members prided themselves on their aristocratic origin. His collection, which was published in Berlin in 1782 with the title 40 Freimaurer Lieder, was intended for use at the dinners of German and French lodges. It is dedicated to Prince Frederick William of Prussia. A large number of the songs are identical with those of the Copenhagen collection mentioned above. Naumann was quite an able and industrious composer, but not one of genius. His songs tend to sound tearfully sentimental, and the Masonic ones are no exception. The collection also contains some short instrumental compositions which were probably used as ritual music. A piece to be played on entering the lodge is in the form of a simple song with three recurring beats representing the Entered Apprentice's knocking. The three-fold handshake, with which the chain is broken, is represented by three dotted notes at the end. The idea of the chain is doubtlessly expressed in a piece characterized by chains of suspensions. 

After the publication of his song collection, Naumann wrote an opera, Osiris. His chief biographer, Richard Englander, says that Naumann probably felt the need of stating his Masonic creed in a piece of large proportions. We shall return to this opera, first produced in Dresden in 1781, which anticipated the Magic Flute by ten years in its use of Masonic lore as the main theme. According to Engländer, Osiris was one of the few operas of the time whose dramatic content fully satisfied the standards of Gluck and Calzabigi. 

At the time Naumann was engaged in composing this opera, Lorenzo DaPonte, Mozart's librettist, was in Dresden staying with Mazzola, who wrote the text of Osiris. Since DaPonte was helping Mazzola in his general dramatic work, it is quite probable that he also had a hand in the creation of Osiris. Mazzola later revised Metastasio's libretto Titus for Mozart's opera, La Clemenza di Tito, which was performed in Prague in 1791 for the coronation of Emperor Leopold II as King of Bohemia. We do not know whether Mozart or Schikaneder heard about Osiris from DaPonte, or even from Mazzola himself, but we can safely look upon it as a forerunner of the Magic Flute. This is evident in the tests which are reminiscent of Masonic ritual, opposition of good and evil, the priests' choruses, etc. Furthermore, Naumann uses a kind of Leitmotif-technique which seems to confirm his position as a transition between the late Neapolitan composers and the romantic opera. The most important Masonic characteristic of Osiris is the repeated appearance of a series of beats which function as rhythmic Leitmotifs.

3. Basso

Basso (p. 344) le présente ainsi :

Nato a Blazewitz nei pressi di Dresda il 17 aprile 1741 e, come si è visto, allievo di Homilius, Naumann dal 1776 alla morte (avvenuta a Dresda il 23 ottobre 1801) fu maestro di cappella presso la corte di Sassonia, con una significativa parentesi di lavoro a Stoccolma e a Copenaghen fra il 1777 e il 1786. In questa sede converrà sottolineare che il poderoso catalogo delle musiche composte da Naumann annovera anche un'opera in due atti, "Osiride", su testo di Caterino Mazzolà, rappresentata al Teatro di Corte di Dresda il 27 ottobre 1781 in occasione delle nozze del principe Anton, duca di Sassonia, con la principessa Carolina, figlia di Vittorio Amedeo III di Savoia: l'opera in questione, una delle infinite manifestazioni dell'egittomania che aveva contagiato la cultura del tempo, è anche uno dei tanti preannunci della mozartiana "Zauberflöte" (Flauto magico).

Membro della Loggia "Zum goldnen Apfel" (Alla mela d'oro) di Dresda sin dal 1770, Naumann aveva esordito come compositore di canti massonici con una raccolta, pubblicata anonima, di dodici "Freymäurerlieder / mit / neuen Melodien, / zum / Besten der neuen Armenschule zu Friedrichstadt / bey Dressden." / Leipzig, /gedruckt bey Bernhard Christoph Breitkopf und Sohn. / 1775 

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