PINGRé

 

Le chanoine Alexandre-Guy Pingré (1711-1796) est surtout connu comme astronome-géographe-mathématicien, ainsi que comme le très compétent gestionnaire de la bibliothèque de l'abbaye Sainte-Geneviève, qu'il arriva habilement à préserver pendant la Révolution.

Professeur de théologie à Senlis en 1735 (mais suspecté de jansénisme), il fut nommé en 1749 professeur d'astronomie à l'académie de Rouen. En 1753, il se fixa à Paris, où il fut nommé en 1756 membre de l'Académie des Sciences et en 1770 chancelier de l'Université. 

Il fit partie de plusieurs grandes expéditions scientifiques maritimes, pour observer le transit de Vénus et pour vérifier le comportement des chronomètres de marine. 

Il a publié un traité sur les comètes et un almanach nautique, mais aussi des traductions de poètes latins et des descriptions d'espèces animales inconnues rencontrées dans ses voyages.

 

ci-contre : Buste (1788) de Pingré par Caffieri, conservé au Louvre

 

Ne nous étonnons pas qu'un homme aussi universel se soit intéressé à la musique et à ses rapports avec les mathématiques. A l'ouvrage Le Concert des Amateurs à l'Hôtel de Soubise (1769-1781), il est mentionné (p. 58) comme compositeur de musique d'orgue pour avoir confectionné un "livre d'orgue contenant de nombreuses pièces anonymes", et c'est sur cette base que nous le mentionnons sur ce site, en dépit du fait qu'il ne soit pas cité par Fétis. On sait d'ailleurs que, peut-être pour enrichir la bibliothèque dont il avait la charge, il exécuta des copies d'oeuvres d'autres compositeurs (voir par exemple ici).

Le Bihan (dans son ouvrage Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France) le décrit comme chanoine régulier de Ste-Geneviève et chancelier de l'Université, membre des Loges L'Etoile Polaire (1766)-74 et Les Coeurs Simples de l'Etoile Polaire 1775-89, Député au Grand Orient et Officier au Grand Orient. Selon l'Univers maçonnique de César Moreau (cité à la col. 741 du recueil pour le 1er semestre 1905 de L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, ouvrage consultable sur le site de la BNF) et selon Bésuchet (p. 230), il fut même Vénérable de  L'Etoile Polaire, comme le confirme un cantique figurant (pp. 73-5) dans la Collection de Cantiques de la Paix Immortelle.
 

Officier du Grand Orient

Aux pp. 37-42 (317/368) de la quatrième partie du Tome premier de l'Etat du Grand Orient de France pour 1777, on peut lire qu'au cours de l'Assemblée Générale

Le T. V. F. Pingré a lu un Ouvrage en vers de sa composition ; connu par ses travaux dans les Sciences, ses découvertes & ses voyages , le V. F. Pingré a su joindre à l'étude pénible de l'astronomie, les talens agréables qui rendent le Savant plus cher encore à la Société. La poésie n'est pour lui que l'amusement d'un homme de goût, qui, content d'approfondir l'art qu'il chérit particulièrement, se délasse quelquefois avec les autres.

Cet ouvrage, intitulé Tributs payés aux plus illustres Voyageurs. Présentés au S. G. M., par le T.V.F. Pingré, de l'Académie Royale des Sciences , &c. Officier du Grand Orient de France, est reproduit à la suite.

Comme le signale (pp. 204-5) René Le Forestier dans Maçonnerie féminine et Loges académiques (Archè Milano, 1979), Barruel lui attribue aussi la qualité de membre des Neuf Soeurs, mais sans la moindre preuve, et Amiable admet la très grande probabilité de cette affirmation, mais sans pouvoir la documenter.

Il est l'auteur du texte d'une autre chanson figurant à ce site.

Cette carte de la Martinique éditée en 1799 (ici empruntée au site la Martinique à la carte) porte la mention  D'après les observations astronomiques de MM. de Verdun, de Borda & Pingré. C'est Pingré qui a effectué pour cinq points les calculs de longitude et latitude dont les résultats sont mentionnés plus bas sous le titre observations de M. Pingré faites à la Martinique.

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