sur l'Amitié

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On trouve sur Google-livres une reliure regroupant trois ouvrages distincts (chacun a sa propre numérotation), dont deux (L'Ordre des Francs-maçons trahis et leur secret révélé et Les Francs-maçons écrasés) sont bien connus par de multiples autres éditions.

Mais le premier de ces trois ouvrages, moins connu, s'intitule L'adoption ou La maçonnerie des femmes. Il est imprimé à La Haye chez Gosse (mais il est mentionné qu'il peut également se trouver à Genève, chez Bardin) et date de 1775, ce qui est un peu naïvement codé en 100070075 (lire mille puis sept cents ...). Il comporte 64 pages, dont (pp. 52 à 64) un Recueil de chansons.

On le trouve également ici et ici.

Les ouvrages (souvent accompagnés de chansons) concernant l'adoption (qui a en 1774 été officialisée en France) ne sont pas rares à l'époque.

A l'exception de la première (que nous n'avons trouvée nulle part ailleurs et que nous reproduisons donc plus bas à la présente page), toutes ces chansons se retrouveront également au recueil de Lausanne (et, pour certaines, à d'autres encore).

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Chanson sur l'air :

incipit 

52 C'est un enfant Dans ces lieux tout est agréable
54 Vous qui du vulgaire stupide De pied en cap Minerve armée
58 Vous qui du vulgaire stupide Qu'au loin le noir chagrin décampe
59 La vertu douce & tranquille fait (sic) le faste & la grandeur Nous goûtons dans cette loge
60 Vive, vive, vive à jamais (NB : cette mention est erronée) Allons, mes Soeurs, ici à l'ouvrage
61 Vive, vive, vive à jamais Tout à mes yeux se renouvelle, mes sœurs, quand je suis avec vous 
62 Les Maçons ont de tous les temps Tout à nos yeux se renouvelle, on reconnaît dans ces lieux

Voici cette première chanson, aux pp. 52-4.

C'est un hymne à l'Amitié qui en unissant les Frères et les Soeurs leur permet de déjouer les pièges de l'Amour (argument souvent évoqué dans le chansonnier maçonnique du XVIIIe en réponse aux accusations de libertinage évoquées contre les loges mixtes).

Voir ici sur l'air C'est un enfant.


       
        

CHANSON sur l'air : C'est un enfant.

 

 

Dans ces lieux tout est agréable,
Et le plaisir vient s'y fixer ;
Près de l'objet le plus aimable
On peut librement s'exprimer.

Ici d'ordinaire,
Notre cœur sincere,
Fait un don flatteur à la beauté,
C'est l'amitié, c'est l'amitié.

 

  

 

 

 L'amour, ce fier tyran de l'ame,
Ici n'exercera point ses droits ;
Envain il fait briller sa flamme,
Il ne peut soumettre à ses loix.

Ici d'ordinaire, &c. &c.

 

 

 

 

Quand par une infidelle amante,
Un amant voit trahir ses feux ;
Dans le chagrin qui le tourmente 
Il est sans-doute malheureux.

Un ami fidele, 
Bientôt le rappelle ;
Son discours est toujours écouté,
Par l'amitié, par l'amitié.

 

 

 

  

Troupe orgueilleuse & mensongere,
Oh ! vous sophistes malheureux !
Qui traitez de vaines chimères,
 Un plaisir qui nous vient des Dieux.

Quel maux vous prépare, 
Votre humeur bizarre.
Mais chez nous le cœur est animé,
Par l'amitié, par l'amitié.

 

 

 

  

Ici quand nous sommes ensemble,
Il n'est point de plus doux plaisir,
C'est l'amitié qui nous rassemble,
Elle brûle dans nos desírs.

Aimons-là sans-cesse,
Et que l'allégresse, 
Offre un don flatteur & mérité,
A l'amitié, à l'amitié.

 

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