Pour l'anniversaire de Frédéric

Ayant la réputation d'avoir protégé et favorisé la maçonnerie, Frédéric II a bénéficié de l'estime des maçons français, comme on peut le voir ici ou ici

Dans son propre pays, il était, en tant que souverain régnant, célébré avec d'autant plus d'attachement. Non seulement dans les Loges germanophones (voir p. ex. la grande cantate lui dédiée en 1777 dans la Sammlung des Trois Globes), mais aussi bien dans les Loges berlinoises francophones ; on connaissait déjà une Chanson pour la Santé du Roi publiée en français à Berlin en 1777, voici à présent une Chanson maçonnique pour le jour de naissance du Roi éditée également à Berlin vers 1777.

La Bibliothèque Universitaire et du Land de Saxe détient cette édition sous la cote Hist.Boruss.508.a,misc.3, et l'a rendue disponible.

La chanson contient 9 couplets, dont les 4 derniers sont - à quelques détails près - les mêmes que les 4 derniers de la Chanson à l'honneur du Roi publiée, toujours en 1777, par les 3 Globes.

  

Chanson Maçonnique 

Pour 

Le Jour De Naissance 

Du Roi

 

 

 

Chantons du Sage
Le vrai bonheur :
Il rend hommage
Au Créateur ;
Et quand l'aurore
Brille à ses yeux,
Son coeur adore
Le Roi des cieux.

 

 

 

 

 

De la Nature
Il suit les loix :
Son ame pure
Connait sa voix.
Sa conscience
Est en repos,
Et sa prudence
Prévient les maux.

                       

Il fuit du monde
L'éclat flatteur :
Souvent il fonde
Son propre coeur.
Un bien qui trompe
N'a point ses voeux :
Il hait la pompe
Des vicieux.

 

 

 

 

 

Dans la détresse
Il est constant,
Dans l'allégresse
Peu turbulent.
Au misérable
Il tend la main :
Il est affable,
Sensible, humain.

 

 

 

 

 

Loin d'être morne,
Sombre & chagrin ;
Son coeur se borne
Au plaisir fin.
Sûr, il chemine
Au sentier droit :
Il rit, badine,
Il chante, & boit.

                           

En vain l'envie
Répand l'effroi ;
Car il se fie
Sur son bon Roi.
Faut-il qu'on craigne
Le bruit public,
Quand Thémis règne
Sous FRÉDÉRIC ?

 

 

 

 

 

Il est le père
De ses sujets :
L'Europe entière
Vit ses hauts faits.
Il est Achille,
Titus, Solon :
Sa main habile
Est au timon.

 

 

 

 

 

Il hait les ruses
De l'encenseur :
Il est des Muses
Le Protecteur.
Dans chaque livre
Que fit sa main
On voit revivre
Le goût Romain.

          

 Respecte, ô Parque,
Un Roi si grand :
Vive un Monarque
Si bienfaisant.
Vuidons nos verres
Suivant la loi :
Chantons, mes Frères,
VIVE LE ROI.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les 5 premiers couplets sont repris (pp. 31-2), avec quelques minimes différences, comme la chanson n° 28 (c'est la dernière, et la seule en français) dans le recueil Lieder für die Freimäurer-Loge zur Bruderliebe in Reval de 1780.

Retour au sommaire des chansons diverses du XVIIIe:

Retour au sommaire du Chansonnier :