L'excellence de l'Ordre

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L'excellence de l'Ordre.

Nous seuls, des secrets des Maçons,
Possédons l'entier héritage :
Sur nous le soleil sans nuage
Répand l'eclat de ses rayons.
Si tous les Maçons de la terre
Ne font qu'un corps de bâtiments,
Nous sommes la pierre angulaire,
Sur qui posent ses fondemens.

 

Refrain - Choeur

De notre Art chantons l'excellence,
Ses secrets font notre bonheur.
De notre Art chantons l'excellence,
Exaltons sa magnificence,
Qui des Rois montre la grandeur.

De l'Art, le grand Roi Salomon, 
Nous a fait les dépositaires ;
Mais nous déguisons nos Misteres 
A tous froids & mauvais Maçons.
Pour Compagnons de nos ouvrages , 
Nous ne reconnoissons jamais, 
Que les Mortels discrets & sages, 
Les Amis constans & parfaits.

Bien loin d'exercer nos talens, 
Comme de lâches mercenaires, 
Nous enseignons à tous bons Freres, 
Les moïens de vivre contens:
Et quand tous à cette science, 
A l'envi nous nous appliquons, 
Le plaisir est la récompense 
Des vertus que nous pratiquons.

En vain on veut nous accabler,
En vain l'envie & l'imposture, 
Contre nous arment le parjure. 
Rien ne sauroit nous ebranler. 
Le Ciel, par sa bonté suprême , 
Nous garantira de leurs coups ;
Et les portes de l'enfer même 
Ne prévaudront point contre nous.

Auteur de la Terre & des Cieux, 
Maître absolu de la Nature, 
De tes présens, l'Architecture 
Fut toujours le plus précieux ;
Des Rois on a vû le plus sage, 
Unir le sceptre & le marteau;
Et pour te rendre un digne hommage, 
Prendre l'équerre & le ciseau.

D'un sort si doux, si glorieux, 
Que chaque Frere s'applaudisse, 
Et que la Loge retentisse 
De nos accords mélodieux.
Armons-nous tous ici d'un verre, 
Et que cette aimable liqueur, 
Coulant dans le sein du mistere, 
Soit le sceau de notre bonheur.

Ces pages sont les pp. 13 à 16 de La Lire Maçonne (la p. 16 n'est pas reproduite mais le texte en est donné ci-dessus).

La même chanson, sous le titre Chanson - Nous seuls des secrets des maçons, figure au chansonnier de Naudot, avec les mêmes paroles (à l'orthographe près !) et à peu près la même musique (quelques différences dans le refrain).

Le texte du refrain est commun avec celui de la Chanson des Surveillants du même chansonnier de Naudot. Sa partition est ici à deux voix, alors que Naudot donne cette partition avec une voix (p. 68) ou 3 (p. 18).

On trouve également, avec le titre éloge de la maçonnerie, cette chanson (pp. 25-7) au recueil de Sophonople.

Cette chanson figure aussi à la p. 80 du RECUEIL 1782, où elle est donnée comme se chantant sur l'air d'Adam à sa postérité qui constitue précisément cette Chanson des Surveillants, ainsi que dans d'autres recueils apparentés, comme (p. 145) au chansonnier lausannois de 1779.

Sans son dernier couplet, elle figure aussi (pp. 63-4) au Nouveau Recueil de discours et chansons maçonnes, à l'usage de toutes les Loges régulières, sous le titre Chanson et avec la référence d'air Adam à sa postérité.

On en connaît aussi une variante historico-biblique.

Ultérieurement, cette chanson - sans mention d'air, et avec le titre Excellence de l'Ordre - a été reprise à l'identique (à l'orthographe près) par Holtrop en 1806 (pp. 328-331).

Sous le titre Cantique maçonnique, elle figure aussi (pp. 231-3) - mais sans le refrain - à la Lyre maçonnique de 1810, avec l'air du Vaudeville de Haine aux Femmes (air qui porte le n° 799 dans la 3e édition de la Clé du Caveau). Mais cette fois le texte a été sérieusement retouché.

Par exemple, les 2 derniers vers du 1er couplet, Nous sommes la pierre angulaire / Sur qui posent ses fondements deviennent Ils en sont la pierre première / Et le plus ferme fondement

Et les 2 derniers vers du 4e couplet, Et les portes de l'enfer même / Ne prévaudront point contre nous deviennent De l'Envie, au teint pâle et blême / Nous bravons l'injuste courroux.

Nous avons retrouvé cette dernière modification à la p. 82 des Considérations filosofiques sur la franc-maçonnerie (1776), qui citent le couplet concerné dans la bouche d'un maçon discutant (en multipliant d'ailleurs les citations de chansons maçonniques) avec un Filosofe :

Le recueil de la Veuve Jolly donne (p. 65) uniquement le premier couplet, sous le titre Chanson sur l'air Adam à sa posterité.

La chanson d'origine se retrouve (pp. 138-40) au recueil d'Orcel de 1867, sous le titre L'Excellence de l'Ordre maçonnique, avec une seule modification, mais qui est de taille : Exaltons sa magnificence, Qui des Rois montre la grandeur est devenu Exaltons sa magnificence, Qui de Dieu montre la grandeur. Bien sûr, on se doute bien que les Rois ne sont plus guère à la mode sous le Second Empire, mais cela n'en est pas moins surprenant, même si à ce moment la croyance en Dieu était encore imposée à ses membres par le Grand Orient de France ...

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