Vervier
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La Loge gantoise des Vrais Amis, fondée en 1807 (notamment par Hanssens, qui composa 2 cantiques à cette occasion) et tombée en sommeil en 1853 (elle a été réveillée en 1960 et fait partie du Grand Orient de Belgique ; elle est jumelée depuis 1968 avec la Loge tourangelle les Démophiles), fut après l'indépendance de la Belgique (en 1830), avec le Septentrion, un des bastions de l'orangisme.
Nous ne disposons pas de beaucoup d'informations sur cette Loge. Nous lisons cependant chez Wargny (Tome I, p. 360) ceci (qui est reproduit ici chez Eckert et Gyr) :
On trouve aussi sur cette page quelques détails (en néerlandais). On peut également lire ici (p. 374 du livre, numérotée 61/178) que le 2 août 1826 elle organisa une grande fête pour son membre d'honneur, le prince de Saxe-Weimar, au cours de laquelle furent chantés des cantiques sur des textes français de Norbert Cornelissen et des textes néerlandais de Vervier. Elle faisait partie des 4 Loges gantoises organisatrices de la Fête solennelle pour le Sérénissime Grand Maître National le Prince Frédéric, au cours de laquelle son Orateur, le Frère Kreps, rappela son historique. On peut lire en 1845 dans la revue l'Orient (p. 181) :
On lit d'ailleurs à la même page que, le 29 décembre 1844, une délégation de cette Loge, en compagnie d'une délégation liégeoise non autrement définie (il faut souligner qu'à ce moment ni les Vrais Amis ni les loges liégeoises ne faisaient encore partie du Grand Orient de Belgique) avait été reçue à la loge lilloise de la Fidélité qui voulait témoigner sa sympathie devant les persécutions entreprises par le clergé belge contre les maçons. |
Cette chanson est dédiée à Vervier.
Ancien étudiant de l'Université de Paris, le Flamand KAREL AUGUST VERVIER (1789-1872), qui avait publié en 1820 Gedichten, son premier recueil de vers, occupait le poste de receveur des contributions du district d'Eecloo (aujourd'hui Eeklo) lorsque la révolution de 1830 brisa son coeur orangiste. Bien que l'État belge ne fît jamais obstacle à sa carrière (il devint directeur de l'Académie des beaux-arts de Gand et il siégea au Conseil provincial jusqu'en 1860), il ne se consola jamais d'être séparé des Bataves. En 1861 encore, son fameux poème Verbroedering. De Zuidnederlanders aan hune broeders in Noord-Nederland retentissait de son désespoir. … On pouvait être, sans incompatibilité, tout à la fois orangiste, flamingant, libéral et Franc-Maçon. Vervier fut tout cela. Vénérable Maître, pendant de longues années, de la loge " Les Vrais Amis " à l'Orient de Gand, il témoigna, là aussi, d'un orangisme sans concession : il mit toute son énergie à maintenir sa loge sous l'obédience du Grand Orient des Pays-Bas. La loge " Le Septentrion " lui conféra le titre de Vénérable Maître d'honneur. |
L'aube à l'Orient
VERVIER
Quelques rimes
chantées dans la Loge
LES VRAIS AMIS
à l'Orient de Gand
Il ne l'auront pas, la Franc-maçonnerie,
Qui tant de lumière a créée,
C'est nous qui l'acquérons !
Celui qui dans la nuit veut s'abriter
Et que le chant du coq fait trembler
Et que le chant du coq fait trembler,
Qu'il vole à sa guise avec les hiboux
Et frissonne avec le corbeau et le geai.
Ils ne l'éteindront pas,
Le Soleil caressant,
Qui nous dirige vers le haut,
Source de lumière et de vie.
Celui qui refuse de voir,
Et rougit devant la raison, (bis)
Qu'il feigne avec les fripons,
Et crie « je maudis l'Orient ».
Ils ne la souilleront pas,
Cette couronne d'honneur sacrée,
Qui peut susciter notre fierté
Et l'esprit récompenser.
Nous qui louons son cœur,
Pur autant que sa lyre, (bis)
Nous le couronnons de fleurs
Et nous crions: Vive Vervier!
On remarquera une curieuse symétrie de métrique et d'incipit (Zij zullen hem niet temmen pour Zij zullen hem niet hebben) entre cette chanson de 1842 et une chanson profane nationaliste de 1847, De Vlaamse Leeuw (le lion flamand), qui est devenue l'hymne de la Flandre. Nous n'avons cependant aucune indication sur une éventuelle appartenance maçonnique des auteurs de cette chanson, Hippoliet Van Peen (1811-1864) pour le texte et son neveu par alliance Karel Miry (1823-1889) pour la musique.
Notre principale source pour cette page est l'ouvrage la Sagesse dans l'Allégresse - Deux siècles de Franc-maçonnerie à Gand et à Anvers édité en 2003 par Marot-Tijdsbeeld à l'occasion de l'exposition de Gand. |