FOIGNET

 

Jacques Foignet (1753-1823 ou 1836 selon les sources ; il est plus connu sous ses autres prénoms Charles-Gabriel, ou encore comme Foignet père) fut chanteur, harpiste, pédagogue, compositeur, et surtout un dynamique entrepreneur de spectacles. 

En 1779 il quitte sa ville natale de Lyon pour s'installer à Paris, où il enseigne le solfège, le clavecin, la harpe et le chant. 

Le 1er novembre 1788, est exécutée au Concert Spirituel sa Nouvelle scène française, qui n'a pas grand succès. On n'a cependant aucun indice de son appartenance avant la Révolution.

A partir de 1791, il se tourne vers le théâtre et compose (parfois en collaboration) une trentaine d'opéras. Vers 1797, il prend la direction du Théâtre des Jeunes-Artistes, puis conjointement celle du Théâtre des Victoires Nationales. Il mène avec succès ces scènes populaires, jusqu'à ce qu'en 1807 elles soient victimes de proscription. 

Il semble alors se retirer en province, puisque c'est d'Evreux qu'est daté en 1813 l'autographe par lequel on connaît maintenant sa date de naissance.

Ses deux fils furent également musiciens : François, ténor (puis baryton) et compositeur, né en 1782 et mort dans la misère en 1845, et Gabriel (1790-?), harpiste et compositeur, mentionné comme membre de la Loge Les Arts et l'Amitié.

Ce livre le donne (p. 148) comme inscrit de 1809 à 1813 sur les registres des Frères Artistes et comme ayant composé, sur des textes de Cuvelier de Trye, de la musique pour l'Ordre des Sophisiens. Effectivement, dans son ouvrage L'Invenzione della gioia, Musica e massoneria nell'età dei Lumi, p. 221 (note 20), Alberto Basso mentionne que dans la  collection Charles Malherbe de la BNF figure un bon nombre de compositions maçonniques, parmi lesquelles un Hymne sacré des anciens mystères mis en musique par l'initié Foignet père, pour la fête d'Isis à la L. des Artistes O. de Paris le 30 août 1821 [...] A l'usage de la grande Piramide de France et dedié au Souverain Patriarche de l'ordre sacré des Sophisiens le Chevalier Cuvelier, à l'interprétation duquel ont concouru son fils Gabriel à la harpe et Louis-Alexandre Piccinni au piano.

A la page 141 du Tome VII des Annales maçonniques de Caillot, il est mentionné qu'il a chanté une composition de Cuvelier de Trye lors de la Tenue Funèbre des Frères Artistes pour le Frère Lansel :

On le trouve également en 1809 à la Loge parisienne des Commandeurs du Mont Thabor comme compositeur de Stances funèbres et d'un Chant funèbre pour la mémoire du Frère Cambry :

Voici ce qu'en dit Fétis dans son T. 3 :

FOIGNET (Charles-Gabriel), né à Lyon, vers 1750, montra dès son enfance d'heureuses dispositions pour la musique, et y fit de rapides progrès. En 1779, il se rendit à Paris, où il donna des leçons de ce qu'on appelait alors la musique vocale, c'est-à-dire, de solfège, de clavecin et de harpe. En 1782 il publia quelques petits ouvrages de musique instrumentale, entre autres, un recueil d'airs d'opéras et d'opéras comiques, arrangés pour piano ou clavecin avec accompagnement de violon ; ce recueil avait pour titre : les Plaisirs de la société. Plus tard, il a composé la musique de plusieurs petits opéras pour les théâtres secondaires, et pour celui des jeunes élèves de la rue de Thionville. Voici les titres de ceux qui sont les plus connus [suit une liste de 16 items]. Foignet est mort à Paris, en 1823. 

Au vol. 1 du Supplément de Fétis, un de ses successeurs donne une notice plus complète :

FOIGNET (Charles-Gabriel). Cet artiste, intelligent et bien doué, a donné des preuves d'une activité peu commune. En 1785, il était ce qu'on appelait alors professeur de goût de chant. Dès que la liberté des théâtres eut été reconnue par un décret de la Convention, il s'empressa d'en profiter, d'abord en écrivant la musique d'un grand nombre de petits opéras pour les théâtres lyriques secondaires qui se fondaient de tous côtés, ensuite en devenant lui-même directeur de spectacle. Vers 1797, en effet, Foignet devint directeur du théâtre des Jeunes Artistes de la rue de Bondy, auquel il imprima bientôt une activité sans égale, et dont il sut faire une des scènes musicales les plus aimables et les plus estimées de Paris dans un ordre inférieur, sachant y attirer le public et le retenir à l'aide de bonnes pièces, d'une bonne troupe et d'une sage administration. Au bout de quelque temps, il s'empara aussi d'un théâtre construit dans la rue du Bac et connu précédemment sous le titre de Théâtre des Victoires-Nationales, et le géra conjointement avec sa première entreprise. Et comme si ce n'était encore assez pour lui de la direction de ces deux établissements, il prit bientôt une part dans celle du théâtre Montansier, et devint un des cinq administrateurs associés de ce théâtre. Tout cela ne l'empêchait pourtant pas de composer des opéras, dont quelques-uns obtenaient de véritables succès. [suit une liste de 22 items].

Foignet abandonna en 1807, probablement à l’époque de l'ouverture de la salle du boulevard Montmartre, la part de direction qu'il avait au théâtre Montansier. A la même époque, le décret restrictif de 1807, qui supprimait à Paris une douzaine de théâtres, lui enlevait la direction de ceux des Jeunes-Artistes et des Victoires-Nationales, compris dans la proscription. Je ne sais ce que fit alors Foignet ; je signalerai seulement trois ouvrages , pantomimes on mélodrames, représentés peu après sur des théâtres du boulevard, et dont il écrivit la musique : [suit une liste de 3 items]. A partir de ce moment [1811], je ne vois plus de traces de Foignet. 

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