LACHNITH (Louis-Wenceslas), fils de
François Lachnith, bon musicien attaché à l'église des Jésuites de Prague, naquit en cette ville,
le 7 juillet 1746, et non en 1756, comme il est dit dans le Dictionnaire historique des musiciens de
Choron et Fayolle, et dans la Biographie universelle des contemporains. Après avoir appris
de son père les éléments de la musique, il prit chez différents maîtres des leçons de violon, de
clavecin et de cor ; ce dernier instrument fut celui sur lequel il acquit le talent le plus distingué.
D'abord employé dans la musique du duc de Deux-Ponts, non en qualité de maître de
chapelle, comme on le dit dans les ouvrages cités précédemment, mais comme simple musicien, il
se rendit à Paris en 1773, y perfectionna son jeu sur le cor, sous la direction de Rodolphe,
et se fit entendre plusieurs fois avec succès au concert
spirituel. Sa mauvaise santé l'obligea ensuite à cesser de jouer de cet instrument. Philidor
devint son maître de composition en 1776. Vers le même temps il commença à se faire connaître
comme professeur de clavecin, et forma de bons élèves. Ses premières productions pour le théâtre
furent : 1° L'heureux Divorce, ou la Réconciliation, opéra-comique en un acte, représenté le
25 juin 1785. — 2° L'Antiquaire, parodié sur la musique d'Anfossi, au théâtre de
Monsieur, en 1789. — 3° Eugénie et Linval, ou le mauvais fils, en deux actes, au théâtre
Montansier, 1798. Plus tard Lachnith écrivit pour l'Opéra un grand ouvrage en trois actes intitulé :
Les fêtes lacédémoniennes ; mais il ne put jamais en obtenir la représentation. Ses autres travaux
dramatiques n'ont consisté qu'en pastiches et traductions. C'est ainsi qu'il a dénaturé
La Flûte enchantée, de Mozart, dans une monstrueuse
compilation intitulée : Les Mystères d'Isis. Saül et la Prise de Jéricho, pastiches du même genre,
ont été arrangés par lui, en collaboration avec Kalkbrenner (père), sur des morceaux puisés
dans les ½uvres des maîtres les plus célèbres. Lachnith a écrit pour la musique instrumentale :
1° Six symphonies à grand orchestre pour les concerts de la Loge olympique ; elles sont restées
en manuscrit. — 2° Six symphonies à 10 parties, op. 1 ; Paris, Sieber. — 3° Trois
idem, op. 4 ; ibid. — 4° Trois idem, op.
11 ; ibid. — 5° Six quatuors pour 2 violons, alto et basse, op. 7 ; ibid.
— 6° Six idem pour deux violons , alto et basse, non publiés. — 7° Six trios pour deux violons et
basse ; ibid. — 8° Trois concertos pour cor et orchestre, inédits. —
9° Trois trios pour
clavecin, violon et violoncelle, op. 2 ; Paris, Boyer. — 10° Six sonates pour clavecin et violon, op. 3 ;
Paris, Sieber. — 11° Six idem, op. 14 ; ibid. — 12° Six idem, op. 15 ; ibid. — 13° Trois idem,
op. 16 ; ibid. — 14° Trois idem, op. 20 ; ibid. — 15° Plusieurs pièces détachées pour le piano et
pour la harpe. — 16° Méthode ou principe général du doigter pour le forte-piano (avec
Adam) ; Paris, Sieber. Il a aussi arrangé huit ½uvres de quatuors de Pleyel pour piano, violon
et violoncelle. Lachnith est mort à Paris, le 3 octobre 1820, à l''âge de soixante-quatorze ans.