Fête de la Paix à Douai en 1801

 

La Paix de Lunéville, signée le 9 février 1801, fut célébrée avec enthousiasme par le Grand Orient (qui avait encouragé ses Loges à faire de même) le 20 Germinal an X (10 avril 1801). 

Une fête pour le même objet fut donc organisée ce même jour à la Parfaite-Union de Douai, fête dont on trouve le compte-rendu aux pp. 214-226 du premier volume du Miroir de la Vérité d'Abraham.

Ce compte-rendu est accompagné du texte de 3 cantiques, choisis parmi tous ceux chantés à cette occasion :

Deux de ces cantiques seront également publiés au premier recueil de Douai.

Deux des trois auteurs coupent sans hésitation dans la légende de l'appartenance maçonnique de Bonaparte.

Bonaparte superstar

Le Traité de Lunéville avec l'Autriche semblait augurer d'une ère de paix en Europe continentale. Certes, l'état de guerre avec l'Angleterre persistait encore, et n'a pris fin (très provisoirement !) qu'avec le Traité d'Amiens du 25 mars 1802, inaugurant une paix générale qui ne durera que jusqu'au 18 mai 1803.

La popularité de Bonaparte, à l'époque encore Premier Consul, en avait été renforcée. Il est la seule personne qui soit mentionnée - dans les termes les plus louangeurs ! - dans chacun des 3 cantiques mentionnés ci-dessus.

Le culte de la personnalité napoléonien est déjà - bien avant l'Empire ! - dès lors bien présent. Bonaparte, après avoir construit sa gloire sur la guerre, apparaissait comme le héros de la paix et l'instigateur de la réconciliation nationale tout en étant censé garantir les acquis de la République, comme en témoigne cette illustration glissée par Abraham à sa page 222

En outre, la rumeur très répandue qui en faisait un maçon renforçait son aura dans les Loges où, déjà bien avant qu'il se fasse proclamer Empereur, il était l'objet d'un véritable culte. Abraham nous signale d'ailleurs (p. 224) qu'au Banquet :

La première santé a été celle de la Paix, de la République, du Héros et du Frère qui nous l'a procurée, dont le buste, placé en face de tous et entouré de drapeaux, a été couronné d'oliviers par une députation nommée à cet effet.

Ce genre de manifestation d'idolâtrie ne fera évidemment que se multiplier sous l'Empire (voir par exemple 1, 2, 3).

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