Bonaparte superstar
Le Traité
de Lunéville avec l'Autriche semblait augurer d'une ère de paix en
Europe continentale. Certes, l'état de guerre avec l'Angleterre persistait
encore, et n'a pris fin (très provisoirement !) qu'avec le Traité
d'Amiens du 25 mars 1802, inaugurant une paix générale qui ne durera
que jusqu'au 18 mai 1803.
La popularité de
Bonaparte, à l'époque encore Premier Consul, en avait été renforcée. Il est
la seule personne qui soit mentionnée - dans les termes les plus
louangeurs ! - dans chacun des 3 cantiques mentionnés ci-dessus.
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Le culte
de la personnalité napoléonien est déjà - bien avant l'Empire ! -
dès lors bien présent.
Bonaparte, après avoir construit sa gloire sur la
guerre, apparaissait comme le héros de la paix et l'instigateur de la
réconciliation nationale tout en étant censé garantir les acquis de la
République, comme en témoigne cette illustration glissée par Abraham à sa
page 222.
En
outre, la rumeur très répandue qui en faisait un maçon renforçait son aura
dans les Loges où, déjà bien avant qu'il se fasse proclamer Empereur, il
était l'objet d'un véritable culte. Abraham nous signale d'ailleurs (p. 224)
qu'au Banquet :
La première santé a été celle de la Paix,
de la République, du Héros et du Frère qui nous l'a procurée, dont le buste, placé
en face de tous et entouré de drapeaux, a été couronné d'oliviers par une députation nommée à cet effet.
Ce genre
de manifestation d'idolâtrie ne fera évidemment que se multiplier sous
l'Empire (voir par exemple 1, 2,
3).
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