Exempts des erreurs du vulgaire

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Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre l'air des couplets de la p. 13 de la Lire maçonne

Cette chanson, dont l'incipit est Exempts des erreurs du vulgaire, figure dans les chansonniers du XVIIIe sous des formes variées.

Version 1

On en trouve une version à la p. 189 (image ci-dessous) du recueil de Lausanne ou à la p. 128 d'une édition de 1752 des recueils dits de Jérusalem, celle que nous avons appelée B (on sait d'ailleurs que ces deux chansonniers sont en bonne partie identiques).

CHANSON

 

 

EXempts des erreurs du vulgaire,
Que notre sort est glorieux !
Ici, sous l’aile du mystère
La vérité brille à nos yeux ;
Les cœurs y sont droits & sinceres,
Tous y forment les mêmes vœux,
Sur les vertus toujours austeres,
Sans remords nous sommes heureux.

 

 

Chacun prévient en tout son frere,
L'affabilité part du coeur,
Sans aucune étude on sait plaire,
Sur les fronts brille la candeur :
Par la plus aimable innocence
Ce doux asile est habité,
Et du poison de la licence
Il ne fut jamais infecté.

 

 

 De tous les plaisirs de la vie
Les Maçons goûtent le plus pur,
La vertu terrasse l’envie,
Et chez nous marche d’un pas sûr ;
Maris jaloux, humeurs hautaines,
Dont le caprice fait les mœurs,
Venez vous charger de nos chaînes,
Et sur nous modélez vos cœurs.

Version 2

Mais dans d'autres éditions des recueils de la même famille, par exemple celle-ci (C) à sa p. 155, celle-ci (D) à sa p. 129 ou celle-ci (A) à sa p. 133, ainsi que (p. 123) à la Lyre maçonne ou Recueil choisi des plus jolies chansons dédiées à M. le Marquis de Gages, on trouve les modifications suivantes :

Celles, parmi ces diverses éditions, qui mentionnent un air citent le Vaudeville d'Epicure.

Version 3

On notera la parenté entre les 3 couplets de cette chanson et les couplets 2 à 4 de la chanson Urbanité maçonne à la p. 17 de la Lire maçonne. Ci-dessous, les deux textes en vis-à-vis ; outre des inversions de vers (et la présence ou non d'un refrain), il y a de réels changements, que nous avons marqués en grasses, et le dernier couplet ne présente même de ressemblance que par son dernier vers.

On sait que beaucoup de chansons sont communes aux chansonniers édités en France tels que ceux dits de Jérusalem et à la Lire maçonne éditée, elle, aux Pays-Bas. Mais c'est le plus souvent dans des versions identiques ou fort voisines. Ici, une même base de départ a évolué très différemment.

Version 1 ci-dessus

Exempts des erreurs du vulgaire,
Que notre sort est glorieux !
Ici, sous l’aile du mystère
La vérité brille à nos yeux ;
Les cœurs y font droits & sinceres,
Tous y forment les mêmes vœux,
Sur les vertus toujours austeres,
Sans remords nous sommes heureux.

 Chacun prévient en tout son frere,
L'affabilité part du coeur,
Sans aucune étude on sait plaire,
Sur les fronts brille la candeur :
Par la plus aimable innocence
Ce doux asile est habité,
Et du poison de la licence
Il ne fut jamais infecté.

 De tous les plaisirs de la vie
Les Maçons goûtent le plus pur,
La vertu terrasse l’envie,
Et chez nous marche d’un pas sûr ;
Maris jaloux, humeurs hautaines,
Dont le caprice fait les mœurs,
Venez vous charger de nos chaînes,
Et sur nous modélez vos cœurs.

Version de la Lire

Que notre sort est glorieux !
Exemts des erreurs du Vulgaire, 
Ici, sous l'aile du mistere 
La verité brille à nos yeux ;
Les cœurs y sont droits & sinceres, 
Tous y forment les mêmes vœux, 
Sur la vertu toujours austeres 
Sans remords nous sommes heureux.

Nul de nous n'est adulateur,
Sans aucune étude on sait plaire.
Un Frere en tout prévient son Frere
Sur les fronts brille la candeur ;
Par la plus aimable innocence 
Ce doux asile est habité,
Et du poison de la licence 
Il ne fut jamais infecté.

Nous elevons un bâtiment 
Que la saine raison dirige, 
Et c'est ici que l'on erige 
Un Temple au Dieu du sentiment ;
Vous mortels, à qui l'orgueil même 
Prescrit un usage &
des mœurs
Venez, suivez notre sistême 
Et sur nous modélez vos cœurs. 

Pour ces couplets, la Lire donne comme air celui des couplets (p. 13) de l'Excellence de l'Ordre.

Version 4

On retrouve cette chanson aux pages 107-8 du Recueil de chansons pour la maçonnerie des hommes et des femmes (Recueil de Sophonople), avec la mention d'air Vaudeville d'Epicure et le titre Couplets.

Le texte est celui de la version 2, mais avec un couplet supplémentaire, pour rappeler la thèse selon laquelle les Loges mixtes restent sous le seul signe de l'amitié et de la vertu, sans être perturbées par l'amour :

L'Amour, ce tyran redoutable,
Chez nous ne pénètre jamais ;
Minerve nous est favorable,
Elle en repousse tous les traits :
Un Dieu nous guide et nous éclaire
Dans des sentiers bien peu connus ;
Si quelqu'un de nous cherche à plaire,
C'est sous l'étendard des vertus.

Ce couplet se retrouvera (isolé) à la p. 79 de La Lyre maçonnique pour 1811

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