Le nombre trois
Cliquez ici pour entendre l'air du vaudeville d'Arlequin Musard
Cliquez ici pour entendre l'air votre prévoyance est vaine
Nous avons trouvé deux versions différentes de ce cantique du Frère Jacquelin.
La première - par ordre chronologique de parution - figure aux pp. 254 à 258 du Code Récréatif des Francs-Maçons de Grenier (1807) et se chante sur un pot-pourri d’airs divers :
LE NOMBRE TROIS,
Cantique Maçonnique par trois fois trois couplets,
chanté dans la Respectable Loge Saint-Eugène, à un banquet de la Saint-Jean d’été.
Paroles du Frère Jacquelin
LE NOMBRE TRoIs,
Cantique Maçonnique par trois fois trois couplets, Chanté dans la Respectable Loge Saint-Eugène, à un banquet de la Saint-Jean d'été. Paroles du Frère Jacquelin. Air : Du vaudeville d'Arlequin Musard. Partout la Fable nous atteste (*) Auteur fort connu du Dictionnaire de la Fable. |
COMMENTAIRES Voir l'air du vaudeville d'Arlequin Musard.
Le fils de Pierre Chompré, Nicolas-Maurice (1750-1825), mathématicien et physicien, est mentionné par Le Bihan (dans son ouvrage Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France) comme membre des Amis Réunis de 1782 à 1788. |
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Air :
J'ai vu partout dans mes Voyages.
J'aime assez les trois Hespérides, Air : Du vaudeville du prétendu de Gisors. Dans toutes les Mythologies (*) Ceci doit être pris pour une plaisanterie, car personne ne fait plus que l'auteur de ces couplets, profession d'aimer et de respecter les dames. |
Voir l'air J'ai vu partout dans mes voyages.
Les Minéides affectant de travailler pendant que l'on célébroit les Fêtes de Bacchus, furent changées en Chauve-Souris. (Banier, explication des Métamorphoses d'Ovide, 1737)
L'air du vaudeville du prétendu de Gisors (Mon ami, combien tu t'abuses) est donné par La Clé du Caveau (3e édition) sous le n° 878. Le prétendu de Gisors est une folie-vaudeville d'Alexandre-Fursy Guesdon (dit Alexandre), représentée pour la première fois sur le théâtre des Troubadours le 5 messidor an VIII.
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Air :
Ce Magistrat irréprochable.
Faut-il que parmi les trois Parques Air : De sommeiller encor, ma chère. Quand aux trois gueules de Cerbère (*) L'auteur de ces Couplets a fait plusieurs pièces de théâtre. |
Voir l'air Ce magistrat irréprochable. Cliquez ici pour l'entendre.
Voir sur l'air De sommeiller encor, ma chère. Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour l'entendre, séquencé par B. A.
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Air : Pourriez-vous bien douter encore ?
Lorsque pour passer l'onde noire Air : Il faut de la gaîté pour deux. Vous vous attendez, mes chers frères, Air : De la pipe de tabac. Comment ! Bacchus, dans tes batailles |
Voir l'air Pourriez-vous bien douter encore ?
Cliquez
ici
pour entendre un air sans doute identique à
celui de Il faut de la gaîté pour deux.
Voir l'Air de la pipe de tabac. Cliquez ici pour l'entendre. Jacquelin ne se mouille guère en évoquant, sans la prendre à son compte, la légende des origines templières de la maçonnerie : |
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Lorsque partout, sur les murailles On ne voit que les Templiers ! (bis.) Cet ordre qui créa le nôtre (*) A Raynouard vaut des lauriers, En l'honneur de ce digne Apôtre Buvons comme des Templiers. (bis.) Air : Du partage de la richesse. Maçons, n'écoutant que mon zèle (*) C'est d'après une opinion qui n'est pas généralement reçue, que l'auteur a hasardé ce couplet, qui doit être regardé simplement comme un hommage à M. Raynouard. |
Voir ici sur l'air Du partage de la richesse. Cliquez ici pour l'entendre. |
La deuxième figure aux pp. 6 à 10 de la Lyre maçonnique pour 1809 dudit Jacquelin.
Elle n'utilise plus qu'un seul air, J'ai vu partout dans mes voyages.
Elle donne également des précisions sur la date (14 juillet 1805 : l'inscription MDLDLV est quelque peu sybilline mais nous avons traduit la date en calendrier républicain - le 25 messidor an 13 - donnée par Jacquelin) et les circonstances (installation de la Loge de Saint-Eugène) de sa création.
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Elle efface aussi toutes les notes de bas de page - sauf celle rappelant modestement que L'auteur de ce Cantique a fait plusieurs ouvrages de théâtre.
Enfin, Jacquelin supprime 2 couplets (les 2e et 8e) - qui étaient effectivement particulièrement mauvais -, mais pour faire bonne mesure (il a annoncé 3 fois 3 couplets) en rajoute 2 autres (n°s 3 et 4 ci-dessous).
LE NOMBRE TROIS
CANTIQUE Maçonnique par 3 fois 3 couplets, chanté dans la Loge de Saint-Eugène, au banquet de la Saint-Jean d'été, le quatorzième jour du MDLDLV 5805 le dimanche 25 messidor an 13, Jour de l'installation de cette Loge
AIR : J'ai vu partout dans mes voyages
1
PARTOUT la fable nous atteste
L'influence du nombre trois ;
Il est favorable et funeste,
Chompré va parler par ma voix :
J'y trouve pour premier exemple
Les Grâces au nombre trois;
Un vrai Maçon doit, dans leur temple,
Répandre son encens trois fois.
2
Dans toutes les mythologies
(Car je me tais sur le sacré)
Par malheur je vois qu'aux Furies
Le nombre trois est consacré,
Pourraient-elles troubler notre âme ?
Parmi nous plus d'un les connaît ;
Car il trouve près de sa femme
Ces trois têtes sous un bonnet.
3
Beau sexe, dont je suis les traces,
Pardonne un instant de gaîté ;
Je reviens bien vite aux trois Grâces,
Dont je fus toujours enchanté.
Si tes rigueurs, si tes caprices
Trois fois ont su me désoler,
Dans tes bras combien de délices,
Cent fois ont su me consoler !
4
Pâris, jugeant les trois déesses,
Accorda la pomme à Vénus,
De deux il n'eut que des promesses ;
La mère des Amours fit plus,
Entre trois belles, moi, jeune homme,
Qu'on me force à fixer mon choix,
À qui donnerai-je la pomme ?
À la moins cruelle des trois.
5
Faut-il que parmi les trois Parques
On compte l'affreuse Atropos ?
Ah ! lorsque l'on porte nos marques,
On peut bien braver ses ciseaux.
Eh ! n'avons-nous pas l'assurance,
Lorsque nos jours seront finis,
De trouver une autre existence
Dans le cœur de tous nos amis ?
6
Quant aux trois gueules de Cerbère,
Je ne crains rien pour mes molets ;
J'ai pour le forcer à se taire
Le meilleur de tous les secrets.
Puisqu'Orphée, au son de sa lyre,
Eut le talent de l'assoupir,
J'aurai trois pièces à lui lire ; (1)
Je saurai trois fois l'endormir.
7
Lorsque, pour passer l'onde noire,
Nous verrons le nocher Charon,
Mes amis, voulez-vous m'en croire,
Il faut le recevoir Maçon.
Si quelqu'un de la confrérie
Mourait sans avoir un denier,
Du moins il quitterait la vie
Sans craindre un nouveau créancier.
8
Vous vous attendez, mes chers frères,
À m'entendre chanter Bacchus.
Dans tous leurs couplets, mes confrères
Ne manquent pas son divin jus ;
Mais ses refrains à la Grégoire
Ne sont déjà que trop usés :
Pourquoi vous inviter à boire ?
Vous buvez, ma foi, bien assez !
9
Épilogue
Maçons, n'écoutant que mon zèle,
Je vous ai gâché ces couplets ;
Mais dessus passez la truelle,
Vous les trouverez moins mauvais.
Si ma chanson est un peu bête,
Ne me faites point, s'il vous plaît,
Entrer de l'esprit dans la tête
À coups redoublés de maillet.
J.A. JACQUELIN.
Offi. dig. de la Loge de Saint- Eugène
(1) L'auteur de ce Cantique a fait plusieurs ouvrages de théâtre.
Cette deuxième version sera reprise (p. 65) en 1816 au Chansonnier franc-maçon de Jacquelin, sans la note de bas de page qui n'a plus d'objet mais avec une proposition d'air alternative, votre prévoyance est vaine (qui est le n° 598 de la Clé du Caveau).