Honneur à la Maçonnerie

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Le Calendrier maçonnique pour l'An de la Vraie Lumière 5877, publié à Lyon en 1877 par l'Imprimerie-Librairie S. Pelletier, Cours Lafayette, 93, figure, sous la cote Bibliothèque municipale de Lyon Chomarat 3257, dans les collections de la Bibliothèque municipale de Lyon, qui nous a obligeamment autorisé à faire usage sur ce site des clichés (crédit photographique Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole) qu'elle nous en a fournis, et que nous avons adaptés pour les mettre aux normes du présent site.

Il contient (pp. 21-25) des Chansons maçonniques, dont trois, datant de 1862, figuraient déjà au recueil d'Orcel : 

Ces 3 chansons sont sur des paroles du Frère Perrin (qu'Orcel appelle Perin, en précisant qu'il est 18e) et la musique des 2 dernières est due au Frère Melchissedec.

Toutes trois ont été chantées le 3 août 1862 (il est indiqué 1872 pour la deuxième, mais il ne peut s'agir que d'une erreur typographique) lors de la fête baptismale de la Loge lyonnaise des Chevaliers du Temple (cette Loge, fondée en 1835, existe toujours, après fusion, sous le titre distinctif Les Chevaliers du Temple - Le Parfait Silence - Les Égaux). L'interprète de la deuxième était le Frère Melchissedec lui-même, celui des autres le Frère Féret.

La quatrième, qui est sans nom d'auteur, et dont nous ne connaissons pas d'autre édition, n'est pas datée : les 3 autres étant publiées ici 15 ans après leur création, il n'est pas impossible que celle-ci soit également bien plus ancienne que sa date d'insertion.

Elle met en valeur des thèmes souvent évoqués à l'époque : les idéaux internationalistes, pacifistes et rationalistes, ainsi que (au couplet 3) des préoccupations anticléricales (et, ici particulièrement, antijésuitiques).

Mais, étant donné l'incertitude sur la date, il semble difficile de définir avec précision à quel événement se réfère l'allusion au danger, maintenant écarté, d'une horde ennemie (l'armée prussienne ?) qui voulait courber dans la captivité le noble front de la maçonnerie.

Comme une chanson belge de 1838 (Jouis enfin, sainte Maçonnerie, Du doux repos conquis par ta valeur : Sers les beaux-arts, seconde l'industrie), elle met en évidence (dans le dernier couplet) le thème des affinités entre la Maçonnerie, les Beaux-Arts et l'Industrie : Relève-toi, Franche Maçonnerie, Voici venir ton plus beau jour, Tous les Beaux-Arts, unis à l'Industrie ...

Il n'est cependant pas à exclure que la mention conjointe (et avec majuscules) des Beaux-Arts et de l'Industrie soit une allusion à des noms de Loges lors d'une rencontre entre celles-ci, rencontre qui aurait été célébrée par cette chanson. On sait en tout cas que L'Industrie est le nom d'une Loge créée à Saint-Etienne dans les années 1860 et qu'une Loge des Amis des Arts avait été créée à Lyon en 1840.


   
HONNEUR A LA MAÇONNERIE

 

Air de Turenne

 

Reine du monde, ô toi, Maçonnerie,
Tu peux enfin lever avec fierté
Ton noble front qu'une horde ennemie
Voulait courber dans la captivité.     bis.
Arbore enfin ta bannière chérie,
Qu’en la voyant toute l’humanité
Puisse chanter en liberté :
Honneur à la Maçonnerie !

Sous ce niveau, symbole égalitaire,
Tous les Maçons se rangent réunis ;
Voyez d'un bout å l'autre de la terre,
Par leurs doux soins tous les peuples unis
Le monde entier n'est plus qu'une patrie
Où la raison seule dicte les lois.
Les peuples chantent d'une voix :
Honneur å la Maçonnerie !

Sous la raison l’ignorance succombe,
Et seuls les fils d'Ignace Loyola
Veulent lutter sur le bord de la tombe ;
Frères, à nous de leur dire : Halte-là !
Sombres soutiens de toute tyrannie,
Par vous le sang chaque jour a coulé :
Tombez ! la raison a parlé :
Honneur à la Maçonnerie !

Relève-toi, Franche Maçonnerie,
Voici venir ton plus beau jour ;
Tous les Beaux-Arts, unis à l'Industrie,
Suivront tes pas d'un fraternel amour,
Oui, par ma voix, chaque Frère te prie
De ranimer la foi dans chaque cœur,
Et nous chanterons tous en chœur :
Honneur à la Maçonnerie !

Voir ici sur l'Air de Turenne

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