Réveil de l'Ordre
après le règne de la Terreur
Jacques Lablée (1751-1841) fut un littérateur assez connu à son époque (sans doute le même que celui cité ici sur ce site). Il fut vice-président des Soupers de Momus, et certaines de ses romances ont été mises en musique par Devienne. Il a publié en 1805 des Romances historiques et Mélanges, qui contiennent (pp. 7-9) un poème intitulé le Monument de l'Amitié, lequel fait clairement allusion à la maçonnerie. Mais nous y avons surtout trouvé (pp. 89-93) ce texte intitulé LE RETOUR MAÇONIQUE - Stances lues par l'auteur au grand Orient de Paris, à la rentrée des Loges, en 1797. L'intérêt de ce texte (reproduit dans la colonne de droite ci-dessous) gît dans le fait que, comme quelque temps plus tard la Cantate de Parny pour le réveil des Neuf Soeurs, elle explicite les sentiments des maçons lors de la reprise des activités interrompues après la Révolution. En fait, Lablée l'avait déjà publié (pp. 149-153) en 1801 dans ses Romances historiques et poésies diverses, sous le plus simple titre LE RETOUR MAÇONIQUE. On retrouvera ce texte (pp. 8-12) à l'édition 1812 de la Lyre maçonnique, sous le titre Le retour maçonnique, cantique chanté au Grand Orient de Paris, à la rentrée des Loges ; il est cette fois présenté, non comme des stances récitées, mais comme chanté sur l'air de l'Hymne à l'Amitié, de M. Ch. Duchesne. On le retrouvera encore (pp. 127-130, reproduites plus bas, dans la colonne de gauche) dans La Lyre des Francs-maçons de 1830, sous le titre Réveil de l'Ordre après le règne de la Terreur et avec la même mention d'air. Enfin, une autre édition - qui est probablement la toute première - nous donne un précieux renseignement sur l'appartenance maçonnique de l'auteur : à cette page du Tracé de l'Installation de la loge du Centre des amis dans son nouveau local, rue du Vieux-Colombier le 10 mars 1797, il est en effet désigné comme membre du Point Parfait. Nous n'avons pas retrouvé l'air mentionné en 1830, dont nous pensons que l'auteur doit être le Charles Duchesne mentionné ailleurs dans ce site. Dans un recueil de 1825, nous avons cependant noté, avec la même métrique (10 vers de 8 pieds), un texte de Constant Dubos intitulé l'oeillet et qui se chante sur l'air de l'Hymne à l'Amitié, de M. Ch. Duchesne. L'Hymne à l'Amitié est également cité comme air sur ce site pour deux autres chansons (1, 2). On voit ici (dans un document de 1805) que son incipit est Par toi mon âme est enflammée (qui est la référence donnée pour un Chant héroïque de Jacquelin dans la Lyre de 1812). |
Lablée est mentionné à la p. 224 de la Petite bibliographie biographico-romancière ou Dictionnaire des romanciers de Pigoreau (1821) dans les termes suivants :
On trouve une notice plus complète à la p. 6 du Tome 4 de la Biographie des hommes vivants (1818) :
Enfin, Bésuchet, dans le Tome II de son Précis historique de l'ordre de la franc-maçonnerie, écrit (p. 156) :
En 1815, le Dictionnaire des girouettes lui avait attribué 3 girouettes (p. 254). |
Concernant cette dernière remarque de Bésuchet, notons que nous n'avons aucunement vu un tel cantique dans les documents dont nous disposons sur cette fête. Il ne nous semble pas invraisemblable que Bésuchet ait pu faire une confusion avec le texte faisant l'objet de la présente page.
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LE RETOUR MAÇONIQUE.
Stances lues par l'auteur au grand Orient de Paris, à la rentrée des Loges, en 1797.
Amis, quelle douce lumière |
Laissons la noire calomnie
Si de l'union sociale
Par une étrange perfidie, |
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Non, ce n'est pas d'un feu stérile
Que d'autres, dans la nuit obscure,
Oh ! plaignons l'homme qui
s'isole |
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Loin de l'éclat et du tumulte,
Mais si le devoir des bons frères |