Cantique pour un Banquet de la Saint-Jean
Ce Cantique pour un Banquet de la Saint-Jean, dont l'auteur est le Frère C.-V. Monin, figure à la p. 38 du recueil d'Orcel de 1867.
Aucun air n'est mentionné : peut-être une partition originale avait-elle été écrite ?
Mais cette chanson figurait déjà (colonne 493) au n° 3 du périodique L'Univers maçonnique, sous le titre Cantique pour un bouquet (sic !) de la Saint-Jean par le Frère C.-V. Monin et avec la mention air à faire. Les 5 couplets sont ici dans un ordre différent et suivis d'un 6e qui n'est que la reprise du premier.
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Charles Vincent Monin (... - 1880) était un géographe, cartographe et éditeur français, dont les ateliers de Paris et de Caen ont produit, entre 1830 et 1880, notamment trois atlas importants. Il a été l'un des premiers cartographes en Europe à tirer profit de la découverte de la lithographie.
Il ne peut s'agir que du Vincent Monin, géographe, que le fichier Bossu mentionne comme Maître des Cérémonies, en 1828, de la Bonne-Union, ayant précisément participé par des lectures à la susdite Fête d'Ordre, et qui est donc l'auteur de notre cantique.
On trouve une autre chanson du Frère Monin, la Fraternité, à la suite de celle-ci (colonne 495) dans L'Univers maçonnique et aussi au recueil d'Orcel (pp. 132-133).
On note dans ce texte l'hommage à Henri IV, personnage très en honneur sous la Restauration (on voit qu'une Loge, fondée en 1817 et présente ce jour-là, porte même son nom) et ici vanté pour sa tolérance. Monin oppose celle-ci au jésuitisme, qu'il condamne avec virulence : c'est en France une des premières manifestations de ce thème, qui deviendra quasi-obsessionnel par la suite, et qu'à l'époque on rencontre également dans la Belgique (à ce moment hollandaise).
Les foudres vaticanes On note également la critique contre les condamnations papales et les foudres vaticanes, qui deviendra aussi un thème récurrent dans les décennies suivantes. On le trouvait déjà en 1818 à Bruges : On vit parfois au Vatican tandis que, en 1828 également, on chantait à Caen : Contre nous Rome a conjuré l'orage (NB : conjurer doit être pris ici, non dans le sens de détourner, mais dans celui - quelque peu vieilli - de projeter par complot, comme dans l'expression conjurer la ruine de quelqu'un). En 1839, Verhaegen, Premier Grand Surveillant du Grand Orient de Belgique, proclamait dans un discours à Tournai que les foudres du Vatican resteront impuissantes contre une institution qui n’a d’autre base que la morale et la bienfaisance. Le Frère Defrenne, lui, chantait à Bruxelles en 1840 : Le Vatican a beau, dans ses fureurs, et à Tournai en 1841 : Pour nous diviser, nous détruire, Mais en 1866, au Mans, on préfère en rire : Nos ennemis, les pasteurs de l'Eglise cependant qu'à Paris le chansonnier Lachambeaudie adopte le même ton : Pape, ta foudre est un pétard.
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