On dit qu'Amour d'être Maçon
Cliquez ici pour entendre un MP3 de l'air, établi à l'aide de cette page du site NEUMA.
Cet Amour récipiendaire dut connaître un beau succès, puisqu'on le rencontre dans plusieurs chansonniers sous l'Empire. Nous l'avons relevé :
au Recueil de cantiques et de poésies de la Loge de la Parfaite-Union de Douai, daté de 1807 (pp. 1-4) ; il y est signé du Frère Fourcy, Maître de la Loge (NB : cette expression ne désigne pas ici le Vénérable, mais tout Maître qui est membre de la Loge), et l'on peut donc supposer que c'est là qu'il a été créé.
à (pp. 52-6) la Lyre maçonnique pour l'année 1810 (c'est cette édition qui est reproduite ci-dessous), qui cite le même auteur et sa Loge
au Vocabulaire des francs-maçons de 1810 (pp. 175-9), avec les mêmes mentions, et aussi l'indication Couplets chantés à la Fête de Famille donnée par la Respectable Loge Ecossaise de Jérusalem à Paris
Nous avons également connaissance (cfr. Tome 51 du Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France : Départements) de l'existence d'un manuscrit L'amour récipiendaire. Couplets chantés à la fête de l'ordre (Saint-Jean d'hyver) de la Respectable Loge des Cœurs Unis de Paris le mercredi 27 janvier 1808.
La chanson se retrouvera au Banquet maçonnique de Gentil en 1820 (pp. 97-101) sous le titre l'Amour maçon et avec en option supplémentaire pour l'air De prendre femme, un jour, dit-on (on peut voir ici que cet air pourrait être identifié à l'air Femmes, voulez-vous éprouver).
On la retrouvera aussi en 1830 (pp. 106-8) dans la Lyre des Francs-maçons et en 1835 (colonnes 77-8) dans le n° 1 de L'Univers maçonnique.
Une variante de ce texte (sans nom d'auteur, avec un autre air, et avec l'incipit, un peu différent, Le Dieu d'amour d'être Maçon), sans doute postérieure, figure sur une autre page de ce site.
Les pages suivantes du même recueil donnent une réponse à cette chanson.
Fourcy est un nom connu à Douai : il existe non loin de là, à Corbehem, un Manoir de Fourcy (aujourd'hui transformé en hôtel) et une rue Fourcy. Mais nous ignorons si notre Fourcy a quelque chose à voir avec Ambroise Fourcy (1778-1842), ancien officier supérieur d'artillerie et auteur en 1828 d'une Histoire de l'École polytechnique (Ecole dont il fut bibliothécaire de 1816 à sa mort).
Voir ici sur l'air Prenons d'abord l'air bien méchant.
Le thème de l'Amour
maçon est fréquemment utilisé à la fin du XVIIIe et au début du
XIXe : voir par exemple le poème de
Guichard ou des couplets pour la Candeur.
L'AMOUR RÉCIPIENDAIRE.
AIR: Prenons d'abord l'air bien méchant
On dit qu'Amour
d'être Maçon
Apprenez-moi, dit-il, le nom |
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Médite
chaque inscription, Crie une voix de basse-taille. Il lit avec attention, Et dit devant chaque muraille : Je suis curieux, j'en conviens ; Mais les rangs n'ont rien qui m'étonne ; Et quant au courage, on sait bien Qu'au plus poltron l'Amour en donne. On le descend dans un caveau D'un aspect sombre et funéraire ; On l'assied auprès d'un tombeau Qu'une lueur livide éclaire. Des ossements frappent d'abord Les yeux du pauvre, qui s'écrie : Qu'a de commun avec la mort Celui dont émane la vie ?
Il faut faire son
testament : |
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Je
lègue aux beaux yeux mon flambeau Mon carquois, mes flèches cruelles ; Je lègue à l'hymen mon bandeau, Aux amants dédaignés mes ailes.
Dans le Temple il est
parvenu,
Aux questions qu'on lui
soumet, |
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Sur les sept péchés
capitaux,
A mon ordre le paresseux
Il faut prêter en ce
moment |
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On reconduit à
l'Occident Pardonnez, je change d'avis, L'Amour est sujet au caprice ; Mais cette fois, mes bons amis, N'en accusez point ma malice : M'ôter mon bandeau, c'est un tour Qu'on joue à la nature entière ; Las ! je ne serai pIus l'Amour, Dès que j'aurai vu la lumière.
Je serai toujours votre
ami, |